Eh oui... après celle du ministre, qui n'a pas toujours été au top des réponses techniques (il semblait ignorer pas mal de chiffres clés... aurait-il un problème avec les gens qui lui préparent ses interventions publiques ??? clin d'œil à Mandarine...), et avant celles des élèves, voire des étudiants qui, comme les "miens" suivent le rythme scolaire, aujourd'hui ce fut celle des profs. Vous vous rappelez sans doute, les filles, du temps où cela se passait à Pérignac, dans le jardin, pizzas et souvenirs de vacances entre deux réunions hyper importantes dont personne ne voyait l'utilité. Faire cela à Meschers ce serait de la provoc, n'est-ce pas... alors ce fut une journée vraiment studieuse, à peine interrompue par un déjeuner "au donjon" ! Faut dire qu'on a vraiment beaucoup de choses à remettre en route, à prévoir, à planifier et à organiser si on veut que l'année soit fructueuse, et l'équipe est bourrée d'énergie !
Je voulais vous offrir comme réflexion sur cette rentrée un thème qui m'est cher, petite fille d'immigrés parvenus à s'intégrer en France et à s'approprier sa culture grâce aux mérites de l'Education Nationale et à la générosité de ses cadres. En effet l'Unicef vient de lancer, avec Clairefontaine, sa campagne publicitaire de la rentrée 2009, et les affiches réhaussées du sourire lumineux d'Ayo, ont envahi la région. Le message m'a touchée droit au cœur :
"Si vous pouvez lire cette affiche, c'est que vous, vous avez eu la chance d'être scolarisé"
Dans la grande œuvre de protection des droits de l'enfant, la place donnée au développement de l'instruction est évidemment primordiale. Développer l'éducation pour favoriser l'accès à la liberté, au respect de l'autre, multiplier les chances de réussite ou simplement d'une vie digne, permettre le développement de la tolérance et l'ouverture à autrui grâce à la compréhension des autres cultures, toutes ces missions de la scolarisation sont premières et doivent être prônées, étendues, soutenues. Il n'est point dans mon intention de vous faire un article sur ce sujet, qui offre un consensus évident.
J'ai simplement envie, après de années de cours donnés à des petits français bien chanceux, de souligner justement combien la valeur de leur chance leur échappe parfois. Et combien leur attitude indifférente, quand elle n'est pas franchement hostile, est désespérante. Je ne parle pour moi, car vous le savez "mes" étudiants, en phase de professionnalisation, raisonnables et convaincus que l'obtention d'un diplôme niveau licence leur apportera un plus, ne sabordent pas l'enseignement qu'on leur offre. Mais j'ai trop souvent entendu, même de leur bouche, qu'il faudrait les rémunérer pour suivre l'école. Que cette idée ait pu germer dans leurs têtes m'a toujours mise hors de moi. Comment oser prétendre cela alors que la société, leurs semblables, leur pays leur offrent un enseignement de qualité, gratuitement et sans autre condition que de le suivre au mieux de leurs possibilités. C'est cette notion de cadeau, nécessaire, indispensable, incontournable certes, mais luxueux, qu'ils ne saisissent pas. Et que "mes" anciens, parvenus à la vie active et parfois désireux de s'y remettre, comprennent brusquement à leurs dépens. La formation, quand il s'agit de l'obtenir d'un patron, ou durant une période de chômage, c'est cher, difficile, il faut se battre pour l'obtenir. Et quand ils étaient plus jeunes, ils y venaient à reculons, en rechignant, voire en prétendant en obtenir salaire ?
