Il en est des "vrais" parisiens comme des espèces rares : beaucoup de ceux qui prétendent l'être sont de fraiche installation (une génération tout au plus) et, à part JMV qui, depuis son toit, me semble n'avoir aucune accointance provinciale marquée, nombreux sont les parisiens de coeur et d'adoption, ce qui leur donne, et c'est heureux, le zèle inimitable des néophytes, et l'oeil vierge des découvreurs (suivez mon regard : elle n'a pas sa pareille pour nous faire découvrir Paris). Réclamez votre titre si vous pensez y avoir droit, les commentaires sont là pour cela !!!
Alter et Koka en vadrouille dans les rues de Paris, ne cessaient de s'asticoter pour savoir lequel des deux était plus parisien que l'autre !! Alter avait, en la matière, un avantage de poids : il est né à Paris, juste à côté du Jardin des Plantes (mais non, je n'ai rien dit de désobligeant !!!)... Rapatrié fort jeune dans son Lot familial, il a gardé l'habitude d'y aller souvent car sa grand-mère y travaillait, et logeait dans le XVème (rectification !!), rue de la Croix Nivert. Quand il s'est agi de faire ses études, Toulouse a semblé manquer de prestige à ses parents, et la présence de Ninisse dans la capitale a sans doute joué pour le choix de l'inscription. Etudiant à Paris dans les années 68, cela valait son pesant de cacahuètes et ses souvenirs du boulevard Saint Michel sont d'authentiques tranches d'Histoire, même s'il fut en l'espèce un bien sage manifestant.
Koka, quant à elle, y fut propulsée par des parents désireux de bien faire mais forcément un peu inconscients, dès l'âge de 15 ans et demi. Logée chez des bonnes soeurs, cela rassurait les géniteurs inquiets qui découvrirent ultérieurement que les jeunes filles de bonne famille de ce bercail "bien sous tous rapports" étaient loin d'être des anges, elle était censée être sous la protection de sa grande soeur Mandarine. Nous apprîmes plus tard que les deux soeurs se croisèrent à peine quelques rares fois dans les escaliers tortueux de leur foyer, Koka n'ayant qu'une envie moyenne d'être sous la tutelle de sa soeur. Et depuis ce temps-là, Koka est une vraie parisienne, qui aime et apprécie sa ville avec l'ardeur et le pragmatisme qui la caractérisent : elle en pratique les petits bonheurs avec entêtement et profite sans barguigner de ce que la ville apporte de conforts et d'inconforts, de possibles et de ratés.
Quant à la bataille dont je parlais plus haut, elle trouvait son origine dans la difficulté de se repérer qui est la mienne, provinciale jusqu'au bout des ongles, et, en conséquence plus coutumière des lignes de métro et des plans de quartier que d'une localisation efficace dans l'espace. Je m'explique : pour moi, Paris, ce sont des arrêts de métro au sortir desquels on se débrouille mais aucune capacité de relier ces lieux entre eux. Je n'ai aucune vision globale de la ville et ai un mal fou à me situer géographiquement parlant, comme je le fais "dans la vraie vie". Je sais, Paris, il faut y marcher, y flâner, la parcourir le nez au vent et se l'approprier peu à peu. Mais, vous en conviendrez, à coup de séjours de 3 à 5 jours on court toujours au plus pressé et il faut faire utile. Quand la liste des expositions à visiter, spectacles à voir et lieux à apprécier est toujours systématiquement trop longue pour être réalisée, l'urgence l'emporte sur l'agréable.
Mes deux amours avaient donc décidé de me prendre en main, de me faire zigzaguer au plus efficace, et se chamaillaient comme des chiffonniers pour savoir si nous devions tourner à droite ou à gauche, jeu qui avait l'air de les enchanter.
Des vrais parisiens,je pense effectivement qu'il n'y en a pas beaucoup.
RépondreSupprimerMais qu'est ce qu'un vrai parisien?
Je vous le demande
Rien de mieux pour se repérer où que ce soit que d'arpenter à pied.
Mais c'est vrai il faut du temps.
