Mandarine (mais si !! elle lit mon blog, même si on ne la croise guère dans les commentaires : je vois sa "trace" quand mon compteur me signale un lecteur des Emirats Arabes Unis, pas de doute, c'est elle !!) me reproche parfois le contenu de mes articles : "tu parles de trucs qu'on ne verra jamais"... C'est vrai, c'est faux, les articles sur ces "trucs qu'on ne verra jamais" sont les plus lus... sur la durée !! Car d'autres (autres que "mes" lecteurs de cœur) les lisent ! Bref, tout ceci pour vous dire que j'ai quand même décidé de consacrer un article "ma soirée au MET"... car nous fûmes de soir-là, 2 ou 300 000 à écouter le grand Bill ! Je m'explique : vous savez les retransmissions en direct du MET, 1500 salles, 46 pays (qui sait, peut-être même à Abu Dhabi ??!!), qui ont réuni la saison dernière 2 400 000 spectateurs ! Avouez que cela quelque chose d'impressionnant... Pour savoir ce que ça rapporte au prestigieux opéra, je vous renvoie à la source ! Toujours est-il que, forcément, certains ont peut-être vu, aussi, The Enchanted Island, et, à défaut, que cela donnera à certains d'aller à la prochaine retransmission, cherchez bien, il y en a forcément une près de chez vous ! A Saintes, nous avons même droit à une coupe de champagne à l'entracte !!!
Au départ, l’idée était celle du directeur du Met, Peter Gleb. Il voulait jouer la carte du baroque à New York, d’une manière nouvelle et rafraichissante ! Il a confié la tâche à Jérémy Sams, écrivain, orchestrateur, compositeur de musique de film et, accessoirement, librettiste. Sams s’est appuyé sur la Tempête de Shakespeare et un peu aussi sur le Songe d’une nuit d’été, et il a réinventé une intrigue, touffue, brillante et pleine d'humour. Il a ainsi créé une histoire imaginaire, mêlant sortilèges et potions, sentiments et troubles, magie et coup de foudre, mise en musique en choisissant des arias, des ensembles, des chœurs et des danses extraits d’œuvres de Haendel, Vivaldi, Rameau, Leclerc et Campra. La musique, magique le plus souvent, est omniprésente dans la pièce de Shakespeare et l’idée n’en est que plus légitime. Ce genre de création relève d’un genre très prisé au XVIIIème siècle : le pastiche. Il s’agit d’adapter de nouvelles paroles sur des airs glanés dans les partitions de plusieurs compositeurs, en composant une sorte d’opéra idéal, une illusion d’opéra qui réinvente le genre et les airs. L’ensemble est plein d’humour, et la mise en scène soignée et riche en machineries spectaculaires et en effet spéciaux, rend le spectacle allègre et bienfaisant. Mais ce qui donne à « l'Île Enchantée » son intensité est le respect tangible des musiques « empruntées ».
Dans la première scène Prospero, le fabuleux haute-contre David Daniels, promet à Ariel la liberté si elle convoque à son service une tempête. La musique pour la charmante aria de Prospero est celle d’une cantate de Vivaldi. Ariel, le soprano Danielle de Niese, jolie comme un cœur, vive comme une belette et douée d’une superbe présence sur scène, répond dans une aria assurée « I can conjure you a fire », dont l’air est extrait d’ « Il Trionfo del le Tempo e del Disinganno » de Haendel. Et cela continue ainsi, sans trêve ! Dans la plupart des airs, Sams n’a pas recyclé que les arias, mais aussi les récitatifs, réadaptés avec de nouveaux mots. Quand il a dû composer de nouveaux récitatifs, il l'a fait si bien qu’on a du mal à discerner le vrai du faux. Plus tard apparait le mezzo-soprano Joyce DiDonato, costumée en sorcière, avec robe dépenaillée et locks négligées. Elle médite sa vengeance sur Prospero sur un air de « Teseo » de Haendel, réintitulé pour l’espèce « Maybe soon, maybe now ». Le baryton Luca Pisaroni joue un Caliban menaçant et pourtant bien fragile, reprenant pour son aria volatile « Mother, my blood is freezing » un air de « Farnace » de Vivaldi. Plus tard, les quatre amoureux du Songe font leur première apparition, voguant sur une paisible nef, en chantant « Days of pleasure, nights of love » (à l’origine « Endless pleasure, endless love » de Semele).
