JONCHER LES BASES

Vacances... eh oui ! Déjà... encore... bref font rien ces profs... c'est pas sérieux, quel métier, voire quelle engeance !!

Mais sans rire, c'est impressionnant, car en fait pour nous, ce sont déjà les examens, et un vent de panique règne ou plutôt régnait en ces derniers jours de mars, sur mon petit navire : entre les programmes à terminer, les instructions à donner, les recommandations à multiplier et les stratégies à développer, il semblait que tout nous tombait dessus en même temps. Le tout entre l'ultime devoir, celui de l'examen blanc, et les entraînements à l'oral. Car je sais que dès le retour des vacances de Pâques, tout va se précipiter. C'est du délire ces coupures permanentes, je n'arrive pas à concentrer un public déjà bien peu motivé, gentil certes mais tellement enfantin, tellement immature, tellement joueur. Un rien les agite, une mouche les "disturbe", et moi, je passe mon temps à leur dire, "dans 3 mois vous allez devoir faire preuves de compétences, montrer votre sérieux, vos capacités, bref convaincre un patron de vous embaucher, de vous payer, de vous faire confiance"... Et eux, ils sont comme de tous petits enfants qui ont besoin qu'on les remette sans cesse sur les rails. C'est forcément moi qui vieillis, comme sont vieux aussi mes anciens étudiants, ceux qui sont dans le monde du travail, et se disent éberlués de les voir si volatiles, si versatiles, si peu professionnels. "Dites Madame, on était comme ça, nous ???"... Ainsi va le monde... Pas facile de le garder solide, quand on a de vieilles valeurs en tête! Il faut à la fois admettre que tout change, qu'il faut suivre les nouvelles formes d'attente en termes de pédagogie active, et rester vigilant sur les bases. Celles dont, quoiqu'il arrive, il semble qu'elles restent indispensables. Le sérieux, le professionnalisme, la motivation...

Toujours est-il que, sur le pont de l'estuaire, ce sont quand même les vacances, et ce, à double titre : Michel lui aussi est en vacances pour 15 jours.

Alors pour fêter cela, après une longue promenade en bord d'estuaire, nous avons sacrifié au rituel du premier mojito. La menthe a mis de belles pousses bien vigoureuses en ces premiers jours printemps et les senteurs en sont toutes fraiches, piquantes, bien émoustillantes. Quant à l'estuaire, il était en grande mutation pour cause de grandes marées d'équinoxe. Les plages disparaissent carrément à marée haute, on a presque l'impression que tout va déborder... pour se transformer en un gigantesque terrain de promenade et de découverte tous terrains à marée basse.

Puisque ce sont les vacances, et pour celles qui travaillent, je propose d'aller visiter le blog d'un amateur de photos panoramiques à 360°, qui permet d'admirer les sites touristiques les plus remarquables de la région, depuis son fauteuil parisien !

PANAGLOBE

Et le titre ??? C'est quoi encore cette invention de la michelaise en mal d'inspiration ??? J'ai entendu cela l'autre jour, de la bouche d'un économiste américain qui parlait un français somptueux, cultivé et élégant... et il a employé cette expression, qui m'a semblé tellement savoureuse, dans le sens de "poser les bases"... mais "joncher" est tellement plus généreux, plus évocateur, plus imagé... cela tient du geste et de l'esprit, cela évoque l'avant et l'après, c'est précisément le mot dont on rêve quand on veut construire... Pas vrai ?