Tous ceux, qui un jour ou l'autre sont passés par la Côte de Beauté, ont été frappé par ces petites maisons de poupées, propres à faire rêver la part d'enfance qui subsiste, contre vents et années, en chacun d'entre nous.
En vue de l'église de Talmont, deux plateformes bien restaurées, de belle taille, et qui attendent qu'on y construise des cabanes
Agrémentés d'une jolie terrasse, posés sur pilotis et arborant fièrement un immense filet parfois plus grand que la cabane elle-même, les carrelets ne font pas rêver que les touristes et nombreux sont ceux qui ici, caressent l'espoir d'en acheter un. Les tempêtes les ravagent et les arrachent régulièrement*, mais qu'à cela ne tienne, avoir son petit balcon sur l'estuaire reste un fantasme communément partagé.
Et certains ont même réalisé leur rêve : comme ce confrère dd'Alter qui s'est fait concéder par la municipalité de Meschers un emplacement idéal, bien en face de Talmont et surtout, juste à côté du terrain de boules, puisque c'est un impénitent joueur de pétanque ! Ainsi, il passera son été entre parties acharnées et apéritifs "tendance". Il a même équipé sa cabane d'un petit panneau solaire pour garder le pastis au frais !
Car ne croyez pas qu'on possède un carrelet pour la pêche, surtout quand la profondeur offerte à votre filet est, comme au fond du port, vraiment très faible : il y a rarement assez d'eau pour espérer attraper quelque poisson ! Et quand bien même on possède une cabane baignant généreusement dans l'eau, les prises sont, de nos jours, rares et maigres. Certes, autrefois les carrelets permettaient de pêcher de quoi se nourrir et même d'être généreux avec les voisins. Témoin le père de ma voisine qui prenait tant de soles qu'il en nourissait sa famille, le quartier et même son chat ! Mais comme cette brave dame a plus de 80 ans, je vous parle manifestement d'un temps fort ancien !
Non, actuellement, on possède un carrelet pour l'apéro et les soirées entre amis. Même si l'on fait semblant de descendre le filet, c'est surtout l'emplacement et la vue qui priment !
Mais comment se procurer un carrelet ? J'ai déjà plus ou moins raconté l'histoire mais sachez que les emplacements de carrelets situés sur le domaine maritime ne
peuvent pas être vendus, ni donnés. L'État les loue en contrepartie
d'une redevance de l'ordre d'un peu moins de 300 euros par an. Il faut attendre une attribution et déposer alors une candidature en bonne et due forme. On pourra ensuite transmettre le droit obtenu par voie d'héritage aux descendants sans qu'il soit alors nécessaire de renouveler l'autorisation d'occupation de l'emplacement.
300 euros par an !! Je sens que l'information va vous faire vous précipiter toutes affaires cessantes sur le Journal Officiel pour obtenir au plus vite un carrelet ! Mais sachez que la somme n'est qu'un loyer qui autorise à dresser une plateforme, à y construire une cabane selon des règles bien précises (en bois et toit de tôle autorisé), à l'entretenir, car on s'engage à la garder "jolie", et surtout à l'assurer !! Vous imaginez bien qu'après les tempêtes de 1999 et de
2010, les assureurs ont revu leurs tarifs largement à la hausse.
Bien que la vente du terrain soit formellement interdite, les propriétaires peuvent monnayer leur installation. Selon Jean-Louis Martin, président de l'Association de propriétaires en Charente-Maritime, un carrelet fraîchement reconstruit, en bon état, se négocie entre 30 et 35 000 €. Pour que la transaction ait lieu, les candidats doivent se déclarer auprès de la commission d'attribution (où siège notamment le préfet, les maires concernés et le président de l'association de propriétaires) qui accepte ou non l'acheteur, en fonction de plusieurs critères. Les postulants (collectivités, associations, particuliers) doivent présenter des garanties de solvabilité, s'engager à entretenir les carrelets en état, voire à en reconstruire quand l'emplacement est vide. Pour toute construction nouvelle, une demande de permis de construire ou une déclaration préalable doit être déposée. Enfin, une évaluation des incidences du projet au regard du site Natura 2000 est nécessaire, cela nous évite d'être envahi de baraques malséantes..
Alors qui rêve de venir pêcher les sirènes sur l'estuaire ?? Il y a encore quelques emplacements disponibles !
*Sur 600 détruits par la tempête de décembre 1999, 450 des carrelets charentais ont pu être reconstruits en respectant certaines directives "tout bois, toit en tôle possible". Pendant Xynthia (26 février 2010) de nombreux carrelets furent à nouveau détruits.