Mais un opéra baroque pastiché se devait d’avoir une star, une vraie, mythique et éternelle. Ici c’est le ténor Placido Domingo, qui, du haut de ses 70 ans, intervient comme Neptune. Son apparition, barbe abondante et dignement drapé dans des vêtements d'argent, flanqué de sirènes ondulantes, est salué par un tonnerre d’applaudissements, tant la scène la scène sous-marine est un éblouissement : le chœur aquatique chante « Neptune the Great », utilisant « Zadok the Priest », un hymne de couronnement de Haendel. Le second acte, tout aussi brillant et riche en airs baroques, continue sur le même principe, on y entend aussi du Rameau, savoureusement dansé, et mille autres airs pas toujours faciles à identifier.
Et forcément, pour inventer ce pastiche, ils se sont bien amusés !! La première étape a consisté à trouver les bons airs, peu susceptibles d'être reconnu par tous, pour ne pas donner l’impression d’un décalage, mais assez chargés d'émotion pour que le public puisse saisir l'intention de la musique, inchangée dans son nouveau contexte. Colère, vengeance, espoir, crainte, ambition, tout est alors réadapté à l’opéra de Sams, sans dénaturer l’esprit des pièces d’origine.
Dans cet esprit, Sams a su concevoir une histoire qui permet de mettre en valeur la passion des airs, ce qu’on ressent dès la première audition, même sans comprendre le texte. La Tempête, cependant, lui posait un problème : cela manquait de "sentiment" ! C’est pour cela qu’il a ajouté les deux couples d’amoureux du Songe, trouvant pour l’occasion prétexte à de nombreux quiproquos qui ajoutent du sel à l’histoire. Sams déclare « Peter Gleb a voulu trouver les trésors cachés : mon travail consistait à faire un écrin pour ces bijoux ». On y gagne un opéra constitué des meilleurs airs, sans une minute de répit, sans une seconde d’ennui : c’est, dit encore Sams, comme si on allait directement aux desserts !!
La caution de William Christie, qui dirige d’une main de velours un orchestre symphonique au grand complet, et arrive à impulser, malgré quelques petits ratés au début de l’opéra, son rythme aux chanteurs, donne à cette initiative sa respectabilité. L’aura du chef baroque, reconnu par ses compatriotes, pourtant assez ignorants de la musique XVIIIème en général, est là pour rassurer les amateurs d’authentique !! Au total, j’avoue que la sauce prend et que je ne me suis pas ennuyée un instant à ce montage en forme de pastiche, plein d’esprit et pourtant très « facile », l’objectif étant, aussi, de démocratiser l’opéra baroque. On pourrait jouer les puristes, mais honnêtement, ce serait malvenu et une telle initiative, dans ce qu’elle a d’original et d’audacieux, doit être saluée, d’autant que cette transmission effectuée en live dans le monde entier, en direct de New York, ajoute à la réalité de cette ouverture à tous.
Oh que tu me fais regretter de n'être pas allée écouter ce concert baroque qui passait tout près de chez moi, au cinémamoving !
RépondreSupprimerMais tu iras au prochain... enfin pas sûr car le prochain c'est le crépuscule des dieux et si, comme moi, tu n'aimes pas wagner, 6h30 c'est plus qu'un pensum, c'est une punition !!! Tu attendras le Verdi du 25/02 !!
SupprimerJe n'ai pas vu le spectacle, donc je peux difficilement juger. Mais j'ai bien lu et je reste sceptique. Le pasticcio à l'opéra, c'est un peu comme les fragments pour la danse. Puisque je suis plongé dans les sources dix-huitiémistes en ce moment, je soumets à ton appréciation ce petit texte de Rousseau, issu du Dictionnaire de musique (article Fragments), tu me diras ce que tu en penses : "On appelle ainsi à l'Opéra de Paris le choix de trois ou quatre Actes de Ballet , qu'on tire de divers Opéra , & qu'on rassemble, quoiqu'ils n'aient aucun rapport entr'eux, pour être représentés successivement le même jour, & remplir , avec leurs Entr'actes , la durée d'un Spectacle ordinaire. Il n'y a qu'un homme sans goût qui puisse imaginer un pareil ramassis , & qu'un Théâtre sans intérêt où l'on puisse le supporter."
