Répétition passionnante car les 5 solistes qui formaient l'ensemble du soir avaient besoin de "s'ajuster" et assister à leur travail, joyeux, entre éclats de rire et éclats d'enthousiasme, était vraiment sympathique. L'église bruissait de touristes, les uns de passage seulement, les autres qui, charmés, s'arrêtaient quelques instants, avec beaucoup de respect et de discrétion. C'est un des choix généreux de Musiciennes à Ouessant : rendre la musique proche du public et de ne pas enfermer les concertistes dans l'église pendant la répétition.
Le concert commençait par le trio numéro 2 de Cécile Chaminade, une oeuvre que, quelque soit la taille de votre discothèque, vous avez peu de chance de posséder en enregistrement. Il existe un enregistrement du trio numéro 1, mais celui-ci a l'air d'être totalement tombé aux oubliettes. Quelle injustice !
Elsa grether (violon), Ingrid Schoenlaub (violoncelle) et la "trop" jolie pianiste (Lorène de Ratuld) s'étaient livrées à un travail de débroussaillage et de construction du morceau vraiment remarquable. Fériel Kaddour disait qu'en les entendant répéter, elle avait ressenti un vrai "choc esthétique" et, de fait, cette oeuvre est absolument superbe. Très "musique française", mais savante, construite avec un sens étonnant de l'équilibre entre les instruments, et, pour une première audition, "facile" à écouter. Rien de préjoratif dans ce "facile", mais souvent lorsqu'on entend une oeuvre pour la 1ère fois, on est dérouté, on a du mal à "rentrer dedans". Là, rien d'aride et pourtant c'est une musique très charpentée et multiforme. Les thèmes se croisent avec beaucoup de raffinement, mais aussi de maitrise, donnant un caractère presque flottant à ce morceau. C'est marrant, j'ai eu l'impression lors du sublime 2ème mouvement, d'entendre une musique de film, un musique qui raconte... Oui, oui, je sais, c'est un anachronisme, la pièce date de 1887 et le cinéma est encore loin !! Mais je pense que cette impression était attriuable à l'ampleur des développements, qui donnaient à ce simple trio une allure presque monumentale.
La seconde partie du concert était nettement plus classique, il s'agissait du quintette la Truite et le public a pu se reposer de ses émotions esthétiques. Mais pas de doute, la (re)création de l'oeuvre de Cécile Chaminade reste un grand moment, qui nous a tous beaucoup touchés.
Non contentes d'être de parfaites virtuoses, les musiciennes d'Ouessant sont aussi de charmantes déménageuses qui installent leur piano avec le sourire !! Les messieurs n'ont eu le réflexe de se "précipiter" que lorsque tout a été fini !! Il faut dire qu'elles étaient tellement adorables dans l'effort qu'ils devaient être sous le charme !
pas sympa les hommes d'Ouessant, laisser les femmes soulever les pianos et autres amuse bouches. Donc belle musique contre vents et marées. Hier c'était jazz à Brétignolles.
RépondreSupprimerLes hommes d'Ouessant sont des marins ! Ici les femmes font tout, c'est la tradition... Jazz à Brétignolles, cela peut nous valoir quelques clichés à venir !
RépondreSupprimerUn musicien habité par son art est toujours un "sujet" intéressant pour un photographe :)
RépondreSupprimerAh les hommes... Tellement sous le charme, c'est ça... on n'y croit pas vraiment !
RépondreSupprimerBises
Des ambiances comme je les aime et comme on en trouve de moins en moins.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la photo sur ton billet précédent de Cécile Chaminade que j'avais trouvée sur le site et qui m'avait fait penser à Curemonte.
Super l'Edito de Lydia
Bons concerts
En effet Françoise, il régne ici une ambiance rare, faite de sérénité, de talent et de chaleur humaine. On est vraiment BIEN !N'est-ce pas qu'elle est belle mademoiselle Chaminade !
RépondreSupprimerkoka, je sais que les hommes, avec leur nez au vent et leurs faux prétextes, ne te "la font pas"... mais on fait comme si !!!
Chic, sujet intéressant mais mes photos sont toutes un peu "volées" car je n'ose pas imposer aux spectateurs le bruit assourdissant du rideau d'obturateur qui se déclenche, une cata dans un pianissimo