C'est en 1152 que la Saintonge est passée sous domination anglaise, du fait du mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri Plantagenêt. Reprise en partie à Jean sans Terre au tout début du XIIIème, des querelles intestines opposèrent Alphonse de Poitiers, fils cadet de Louis VIII à Hugues de Lusignan. Ce dernier, mécontent de la présence des capétiens à proximité de l'Aquitaine, tenta des négociations, puis, déçu par leur échec, rassembla une armée. Ravi de l'aubaine, le roi
Edouard III d'Angleterre accosta à Royan
et rejoignit le baron de Lusignan pour lui prêter main forte. Louis IX ne pouvait laisser son frère dans la panade, il lui envoya donc de l'aide.
Sur fond de la carte de la Saintonge (en 1650) la bataille de Taillebourg, revue et corrigée par Delacroix !
Les deux armées se rencontrèrent à Taillebourg, de part et d'autre de la
Charente. Le roi de France fut hébergé par le seigneur de Taillebourg, et les Anglais campèrent au sud du fleuve. Après deux jours d'observation, le 22 juillet 1242, le combat
s'engagea. Rapidement, les
anglais durent battre en retraite et se réfugier dans la ville fortifiée
de Saintes. Édouard, déçu par les forces de Lusignan, largement inférieures à ce qu'il avait promis, préféra
quitter la ville et se réfugia à Bordeaux.
Louis IX assiégea Saintes le 23 juillet. Hugues de Lusignan, estimant
qu'il ne disposait pas de moyens suffisants pour résister à un siège, se
rendit le lendemain. Louis IX ne poussa pas son avantage et renonça à prendre la Guyenne aux Plantagenêts,
car il craignait que la conquêtesoit fragile et, surtout il était désireux d'entamer une période de paix avec les Anglais pour se
consacrer aux Croisades. Une trêve de 5 ans fut donc signée à Pons et les
Capétiens restituèrent aux Plantagenêts les territoires occupés.
A la mort d'Alphonse de Poitiers, la partie sud de la Saintonge limitée par la rive gauche de la Charente est rendue au duc d'Aquitaine, roi d'Angleterre. En 1371, elle est reconquise dans sa quasi-totalité par Bertrand du Guesclin, et en 1375, elle est officiellement réunie à la couronne de France par le roi de France Charles V. Cela ne mit pas fin aux combats aux combats entre Français et Anglo-Aquitains, qui se poursuivent dans le sud de la province jusqu'au milieu du XVème siècle. Nos démêlés avec nos cousins d'outremanche n'étaient pas terminés pour autant : au milieu de XVIIIème, les côtes saintongeaises subissent encore des menaces anglaises, et la prise de Bordeaux en 1814 menace de nouveau la région d'incursions britanniques. Rochefort devient l'un des objectifs anglais et ce n'est que l'abdication de Napoléon qui sauve la Saintonge de l'invasion.
Mais les anglais n'en avaient pas terminé avec notre belle province : faute de la pouvoir reconquérir, leur occupation s'est faite débonnaire et aujourd'hui ils aiment venir vendanger la Saintonge ! Amoureux de notre Cognac, de nos vins et de notre douceur de vivre, ils forment des bataillons pacifiques, charmants et pleins de civilité, ils s'intègrent avec urbanité, leur courtoisie et leur sens de l'acculturation en font des résidents agréables.
Mais quand leurs enfants construisent sur nos côtes, par temps de grande marée, des châteaux forts de la plus belle eau, crénelés, décorés avec faste et pourvus de toutes les fonctions défensives et offensives, vous comprenez aisément que les vieilles terreurs resurgissent ! Et s'ils avaient de nouveau des intentions belliqueuses ... quand soudain, l'horizon s'éclaircit "Mais non, pas de risque, la marée va balayer tout cela ! Et vive l'amitié anglo-saintongeaise !!"
Ce billet n'était, vous l'avez compris, qu'un prétexte pour vous montrer les grands marées de la fin du mois d'août ! En attendant celles d'équinoxe ...
Mais il est... beau à faire peur ce chateau de sable, et voilà que tu m'apprends meme un peu d'histoire.
RépondreSupprimerQuant aux "grands marées de la fin du mois d'août", je trouve qu'elles sont vraiment charmantes.
Il a fallu que je précise mes propres impressions, car pour nous l'anglais c'est l'envahisseur traditionnel, mais dans les détails...
SupprimerEt les grandes marée de septembre sont encore plus impressionnantes, on joue au "plein et vide"
J'allais dire justement que j'aimais les illustrations de cet article au demeurant fort intéressant, et surtout le château de sable. On a connu des occupations plus pesantes que celle des Britanniques aujourd'hui, ici et là en France, dans des Provinces inféodées naguère, ou non.
RépondreSupprimerOh ils sont charmants nos voisins britanniques, on les adore comme hôtes voire comme nouveaux voisins ! Ils sont comme des poissons dans l'eau ici ! Merci Françoise et bienvenue
Supprimerun futur architecte peut-être le bâtisseur de ce château éphémère! Bonne journée!
RépondreSupprimerOu un futur militaire ??? à moins qu'il ou elle ne devienne prof d'histoire ...
SupprimerDémons et merveilles
RépondreSupprimerVents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entrouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.
L'air m'est revenu tout de suite et je te réponds en fredonnant !
SupprimerJ'adore le dernier cliché, enfin je vois ce que donnent en vrai les repaires de google earth... je ne vais plus oser m'en servir !!!!
RépondreSupprimeréchoué lamentablement sur le sable !!!
SupprimerJe me régale de tes photos!
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