RépondreSupprimerJe pense que les airs ont été utilisés à bon escient, et non "quoiqu'ils n'aient aucun rapport entr'eux", je pense que Sams et Christie ont eu à coeur de ne pas faire de contresens, ils annoncent d'ailleurs que ce genre d'exercice ne peut ni ne doit tourner à la mode ou à la manie, je pense que la trame shakespearienne était de bon aloi, je pense que certains récitals sont bien autrement des ramassis pour "homme sans goût" ... et je pense aussi que cette "démocratisation" du baroque est bienvenue, à pour former le goût du public et rien de tel pour former le goût que d'habituer à l'écoute, à saintes la salle était pleine et le public appréciait fort. Tu me diras, à Saintes, on connait déjà le baroque et Christie, et c'est peut-être ce qui a rempli la salle, mais on était loin du public d'été. Je pense enfin que ce genre de spectacle ne serait pas de ton goût, qui est sûr, mais que pour autant il n'est ni de mauvais goût, ni blâmable, bien au contraire.
SupprimerQuant à l'opéra au cinéma, même si la qualité auditive est forcément critiquable, c'est aussi une belle façon de permettre à beaucoup d'en profiter. Je t'avoue que le prix des places à Aix a quelque chose de proprement révoltant, surtout quand on y croise ceux qui ont les moyens de se les offrir mais absolument pas les moyens d'en apprécier la qualité. Il est, dans ces soirées, des gens qui, provinciaux, peu argentés, par formés, n'ont jamais osé mettre les pieds à l'opéra et qui se "régalent". Et y retournent car ils ont "appris" à apprécier... n'est-ce pas une belle façon de partager ce qu'on apprécie, fut-ce aux dépends d'un certain purisme ?? Et ils iront un jour au "vrai" opéra !! Baroque ou bel canto, selon leur sensibilité et ce qu'ils auront aimé ! Moi j'ai découvert que l'opéra existait grâce au cinéma !! certes papa écoutait la Callas en boucle chanter Tosca, mais c'était le seul disque d'opéra à la maison, et cela ne pouvait suffire à faire une éducation musicale !
Tu ne me feras pas changer d'avis. Je trouve qu'il y a très peu de rapport entre Il Trionfo... et Semele, très peu de rapport également entre Rameau et Vivaldi, et que les amalgamer n'a selon moi pas beaucoup de sens. Par ailleurs, ce n'est pas démocratiser le baroque que de le jouer avec orchestre symphonique dans une salle de 4000 places, c'est le tuer. Et pourquoi n'irais-tu jamais à NY? Tu sais, il y a là-bas, contrairement à ce que tu écris, des tas de gens très savants sur la musique du XVIIIe (notamment à la Juilliard School), et des tas de lieux dédiés au baroque, comme Carnegie Hall. C'est d'ailleurs là-bas plutôt qu'au Met que les choses se passent!
SupprimerOh mais je n'ai pas l'intention de te faire changer d'avis GF, j'émets juste le mien !!!
Supprimer"Je pense enfin que ce genre de spectacle ne serait pas de ton goût, qui est sûr, mais que pour autant il n'est ni de mauvais goût, ni blâmable, bien au contraire" ai-je dit !!
Non, je n'ai nullement envie d'aller à NY donc je ne pense pas y aller, mais qui sait, avec ma Mandarine, je suis amenée à aller dans des endroits que je n'ai pas forcément prévus !!!! alors, il ne fait jamais dire" fontaine, je ne boirai pas de ton eau". Les Seychelles par exemple, c'était hautement improbable et fort agréable pourtant !!
Je ne suis pas adepte du baroque mais à voir les costumes et les décors je regrette de n'avoir pas profiter de l'occasion
RépondreSupprimerC'est vraiment de belles occasions pour la amateurs et en particulier en province où l'offre d'opéra est malgré tout réduite
Spectatrice idéale, me semble-t-il Dominique,pour ce genre d'initiative : pas adepte du baroque, tu aurais ainsi pu l'entendre sous un autre jour !!
SupprimerJe pense... ah que c'était bien ! Je pense aussi que tu as raison, et enfin je pense que j'ai envie de te remercier pour la précision et les multiples facettes et nuances de ton récit, ainsi que pour ton enthousiasme.
RépondreSupprimerSiu, c'était aussi à Trieste !!!! Je me demande si c'est suivi en Italie aussi avec autant de succès qu'en France ?
SupprimerZut, je viens de découvrir qu'ici c'était hier à 19 heures ! Je me console en me disant que ça se passe dans un multiplexe (à l'intérieur d'un grand centre commercial) où je ne suis allée qu'une seule fois en me promettant que je n'y mettrai plus jamais les pieds.
SupprimerEn tout cas je n'ai pas l'impression que chez nous c'est suivi comme en France, mais je suis peut-etre peu informée.
