PORT DE MESCHERS

 

Cette promesse de printemps qui a pointé, enfin, son nez hier, cela donne envie de sortir, de flâner le nez au vent, de baguenauder ... " Brouter, trotter, faire des tours", en un mot d'"aller faire à l'aurore (ou au couchant) sa cour".

Le ciel se donne des airs de campagne romaine, et il est temps de sortir prendre enfin l'air et qui sait, de faire quelques photos.

Le fond de l'air est doux, la lumière encore rasante des après-midi d'hiver donne un relief flatteur à la moindre trace de boue, et de la boue, croyez-moi, il y en a dans le port de Meschers à marée basse ! Un de ces multiples ports d'estuaire où les bateaux reposent sur la vase une fois toutes les 6 heures. Il y a en une quarantaine sur toute la longueur de la Gironde, plus encore si l'on compte les esteys*, prenant le plus souvent place dans d'anciens marais, bien en retrait dans les terres afin d'être à l'abri des courants. 

Meschers, situé sur la rive droite de la Gironde, est ainsi abrité par tous temps. On y accède par un avant-chenal  qui aboutit au vieux havre d’échouage ou « chenal » équipé d'un quai et de cales dès 1861. En 1985 on construisit un bassin d'échouage (121 places) où les bateaux reposent à marée basse sur de jolis plissements solides !!

Une petite écluse permet de conserver une hauteur d'eau suffisante en permanence dans le bassin à flots, plus récent (1990) et qui offre 116 places à des voiliers qui eux, restent donc les pieds dans l'eau.

Vous vous en doutez, toutes les sorties en mer sont étroitement liées aux horaires des marées, et gare au plaisancier qui se fait coincer par la marée au retour, une fois qu'elle est trop basse, on ne passe plus et il faut attendre la marée suivante !

Au loin, mais presque palpable tant on a l'impression qu'on pourrait y aller à pieds (ouaou !! vous imaginez le piège dans cette vase brune et épaisse !!), la silhouette rassurante et paisible de l'église de Talmont ponctue l'horizon et semble garder l'entrée du port.

 Au retour un petit salut aux grottes qui abritèrent, nous dit-on, des pirates d'eau douce, et au loin, "il punto esatto dove il fiume accarezza il mare"... "ma chissà dove il fiume incontra il mare" !!

* Sur les deux rives de l'estuaire existent aussi bon nombre de petits ports, appelés « esteys » ou « estiers », suivant que l'on se trouve sur la rive gauche ou la rive droite de la Gironde, où l'on ne parle pas "la même langue" ! Il s'agit en général de simples haltes nautiques. Même si certains ont joué autrefois un rôle important dans le transport du vin, du bois ou des céréales, ils ne constituent plus aujourd'hui qu'un patrimoine typique de l'estuaire, à protéger.