Créé il y a maintenant 22 ans, le Festival Piano en Saintonge s'est donné pour vocation de faire découvrir de jeunes interprètes appelés à devenir de grands musiciens. Sympa comme idée dans notre monde d'immédiateté, d'efficacité rapide et de productivité !! Car les jeunes qu'on entend sont méconnus, et il faudra parfois plusieurs années pour les retrouver sur le devant de la scène. Un Festival qui incite à la patience et à la modestie, cela mérite d'être souligné. Et de fait, nous avons entendu ici des "jeunes" que le public a vite salué comme étant des grands : Cédric Tiberghien, Guillaume Coppola, Pascal Amoyel, Dana
Ciocarlie, Bertand Chamayou, Feriel Kaddour, Adam Laloum, ou Nicolas Stavy.
La mission de découvreur incombe depuis quelques années à Anne Queffélec
: c'est elle en effet qui écoute et sélectionne les artistes qui
viennent se produire à Saintes. Elle accompagne chacun d'entre eux d'un texte de présentation lu en son nom, qui met en avant les mérites musicaux qui l'ont séduite.
Cette année, selon la tradition, deux concerts : chaque soir trois artistes jouant environ 30 minutes chacun. Des programmes denses, copieux, dont la caractéristique essentielle est qu'ils sont intelligemment construits. Les morceaux choisis révélaient judicieusement les talents de chacun et n'avaient rien de "raccoleur" : on a entendu des pièces inattendues, des morceaux tirés de derrière les fagots. C'est ainsi que nous avons apprécié cette année des œuvres de Nikolaï Medtner, un compositeur russe rarement joué et qui mérite la découverte (voir ci-dessous extrait musical) : une musique pleine de charme, simple mais envoûtante. Un autre compositeur qui a ravi l'assemblée : Ligeti avec ses "Musica Ricercata", a fait un vrai tabac ! Car le public de ce Piano en Saintonge est terriblement attentif et respectueux, très mélomane en un mot.
Cette année, selon la tradition, deux concerts : chaque soir trois artistes jouant environ 30 minutes chacun. Des programmes denses, copieux, dont la caractéristique essentielle est qu'ils sont intelligemment construits. Les morceaux choisis révélaient judicieusement les talents de chacun et n'avaient rien de "raccoleur" : on a entendu des pièces inattendues, des morceaux tirés de derrière les fagots. C'est ainsi que nous avons apprécié cette année des œuvres de Nikolaï Medtner, un compositeur russe rarement joué et qui mérite la découverte (voir ci-dessous extrait musical) : une musique pleine de charme, simple mais envoûtante. Un autre compositeur qui a ravi l'assemblée : Ligeti avec ses "Musica Ricercata", a fait un vrai tabac ! Car le public de ce Piano en Saintonge est terriblement attentif et respectueux, très mélomane en un mot.
En partant du haut à gauche : Michalis Boliakis, Delphine Armand, Paolo Rigutto, Marie Vermeulin, Mantautas Katina et Duanduan Hoa
Alors pour faire comme Piano en Saintonge, je "prends date", en vous citant des noms qui seront peut-être au zénith demain :
Michalis Boliakis, 27 ans, un jeune grec au jeu résolument efficace, a joué "L'harmonieux Forgeron" de Haendel, trois préludes de Rachmaninov et une transcription de Wagner par Liszt. Timide en diable, il osait à peine saluer mais son sourire valait sa sensibilité musicale.
Marie Vermeulin, à la carrière déjà consacrée, se déployait comme un chat sur un piano : jeu d'une grande délicatesse et toucher très agile. Elle a interprété la Fantasiestücke de Schumann et Scarbo de Ravel.
Mantautas Katina, un lituanien de 29 ans, a fait chanter le Steinway de Gérard avec une conviction peu commune et surtout, une très réelle musicalité. C'est lui qui a joué Medtner, avant de nous offrir la première Ballade de Chopin, comme s'il était en train de l'inventer pour nous. Un type étonnant ce Mantautas Katina, comme si le piano était la prolongation de ses bras, de ses mains, de sa vie ! Il semblait possédé par sa musique !
Paolo Rigutto, dont je ne vous dirai pas de qui il est le fils (marre et encore marre d'être "le fils de ..."), était quant à lui le "playboy" de cet aréopage de futures vedettes : il est mignon à croquer ce jeune homme. Et talentueux en diable ! Son autorité, sa maturité, particulièrement dans la sonate opus 101 de Beethoven, une pièce qui n'a rien de facile, toute en inventivité surprenante et d'une texture complexe, laissent présager une carrière rapide. Quant au nocturne de Chopin, il nous l'a ciselé avec beaucoup d'esprit. Retenez son prénom.
Delphine Armand, 24 ans, est native de Parmain !! Si je vous dis cela, c'est pour
être allée sur son site et m'être interrogée sur cette banlieue de
L'Isle Adam dont je n'avais, forcément (vu de Meschers s'entend !),
guère entendu parler ! Outre une balade de Liszt, elle a interprété avec la même vigueur subtile Scarlatti et Ligeti, et a conquis le public avec trois pièces de ce dernier.
