samedi 28 septembre 2013

JEUDIS MUSICAUX dernière


Et voilà, après 4 mois de musique intensive, de soirées inégales mais toujours agréables, on range le petit sac vintage (ben oui, il est de 2012) des Jeudis Musicaux en attendant avec impatience le mois de juin 2014, et l'accomplissement des belles promesses de Yann, qui ne manque pas de nous annoncer, tout fier, et il a lieu de l'être, "L'an prochain je fais venir...." et suivent des noms prestigieux, inattendus dans nos terres océanes si loin des cimaises parisiennes et pourtant singulièrement gâtées par des concerts de qualité, voire même, certains soirs de prestige. Ceux d'entre vous qui me suivent régulièrement et n'habitent pas la région sont en train de penser in petto "Et voilà Michelaise repartie sur son cheval de bataille, elle nous soûle avec "ses" Jeudis Romans" ... mais aussitôt, je le sais, votre indulgence reprend le dessus car vous savez que la susdite Michelaise est convaincue, aussi modeste que soit son lectorat pour ce type de billet, de la nécessité de rendre hommage aux talents locaux, et Yann, qui fait vivre la petite communauté mélomane de la côte royannaise, en est un d'évidence ! 

Piano : Johan Farjot
Violon : Arnaud Thorette
Soprano : Karine Deshayes
Brahms - Massenet - Fauré - Saint-Saëns

Le mois de septembre, et ce n'est pas l'un des moindre mérites de notre "directeur artistique" que de faire durer le Festival encore tout un mois après le départ des touristes, a commencé par un concert drôlement agréable, hyper sympathique de surcroît, à l'église de Saujon. Eglise de Saujon dont il faudra que je vous parle sous peu car elle recèle des trésors insoupçonnés et pourtant superbes.


Revenons au concert : Karine Deshayes, entendue l'an dernier à l'Opéra de Paris pour Carmen, même si elle nous avait semblé un peu "juste" dans le cadre démesuré de la Bastille, c'était tout de même une superbe affiche. Et dans l'église de Saujon, à l'excellente acoustique et au cadre beaucoup plus humain, c'était superbe. Une voix chaude, agile, expressive et veloutée : que demander de plus pour passer une belle et bonne soirée, à écouter des mélodies de Brahms, des mélodies françaises (très tendance en ce moment !! décidément, les modes, ça va, ça vient, il y a quelques années ces mélodies semblaient ridicules et désuètes, et on les a retrouvées avec un plaisir intact) et quelques airs de comédies musicales américaines. A ses côtés, un pianiste très attentif, délicat et généreux, Johan Farjot qui ajoutait à ses talents d'instrumentistes ceux de présentateur : ce que le public a beaucoup apprécié. Et pour finir, petite cerise sur le gâteau car les mélodies sont souvent jouées avec un seul piano et la présence d'un instrument à corde est un plus mélodique important - créant une deuxième voix, soulignant ou contrariant la voix avec beaucoup d'à-propos - Arnaud Thorette, jonglant avec son violon et son alto, deux superbes instruments modernes construits spécialement pour lui et d'une sonorité enchanteresse, complétait le trio. Je me disais que j'avais déjà vu sa tête quelque part, dans un quatuor... mais j'avais beau me creuser les méninges, impossible de trouver. Et, à force de chercher, j'ai retrouvé Arnaud Thorette sur d'anciennes photos et dans un ancien billet (je notais même avoir eu un coup de foudre pour la personnalité étonnante d'Arnaud Thorette) : il appartenait au quatuor Raphaël, entendu et fort apprécié lors du concours de Bordeaux en 2011 et qui chuta malencontreusement lors de la finale (je déplorais alors que ce fut un ensemble de solistes, et de fait, nous avons aussi entendu aux Jeudis Musicaux Pierre Fourchenneret). Au total, un concert facile, des très grands talents, manifestement ravis de jouer Massenet ou Gounod, et leur bonne humeur ajoutait au charme de la soirée !!


Violoncelle : Noémie Boutin
Violon : Julien Dieudegard Piano : Jonas Vitaud 
Haydn - Chostakovitch - Mendelssohn

Noémie Boutin, nous l'avions déjà entendue à Ouessant, participant au tout jeune quatuor Antigone pour un concert mémorable où l'ensemble créa, avec Lorène de Ratuld, à la re-création du quintette de Rita Strolh. Elle était alors en remplacement de la violoncelliste du quatuor, elle-même appartenant au trio Cérès depuis longtemps. La preuve en est que ce trio décrocha, en 2006, un prix au concours de trios de Trieste (ben oui, encore un aspect à découvrir de la bonne ville de Siù, tant détestée par Stendhal à cause de sa bora, mais finalement pleine de charmes cachés !!).


Une soirée superbe du point de vue musical : l'ensemble est parfaitement équilibré, trois talents d'égale virtuosité, tous très attentifs aux autres, vraiment . Ils ont joué le trio ... de Haydn avec un esprit, une intelligence qu'on trouve rarement dans les ensembles de rencontre. On les sent unis par un idéal musical commun. Leur Chostakovitch était vivant, vibrant et ... Quant au Mendelssohn, le trio numéro 2, il était tout simplement parfait. Un groupe qui mérite qu'on retienne son nom.

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