Vous vous souvenez peut-être de cet article, assez enthousiaste, rédigé après la découverte de l’œuvre de cette artiste locale à qui André Breton disait «Vous êtes une surréaliste non orthodoxe ! ». Nous avions découvert Colette Énard grâce à une exposition organisée par le Musée de Royan, véritable hommage mérité à cette femme qui a peint jusque vers le milieu des années 60, avant d'abandonner totalement ses pinceaux au profit de la tapisserie. Elle a légué à la ville une cinquantaine de toiles qui constituaient la base de cette exposition, au demeurant passionnante.
Or - c'est la magie des blogs - une royannaise* qui connait madame Énard, a lu l'article et les commentaires. Elle m'a écrit pour me dire qu'elle avait l'intention de faire lire cette publication à Colette lors de leur prochaine rencontre. C'est chose faite, et Mauricette Léglise vient de m'envoyer, en me demandant de le publier, le compte-rendu de leur rencontre, où, bien sûr, elles ont évoqué Bon Sens et Déraison et vos commentaires (qui ont été, semble-t-il, fort appréciés !).
Tapisserie de Colette Énard : Nef des Feuilles
Colette ÉNARD,
déçue de n’avoir pu réaliser ses projets de visites chez elle en Août, s’est
trouvée ravigotée quand j’ai contacté par le Net un blog sympathique intéressé
par son exposition de cet hiver au Musée. Elle apprécie vivement l’article qui
présente une « lecture » de son œuvre « très attentive et
bienveillante » de la part de Michelaise.
O
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ui, quelques embrouilles secondaires
viennent directement de la documentation de base. Les Amies du blog sont
sensées, cultivées et dotées d’un sens critique plutôt aimable. Merci à toutes.
Je suis surprise d’avoir été interprétée un peu tragiquement car je croyais
avoir exprimé un surréalisme sage…. L’inconscient nous joue des tours. Il me
plaît bien par ailleurs qu’elles me qualifient de « moderne », qui
est le mot chronologiquement exact pour moi dans l’histoire de l’Art, car je
repousse sur tous les plans à mon sujet l’adjectif « contemporain ».
N
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ous savons que vous êtes une dame du XXème
siècle et que vous ne digérez pas le IIIème millénaire ! Vous avez tout de
même accepté le Net quand j’ai démarré ; mais vous regrettez que la
propagande artistique par cette voie comporte un inconvénient parmi ses
avantages évidents.
L
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‘inconvénient majeur est simplement celui qui touche les
photos de peintures. La reproduction courante donne le sujet, la couleur et la
composition ; elle ne peut pas rendre ce qui apparaît seulement de très
près à un œil scrutateur : la matière, la « patte », le coup de
pinceau, la douceur du poil de martre, la maîtrise du couteau à peindre, le
geste même de la création matérielle, ce qui apporte à toute une œuvre sa
vibration personnelle.
Bien sûr, la photo me permet d’admirer avec
bonheur des peintures que je ne peux voir autrement ! Mais lorsque les
experts de Paris veulent juger les provinciaux sur photos…
Les
experts ? On en reparlera ! Mais Colette ÉNARD avait des
suggestions à faire pour essayer d’ouvrir sa porte de temps en temps et montrer
au moins quelques tapisseries qu’elle a paru oublier en retrouvant ses
anciennes peintures et gouaches.
N
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on, je n’ai pas oublié 45 ans de ma vie ! Faute de mieux, prendre
un rendez–vous chez moi n’est pas impossible mais c’est la pêche à la ligne.
Certaines lignes téléphoniques me rendent plus sourde que d’autres. Il me
semble que je comprends mieux les portables. Mais il faut laisser sonner au
moins 10 coups, je suis lente à bouger et jamais le matin, ne pas parler à
toute allure…
V
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oilà au moins de vagues
directives. Cela ne me paraît pas devoir être très efficace. Essayez, ce n’est
pas plus risqué qu’au loto pour que la porte s’ouvre et ensuite vous ferez des
découvertes.
A bientôt quoi qu’il en
soit…
Mauricette Léglise
* plus précisément de Saint Augustin
Je trouve que Colette Enard est adorable, avec sa "pêche à la ligne"... comme quand elle évoque "la matière, la « patte », le coup de pinceau, la douceur du poil de martre, la maîtrise du couteau à peindre, le geste même de la création matérielle, ce qui apporte à toute une œuvre sa vibration personnelle", et donc le coté tout à fait matériel et concret de la peinture, qui néanmoins chez les artistes, les vrais, arrive à nous transmettre (combien de ?) l'intériorité de l'artiste, dans ses multiples facettes et souvent jusqu'à l'ineffable.
RépondreSupprimerQue Madame Enard soit aimablement rassurée, je ne crois pas etre la seule qui ne cessera pas d'aller visiter les expositions chaque fois qu'il est possibe, pourtant toujours appréciant la possibilité que la photo offre d'admirer, comme elle le dit, avec bonheur, les peintures qu'on ne peut voir autrement.
Je la félicite pour son esprit, et encore une fois pour son art !
Elle a gardé une vraie curiosité d'artiste et ton commentaire lui rend admirablement hommage... Qu'il me soit permis de rappeler à Madame Enard, si elle lit ce commentaire grâce à Mauricette, que Siu est italienne et écrit tout cela sans traducteur, une autre forme d'art, celle de la langue bien dite !!
Supprimerles petits bonheurs qu'internet réserve... quelle belle découverte!
RépondreSupprimerOh que oui Eimelle, les blogs permettent d'avoir envie d'être plus curieux, d'aller plus loin.
SupprimerJe me souviens de votre précédente publication qui proposait la découverte des oeuvres de Colette Enard. Cette artiste mérite d'être mieux connue et votre blog contribue à sa renommée. Si rien ne vaut le contact direct avec une oeuvre, les images du blog permettent de se faire une idée et vos éloges donnent envie d'en savoir davantage, car votre enthousiasme est communicatif. Bon dimanche !
RépondreSupprimerMerci Anne de ce commentaire, c'est toujours agréable de se dire que ce blog a une toute petite utilité, c'est excellent pour les jours de doute !
RépondreSupprimermerci à vous de vos commentaires qui intéresseront très sûrement Colette ENARD et je dois avouer en toute modestie que je prends un réel plaisir à dialoguer avec elle !!!! Mauricette
RépondreSupprimerMerci Mauricette de nous avoir permis de partager ce dialogue
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