Avec ses 21 ans, Duanduan Hao était le cadet de la promotion 2012 ! Un de ces jeunes chinois qui font si peur à nos élèves de conservatoires !!! Pétri dès son plus jeune âge à la dure discipline des gammes et des concerts, il est armé d'une technique à (presque) toute épreuve. Mais s'y ajoute, surprenante à cet âge tendre, une "intelligence" du texte qui fit, hier soir particulièrement florès dans les deux légendes de Liszt, Saint François d'Assise prêchant aux oiseaux et Sait François de Paule marchant sur les eaux. Avec la superbe inconscience de la jeunesse, il avait rajouté pour faire bon poids "Après une lecture de Dante" à ce programme déjà musclé !
Avec ses 21 ans, Duanduan Hao était le cadet de la promotion 2012 ! Un de ces jeunes chinois qui font si peur à nos élèves de conservatoires !!! Pétri dès son plus jeune âge à la dure discipline des gammes et des concerts, il est armé d'une technique à (presque) toute épreuve. Mais s'y ajoute, surprenante à cet âge tendre, une "intelligence" du texte qui fit, hier soir particulièrement florès dans les deux légendes de Liszt, Saint François d'Assise prêchant aux oiseaux et Sait François de Paule marchant sur les eaux. Avec la superbe inconscience de la jeunesse, il avait rajouté pour faire bon poids "Après une lecture de Dante" à ce programme déjà musclé !
Medtner : Sonata Reminiscenza, Op. 38, No. 1 par Marc André Hamelin
PS un mauvais point pour les agents de ces jeunes gens (car j'imagine que c'est d'eux que venait la consigne) : photographies interdites !!! avouez que, pour des jeunes qui ont encore un nom à affirmer et une image à parfaire, une réputation à assoir, ce genre de restriction est stupide : je ne vois pas pourquoi , pour des personnes qui font office d'être connues, reconnues et qui se produisent en public, il faudrait maintenir leur image secrète ! J'ai respecté l'interdiction et me contente des vagues photos glanées de-ci, de-là sur le net. Mais en râlant ! Car s'il est vrai que l'effet "internet" est une dure remise en cause du respect de la vie privée, c'est un fait de société contre lequel ce genre de censure n'a finalement que des effets pervers : on ne maitrise pas les clichés pris par ceux qui auraient de mauvaises intentions, quoiqu'on fasse, et on se prive de photos qui pourraient illustrer des articles louangeurs. Dommage. Et puis, dès lors qu'on prétend s'offrir à la scène, il devient contradictoire de prétendre n'être point regardé ! On renonce à son image privée, fut-ce d'un simple point de vue juridique.
Piano à la maison, piano au concert, vous avez de la suite dans les idées...
RépondreSupprimerJ'ai préféré le Medtner au Ligeti et ce n'est pas pur chauvinisme même si Marc-André Hamelin est un de nos meilleurs pianistes avec Louis Lortie qui a entrepris une intégrale Chopin.
Bonne semaine à toi. De mon côté, me voilà encore repartie pour une autre semaine de grève!
Ah oui, ici piano à tous les étages !!! Ravie d'avoir fait mouche avec Hamelin...
SupprimerIci heureusement qu'il n'y pas de grève car avec le temps estival, on aurait trop envie que ça continue !! donc, au boulot ... faut bien ;-(
ah l'image... Devoir se contenter d'une photo officielle "parfaite" figée plutôt que de risquer de voir saisi un vrai moment de vie ?
RépondreSupprimerArticle à relire dans quelques années pour voir ce qu'ils sont devenus!
Bonne journée!
Et oui Eimelle, tu as compris le deal !! Dans les deux cas d'ailleurs, tant pour la photo "glacée" que pour les jeunes entendus ce week-end.
SupprimerPS à propos de "photos posées" j'étais contente de celle trouvée de Duanduan Hao (la dernière en bas à droite) : au moins elle est naturelle et elle traduit parfaitement son énergie au clavier !
Merci de nous faire entendre Medtner que je ne connaissais pas du tout!
RépondreSupprimerJ'avoue que pour moi aussi Miriam, c'était une première ! agréable ma foi ...
SupprimerLe WE prochain ce sera de nouveau La folle nuit à Gaveau
RépondreSupprimerJ'ai déjà mes billets pour Anne Queffélec et Adam Laloum,ensuite on verra selon les opportunités.
La dernière fois les photos étaient permises je ne sais pas pour cette nouvelle manifestation.
Dimanche j'ai été interpellée dans un square parisien la Mairie de Paris demande un droit à l'image!
On ne peut même plus photographier des petits petons dans le sable!
Si tu parles au "petit" Laloum, n'oublie pas de lui dire que tu as fait partie de son fan club !! Quant à Madame Queffélec, n'hésite par à la féliciter pour cet excellent moment de piano qu'elle nous concocte chaque année en Saintonge !
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