samedi 7 mai 2011

PAYSAGES TOUS AZIMUTS -2-

Visitée dans la foulée, à l'occasion d'une virée au Louvre dont j'aurai le loisir de reparler, l'exposition "Claude Le Lorrain, le dessinateur face à la nature" vient compléter harmonieusement le premier parcours, évoqué dans l'article précédent. L'argument de cette manifestation est, volontairement, les dessins de Claude Gellée, et si l'on y admire quelques toiles du maître, elles sont là pour dévoiler l'issue de ses travaux préparatoires. C'est l'oeuvre graphique du Lorrain qui y est détaillée, en prenant soin d'y représenter toutes les manières de l'artiste. Des études faites sur le motif aux croquis de préparation de ses grandes réalisations mythologiques ou religieuses, on suit la démarche de Gellée dans son travail de peintre et on admire sa griffe légère, efficace et toujours originale. Croquis, dessins aboutis, esquisses enlevées, tout est lui bon pour donner libre cours à sa passion évidente pour le dessin. Des carnets de croquis, comme le "livre della campagna" ou le "livre de Tivoli", connus par des témoignages, éparpillé du fait d'achats par des musées ou des collectionneurs, ont été reconstitués pour l'occasion. Il est émouvant de regarder côte à côte des oeuvres qui se trouvent aujourd'hui à Harlem, à Paris ou à Londres.

Dans les années 1630-1640, Rome et ses environs devaient bruisser d'une quantité impressionnante de dessinateurs, occupés à toute heure à griffonner la ville pontificale et ses ruines sublimes. Ces croquis du jeune Lorrain sont sans doute simples souvenirs, un peu comme nos clichés amicaux, mais ont valeur de témoignage.

Dessins à la plume, lavis, encre brune, sanguine, pierre noire, rehauts de gouache blanche, toutes les techniques sont bonnes à l'artiste pour "noter", conserver l'image à reproduire plus tard dans une toile, préparer, mettre en scène. Et la présence, près des dessins préparatoires, de plusieurs oeuvres achevées, rend le parcours encore plus intéressant car on y analyse mieux le travail d'un peintre dont le maniement de la couleur est devenu l'emblême. Lorrain, apprécié et connu pour ses couchers de soleil éclatants, pour ses lumières étincelantes et ses ciels orageux pleins de vie, est aussi, c'est indéniable, un grand dessinateur.


PS j'ai respecté l'intediction de photographier les oeuvres et ces reproductions proviennent soit du catalogue soit d'internet.

8 commentaires:

  1. Merci pour ce beau billet, Michelaise.
    J'ai "connu" Claude le Lorrain à travers Turner, puisqu'on le présente comme l'un des maîtres de celui-ci...
    Bon dimanche !
    Norma

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  2. J'ai connu Lorrain presque avant tout autre, c'était un de ces classiques qui m'avaient fait rêver avant que de voir ses toiles "pour de vrai" au Louvre, et de ressentir un émerveillement devant ses explosions de couleurs. Et j'avoue n'avoir découvert Turner que plus tard Norma.

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  3. Ce que je retiens du Lorrain ce sont ses arbres, les grands arbres, ses dessins si minutieux...Le mouvement, la perception du vent entre les branches, dans la tempête...

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  4. EN effet Enitram, la perception du vent dans les branches. Lorrain, le peintre du soleil certes, mais aussi, on le découvre dans cette expo, le dessinateur sensible et vibrant.

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  5. Bonsoir Michelaise. Je trouve passionnant de suivre le travail du peintre, de l'esquisse jusqu'à l'oeuvre aboutie. C'est un tel travail et je suis constamment en admiration devant le talent de ces Grands de la peinture.
    Merci à toi de nous avoir guidé(e)s au coeur de ces "Paysages tous azimuts".

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  6. Rien n'est plus difficile que de rendre l'émotion devant un paysage et de faire un choix ente la structure de ses éléments, la couleur, la lumière, la vibration de l'air, etc... Le Lorrain y réussit pleinement, comme ses dessins (que je préfère) le prouvent.
    Anne

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  7. Votre remarque Anne rejoint un peu le comm de Danielle au billet précédent : le paysage en fait, cela se vit, cela n'a pas besoin d'être reproduit tant c'est beau par soi-même. Et si l'on s'y risque, sauf à avoir un talent spécial (Turner, n'est pas Norma !!) on est devant un problème spécial : il faut rendre une ambiance. Et à ce jeu, admettons que les impressionnistes sont devenus maîtres ! d'où leur succès.
    Merci Oxy de tes commentaires, j'ai très envie, un jour, de t'entendre raconter ta première "vraie" expo ou le musée que tu aurais aimé, parce que tu auras visité "décontractée", avec ton âme, avec curiosité et envie de VOIR. Ces articles te sont toujours, même en sous-entendu, un peu dédiés, pour "dédiaboliser" les musées à tes yeux !!

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  8. Il est vrai qu'en te lisant on a envie de se rendre à l'exposition.

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