Ton article m'apprend beaucoup de choses que je ne savais pas (comme d'habitude je dirais.
RépondreSupprimerJe t'ai rajouter un petit comme sur Royan, je ne sais pas si tu l'as vu. Je vais le copier coller ici pour ceux que ça intéresse.
"Je sais que tu n'as pas la télé mais mercredi soir sur France3 l'émission "Des racines et des ailes" rend hommage à ta région et un reportage est consacré a Royan, sur sa reconstruction après-guerre et sur le brutalisme réhabilité.
Extrait du compte rendu " le périple commence à Talmont sur Gironde, un village édifié sur une promontoire rocheux préservé par Yannis suire. A quelques kilomètres de là, visite de Meschers et sa falaise, qui abrite des dizaines de grottes habitées, puis de Royan" etc, etc....
Un lien : http://www.france3.fr/emissions/des-racines-et-des-ailes/accueil-drda_13383."
Un peu longue comme d'hab. Toutes mes excuses.
Bisous
Mais jamais trop longue Mireille ! Je sens que tu vas bientôt venir nous voir car décidément notre jolie région éveille chez toi des nostalgies !! En tout cas l’émission de ce soir devrait te passionner et de Talmont à Meschers, il y a un joli chemin qu'on parcourt à pieds pour mieux profiter de ce lieu splendide... aller travailler le matin en croisant la baie de Talmont et ses éclairages toujours nouveaux, c'est un plaisir dont nous ne sommes jamais lassés.
SupprimerPS Talmont qui s'encadre dans la petite fenêtre de carrelet des 5ème et 6ème photos !
SupprimerEnfant j'ai connu... quand j'allais en vacances chez un oncle qui habitait près de Saintes mais à l'époque c'était pour les poissons frétillant dans le filet et non l'apéro tendance !
RépondreSupprimerbonne journée et ce soir je vais tenter d'allumer la lucarne pour admirer cet estuaire.
Bonne journée Michelaise
On chuchote même, Josette, qu'on y attrape parfois des sirènes !!! Quant aux pêches mémorables qu'on faisait autrefois grâce à ces carrelets, tu as raison elles font aujourd'hui partie de la nostalgie, même si l'on y fait parfois des pêches convenables ! Et ce soir tous sur France 3... sauf nous bien sûr mais on nous racontera !!! et les podcasts ça existe !!
SupprimerLe mot «carrelet» me sonnait une cloche bien que nous n'ayons ici que des cabanes temporaires pour la pêche sur la glace aux petits poissons des chenaux.
RépondreSupprimerJe crois que c'est dans une émission consacrée à une biographie de Colette ou Guitry dit qu'elle attrape les carrelets avec ses genoux... Je réécouterai pour confirmation.
Toujours est-il que je me demande ceci : crois-tu que l'appellation des cabanes proviennent d'un glissement métonymique du type de celui qui fait nommer «café» le lieu où l'on prit petit à petit l'habitude de boire cette boisson? Les carrelets servaient-ils surtout, à l'origine, à attraper ce type de poisson?
En fait le carrelet dont parle Colette ou Guitry est le poisson. Mais je ne pense pas que ce soit lui qui ait donné son nom à la cabane.
RépondreSupprimerLe carrelet, c'est normalement le filet avec lequel on pêche, au départ de forme carrée, puis souvent ronde, ou en demie lune !!!... et du coup la cabane à laquelle est suspendu ce filet. Comme pour le café en effet !!! Si l'on en juge par l'usage qu'on fait actuellement de nombre de carrelets, cela va devenir des "apéros" et on se demandera dans un siècle ou deux pourquoi on les nomme ainsi
Bonjour Michelaise. Quel beau reportage, aussi intéressant que dépaysant... Ces carrelets ne manquent en effet pas de charme et il doit être doux de pouvoir s'y isoler pour lire face à la mer et à Talmont... Quant à la pêche et à l'apéro, y a-t-il assez d'eau pour descendre au fond du filet une bonne bouteille qui serait maintenue au frais avant d'être "pêchée" pour une dégustation entre amis ? ;-)
RépondreSupprimerBonne journée à toi Michelaise :-)
AH mais voilà Oxy, tu as trouvé le pourquoi du succès des carrelets, idéal pour boire le pineau frais !!
SupprimerRêver dans un carrelet, ça me tente bien !!!
RépondreSupprimerBen oui, en attendant que ça morde !!! Bons rêves Enitram
Supprimer