J'ai simplement envie, après de années de cours donnés à des petits français bien chanceux, de souligner justement combien la valeur de leur chance leur échappe parfois. Et combien leur attitude indifférente, quand elle n'est pas franchement hostile, est désespérante. Je ne parle pour moi, car vous le savez "mes" étudiants, en phase de professionnalisation, raisonnables et convaincus que l'obtention d'un diplôme niveau licence leur apportera un plus, ne sabordent pas l'enseignement qu'on leur offre. Mais j'ai trop souvent entendu, même de leur bouche, qu'il faudrait les rémunérer pour suivre l'école. Que cette idée ait pu germer dans leurs têtes m'a toujours mise hors de moi. Comment oser prétendre cela alors que la société, leurs semblables, leur pays leur offrent un enseignement de qualité, gratuitement et sans autre condition que de le suivre au mieux de leurs possibilités. C'est cette notion de cadeau, nécessaire, indispensable, incontournable certes, mais luxueux, qu'ils ne saisissent pas. Et que "mes" anciens, parvenus à la vie active et parfois désireux de s'y remettre, comprennent brusquement à leurs dépens. La formation, quand il s'agit de l'obtenir d'un patron, ou durant une période de chômage, c'est cher, difficile, il faut se battre pour l'obtenir. Et quand ils étaient plus jeunes, ils y venaient à reculons, en rechignant, voire en prétendant en obtenir salaire ?
Et tous ces enfants de par le monde qui n'y ont accès qu'aux prix d'efforts surhumains de leurs parents ou de gens de bonne volonté pour leur en offrir des bribes si souvent insuffisantes, tous ces enfants que l'accès à la connaissance libérerait d'un futur de misère et d'intolérance, tous ces enfants qui rêvent d'une école qui jamais ne leur sera offerte... comment peut-on leur opposer un tel discours de gosses gatés...
J'aimerais que notre jeunesse ait conscience qu'elle bénéficie de sa chance, qu'elle mesure la valeur de ce service extraordinaire qui, même s'il étale des imperfections trop nombreuses, reste la source d'un épanouissement personnel, condition essentielle au développement des libertés et de l'autonomie. Il est aisé de railler les dysfonctionnements, les carences du système scolaire, et s'il est utile de le faire dans un état d'esprit positif, pour sans cesse l'améliorer, il faut garder présent à l'esprit la valeur immense de l'éducation des jeunes et saluer comme il se doit toute civilisation capable de mener au mieux cette tache. Et aider ceux qui ont encore du mal à la mettre en place. Merci à l'Unicef de cette campagne de rentrée !
PS Je sais, je sens, les filles, que vous trouvez que je fais la maligne en citant Ayo comme si cela allait de soi ! J'avoue, mais vous le savez déjà, que j'ai dû chercher sur internet pour avoir quelques éclaircissements, j'ai appris qu'elle a 26 ans, qu'elle est née à Cologne d’un père nigérian, ingénieur en mécanique et DJ à ses heures, et d’une mère gitane, héroïnomane, qui a quitté la maison quand elle avait 6 ans, et qu'elle chante en anglais. J'ai donc écouté son clip officiel et j'ai compris que, si j'ai aimé, c'est que ses influences sont très classiques !!! Bob Marley, Jimmy Cliff, Stevie Wonder ou Billie Holiday. Elle apprécie surtout la musique des années 70, qui véhicule, dit-elle, "plus d'émotions, de sensibilité que celle d’aujourd'hui". Bref j'ai en prime, découvert et apprécié Ayo grâce à l'Unicef ! Et elle est belle !
Bonjour Michelaise.
RépondreSupprimerSur *Planète, à la télé, il y a une émission qui tourne. Avec le mannequin mariée au footballeur J'oublie son nom en ce moment. Ils sont sur les hauteurs d'Ethiopie, dans une famille avec laquelle, ils partagent le quotidien. Il est question aussi des pères qui marient leurs filles trop tôt. Le père de la famille, après avoir marié sa première fille , refuse de marier le seconde pour la laisser aller à l'école.2 heures de marche à l'allée, 2 heures de marche, retour ! Malgré les railleries du reste de la famille.
L'en voilà une de sauvée, mais combien d'autres sacrifiées...
Béatrice.
Rien à ajouter, tout est dit!
RépondreSupprimerBonne rentrée, te souhaitant une bonne année avec des "étudiants" dignes de cette nomination.
Michelaise mais tu rêves!!
RépondreSupprimerNous sommes un pays de nantis sur le plan éducation,personne ne se rend compte de son bonheur,l'école est gratuite et en plus il faudrait qu'on paye ces pauvres étudiants.....