Ah ah Siu, ici aussi c'est dans un multiplexe à côté d'un grand centre commercial ! chaque fois que nous arrivons, le samedi de surcroit, vers 19h, c'est un des cercles de l'enfer de Dante qui s'ouvre sous nos yeux ahuris... On a chaque fois un mouvement de recul à l'arrivée !! et le sentiment qu'on est héroïques d'affronter un tel lieu ! l'horreur à l'état pur, mais on fait bravement face !!!
SupprimerIl me semble qu’il existe une différence fondamentale entre ce que décrit Rousseau et le spectacle proposé par le MET. Rousseau parle de trois ou quatre Actes de Ballet …qu’on assemble quoi qu’ils n’aient aucun rapport entr’eux… Alors que le Met cherche à proposer un spectacle (simplement un spectacle) où des éléments ont été choisis pour leur rapport avec une intrigue conçue par le librettiste et sur la réminiscence qu’ils occasionneront chez l’auditeur et le spectateur. Que celui-ci soit initié ou non au type de musique choisi : l’essentiel, dans la démarche du MET, est de faire un bon spectacle. Ce que semble dire Michelaise. Il n’est que de savoir ce que sont les conditions actuelles des grands ensembles américains (orchestres et opéras sur fonds privés) pour apprécier à sa simple valeur ce genre d’initiative. Je suis puriste de formation de base. Mais il me semble que si, de temps en temps, un spectacle de qualité comme celui-ci, permet au MET de subsister dans la crise où nous nous engageons et de produire d’autres opéras plus traditionnels… et bien tant pis pour mon purisme. De plus j’apprécie le coté technologique de la chose et que, bien des gens qui ne peuvent se payer New-York pour un spectacle, puissent accéder à cet ectoplasme électronique eh bien… là encore tant pis pour mon purisme. Et tant mieux pour le spectacle.
RépondreSupprimerMerci Michelaise.
Michel de Lyon
Quelle indulgence Michel !! Je crains que votre purisme ne soit bien mis à mal par ce genre d'initiative, et sachant que je n'irai sans doute jamais à NY, j'avoue me contenter de l'ectoplasme !!
SupprimerLe programme de la saison passée ne me tentant pas beaucoup je m'étais tournée vers UGC dont c'était la première saison .
RépondreSupprimerDe plus les salles proposées sont très facile d'accès pour moi.
Quant à l'horaire systématiquement 19h45 c'est parfait . Avec Gaumont je faisais les pieds au mur ,18h,au mieux 19h c'était impossible de me libérer une fois sur deux.
J'avoue aimer particulièrement dans les cinémas Pathé, le live... c'est sans doute l'idée que je m'en fais mais j'aime imaginer que je suis "presque" à NY. Cela a un côté exploit technique qui, je ne sais ce que Michel de Lyon voulait dire en disant "j’apprécie le coté technologique de la chose" (je me demande si c'est à prendre au 1er ou au 2ème degré) mais en ce qui me concerne je suis époustouflée d'entendre, assise dans mon fauteuil saintais, ce qui se chante au même instant à NY... j'avoue ne pas aller aux séances de royan qui sont en DVD, autant les voir à la maison me semble-t-il ??
SupprimerVoilà qui me plairait. Tu me préviens pour la prochaine? Plus modestement, quand mon moral vacille, je mets le DVD du "King Arthur" de Purcell, par Hervé Niquet en grande forme.
RépondreSupprimerMais oui, Noune, la prochaine c’est Le crépuscule des Dieux, et là, je t'avoue que nous n'irons pas. Ensuite Ernani de Verdi, le 25/02 à 18h55... si cela te tente, on t'emmène !! mais bon, tu t'en doutes, le baroque est très rare au Met !! à suivre donc ...
RépondreSupprimerC'est retransmis dans la salle près de chez moi, j'irai la prochaine fois et je te raconterai mes impressions.
RépondreSupprimerAs-tu reçu le livre de Lorenzo ?
Il est arrivé la semaine dernière.
Oui Evelyne, je l'ai reçu aussi la semaine dernière. Merci j'ai oublié de te prévenir
SupprimerTu raconteras oui si tu y vas !!
Moi je suis pour ce qui donne du bonheur et fait pleurer, je me souviens de la Flûte enchantée (1975) ce magnifique film d'Igmar Bergman qui m'avait transportée d'émotion, je crois que c'est lui qui a déclenché mon goût pour l'Opéra, ensuite je garde au coeur une place particulière pour le Don Giovanni de Lozey en 1979 je l'ai vu plusieurs fois avec bonheur, et puis encore en 1995 le très beau film de Frédéric Mitterand si, si, Madame Butterfly superbe !!