Je ne dévoilerai pas ici une de mes activités car là n'est pas le but,mais depuis plus de 20 ans maintenant que je l'exerce je suis de plus en plus écoeurée et de plus en plus démotivée,nous nous plaignons la bouche pleine,et plus rien n'est respecté,tout est normal tout est dû, et lorsque que l'on prend des mesures un peu répressives on passe pour un.....
Je ne parle même pas des conditions qui étaient les miennes lorsque je suis entrée au lycée je prenais un car de ramassage à 6h45 et encore bien contente qu'il y en ait un et rentrais le soir à 19h15,aujourd'hui tout juste si on ne les prend pas devant chez eux et encore cela ne va pas....
Ce ne sont pas les enfants qui ont changé ce sont les parents et excuse-moi Michelaise cela ne t'es pas destiné mais aussi certains enseignants
Aloïs, ne soyons pas amères, il y a encore, comme le signale Idées Heureuses, des étudiants dignes de ce nom, dignes tout court... et des profs étonnants. Car finalement rien ne les oblige, surtout pas l'ambiance qui est au ludique, à la démagogie et à la facilité, à faire leur boulot convenablement et beaucoup, dans l'ombre, font un travail, classique, de fond, au risque de se faire reprendre vertement par leurs inspecteurs, remarquable...
RépondreSupprimerCe sont dans l'ensemble les parents, nous compris, qui n'ont pas toujours tout compris et revendiquent pour leurs gosses, forcément unique, forcément brillant, forcément vertueux, des complaisances qui leur seront ensuite fatales. Mais être parents est aussi un art difficile, n'est-ce pas ?
Béatrice, tu as raison, les petites filles du monde sont encore plus à plaindre car au manque d'accès à l'instruction s'ajoutent les discriminations sexuelles que tu évoques et qui allourdissent leur avenir.
Ben je n'ai rien à voir avec l'enseignement mais je dois dire que durant la scolarité de nos filles, nous avons connu très peu de profs qui ne prenaient pas leur métier à coeur et pour cela je les remercie.
RépondreSupprimerIl faut oui , se battre pour tous ces enfants !
l'appétit vient en mangeant... au travail les enfants!
RépondreSupprimerBonsoir Michelaise ! J'ai lu à la fois ton article et les différents commentaires qui suivaient. Le tout est très intéressant et je ne vais rien ajouter de peur de ne dire que des banaitésl.
RépondreSupprimerJe te souhaite une très bonne rentrée Michelaise et te souhaite des étudiants attentifs et intéressés ainsi que des collègues sympas.
Bonsoir Michelaise,
RépondreSupprimerDe passage sur les blogs pour quelques jours seulement. Je tenais à donner mon avis, il sera court et concis, (je l’espère).
Nous avons, je le crois, la chance de bénéficier en France d'un système d’éducation très performant. Vivant à l'étranger depuis un certain temps, je navigue régulièrement entre deux continents. Avec le recul, je m'aperçois que les français, dont je fais partie, se plaignent exagérément.
Tant pis si je m'écarte du sujet. La France jouit également d'un service médical plus que correct, ce n'est malheureusement pas le cas dans certains pays. Le Canada, dans le secteur de la santé, se classera bientôt au même niveau que les pays sous-développés. Suppression de crédits, désintérêt des Ministres fédéraux, provinciaux et j’en passe, manque de médecins, d’infirmiers (res) Pénurie d’isotope. Attente deux ans avant de pouvoir être soigné (Je n’invente rien) C’est inconcevable. (Je me permets le lien ci-dessous)
http://mongrain.blogue.canoe.ca/2009/06/11/penurie_d_isotopes_attitude_scandaleuse_
Merci pour tes très bons sujets Michelaise.
Bonne soirée et à bientôt je l’espère. Do
Merci le temps qui passe de ton témoignage, c'est en effet important de dire que nous avons beaucoup de chance, à nous qui ne cessons de nous plaindre !
RépondreSupprimerMerci Oxygène de tes voeux, mes collègues sont merveilleux, et mes étudiants perfectibles mais vraiment sympathiques ! Mon rôle est de les aider à progresser je crois et ils y mettent beaucoup de bonne volonté !
Et oui Vince, on dit parfois qu'il faut avoir faim pour réussir !!!