RépondreSupprimerDepuis longtemps je vais à l'Opéra en vrai ! mais je ne renie rien de ce qui m'a apporté de merveilleux moments de beauté.
Je t'embrasse fort Michelaise.
Voilà exactement ce que je voulais dire Danielle "je me souviens de la Flûte enchantée (1975) ce magnifique film d'Igmar Bergman qui m'avait transportée d'émotion, je crois que c'est lui qui a déclenché mon goût pour l'Opéra, ensuite je garde au coeur une place particulière pour le Don Giovanni de Lozey en 1979 " et aussi "Depuis longtemps je vais à l'Opéra en vrai ! mais je ne renie rien de ce qui m'a apporté de merveilleux moments de beauté."... euh , pardon, je répète ???!!!
RépondreSupprimerRooohhh le 2e ou 3e degré ! M’enfin Michelaise !!!!
RépondreSupprimerÀ prendre au tout premier degré. Pour deux raisons. La première est que c’est tout de même un exploit technologique de donner dans 1500 salles le même spectacle. Je sais… Internet nous blase un peu. Mais faire de la haute définition visuelle et sonore par ces moyens technologiques : on peut admirer. La seconde raison c’est de savoir qu’on participe en même temps que d’autres et dans des pays différents au même événement. Pas besoin d’aller à Woodstock ou au MET (empreinte écologique oblige). Mais je ne prêche pas pour qu’on remplace le spectacle vivant par cet ectoplasme vidéo. En complément… bêtement pour faire rentrer des dollars qui permettront de compenser le tarissement des donations volontaires et privées (surtout aux USA) et des subventions (chez nous)… Donc je vous reconnais bien le droit d’avoir eu du plaisir à voir un beau spectacle, bien fait, selon votre compte-rendu. Et vous avez raison… Un DVD dans une salle… autant rester dans son fauteuil chez soi (il ne faut pas laisser le mercantilisme pousser le bouchon trop loin et tenter de nous piquer les dernières plumes (ou euros) qui nous restent pour un peu de culture).
Michel de Lyon
Oui, il me semble que, sans aller plus loin (ah les degrés, mon pauvre Michel, à mon âge, ça pèse !! faut les gravir !!!) on peut s'extasier sur l'exploit technique. Pas question de REMPLACER !! tout à fait d'accord. C'est, et cela reste, à défaut d'un ectoplasme, un ersatz !! Quant aux gains, si j'en juge par la page sur laquelle j'ai pointé un lien, 48 millions de dollars pour la saison dernière, dont la moitié pour le MET, cela doit mettre du beurre dans les épinards. Mais n'est-ce pas une bonne façon aussi, de permettre à ces spectacles, forcément ruineux à monter, de perdurer ? Et nous avons tout à y gagner. Car les finances des festivals et autres salles de spectacles sont toujours sur le fil du rasoir, "tarissement des donations volontaires et privées (surtout aux USA) et des subventions (chez nous)" !!
SupprimerDu beurre dans les épinards… Budget opérationnel du MET environ 200 millions de dollars pour 200 représentations réparties sur 30 à 32 semaines. À rapporter aux 24 millions de dollars qui viennent de l’opération « The enchanted Island ». Je ne connais pas la répartition des ressources du MET mais ils sont probablement très heureux de les faire entrer dans leur budget… Le rapport d’exploitation disponible sur le ouèbe fait bien apparaître un résultat négatif (saisons 2008 et 2009) malgré les revenus liés à l’exploitation des médias nouveaux. Heureusement que je ne sais pas lire un bilan à l’américaine ! La vie des administrateurs ne doit pas être rose à toutes leurs réunions.
RépondreSupprimerMichel de Lyon
P.S. : Quant à gravir les degrés... vous avez envie de vous faire plaindre ? Demandez donc à Alter... il fera cela très bien ! Et puis… ersatz ou ectoplasme. Vous êtes une fine lettrée mais je maintiendrai ectoplasme. Ce serait un ersatz si on mettait des guignols qui miment ce qui se passe à NY… alors que là… sur une toile on vous montre des choses sans réalité matérielle locale… Je garde ectoplasme… même si je ne crois ni aux fantômes ni aux fées… Enfin ! Plus aux fées.