Ils t'ont bien fait zigzaguer,et est-ce que tous les chemins mènent à Rome??
Boh boh boh Michelaise, la rue de la Croix Nivert c'est dans le 15e, foi de Parisienne :-)))
RépondreSupprimerJ'y suis née à Paris, dans le 10e, j'ai vécu dans le 20e (Belleville)puis dans le 15e, pas très loin de la rue de la Croix Nivert, jusqu'à l'âge de 20 ans où je me suis embourgeoisée à Boulogne...
Je m'y déplace très bien, avec ou sans plan, mais il faut dire que j'ai pas mal le sens de l'orientation dans une ville et j'aime bien étudier le plan avant d'y aller, pour pouvoir me repérer.
Le plan que tu mets à l'honneur, il faut quand même le rappeler, est un cauchemar quotidien, notamment dans sa version RER, pour des millions de voyageurs, désespérés par les retards incessants , les ennuis techniques ou météorologiques, les grèves et les silences....
Tout cela pour dire que je me sens provinciale dans l'âme, et même campagnarde, comme l'étaient mes parents, qui ont fui la camapgne pour les chimères de la grande ville.
Tous les chemins, ce jou-là, menaient à Saint Denis ! A défaut de Rome !! où je me repère nettement mieux qu'à Paris !
RépondreSupprimerAlors Odile, on va t'accorder la médaille de "vraie", car déjà y être née, avoir vécu dans moults arrondissements et se repérer partout, c'est pas si mal !! Quant à ta remarque sur le RER elle fait malheureusement partie des avatars qui vont avec la capitale !! En sus de ses chimères...
Tu nous ferais presqu'avoir honte d'être provincial tourangeau de surcroit ..un vrai !
RépondreSupprimerAh les joies de l'orientation... que je n'ai jamais connues, et surtout pas à Paris dont j'ai une vision atomisée qui ressemble à celle que tu évoques, en plus pathétique, car je suis presque toujours allé seul à Paris et m'y suis perdu à peu près partoutt
RépondreSupprimerJe préfère me perdre à Lisbonne nettement moins stressant
Bien que né à Paris, y avoir étudié, et maintenant travaillé, je ne pense pas être un vrai Parisien, parce que je ne supporte pas Paris - sauf à considérer que se moquer de Paris, c'est vraiment être Parisien, comme le disait Pascal de la philosophie ("se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher", Pensées). Dans mon profil blogger, je dis bien que "fuir Paris le week-end" a autant d'importance pour moi que "écouter Cecilia Bartoli dans mon Ipod" ou "tremper du poulet froid dans de la mayonnaise". Contrairement à ce que tu supposes, j'ai beaucoup d'accointance pour la province... Comment te le prouver en vrac? 1) je n'aime rien tant que lire les scènes de la vie de province de la Comédie humaine, 2) j'ai chanté à plusieurs reprises sur mon blog les louanges de la vie de province, ici : http://italiansbetter.blogspot.com/2009/05/la-parenthese-enchantee.html
RépondreSupprimerou là... en septembre, avec mes vacances en Lozère... 3) je n'aspire à rien d'autre que finir ma vie en province, 4) je pense que lorsque je serai un vieillard cacochyme, les théâtres parisiens n'auront plus aucun attrait pour moi étant entendu que je ne supporterai pas mes propres rhumatismes, toussotements et n'aurai plus aucune indulgence pour moi-même ! 5) je considère qu'on mange mieux en province qu'à Paris, là encore voire mon ode au sac d'os : http://italiansbetter.blogspot.com/2009/05/connaissez-vous-le-sac-dos.html
ou la force herculéenne que me procure les produits de province :
http://italiansbetter.blogspot.com/2009/05/le-nouvel-hercule.html
Maintenant, s'agissant de Paris, je crois que le meilleur moyen de se repérer, est d'aller à pied d'un point à l'autre de l'espace. Alors, j'entends bien, le temps te manque, et quand on a fini de voir une expo, il faut faire vite et prendre le métro pour se rendre au concert. mais pourquoi n'essaierais-tu pas le Vélib? Circulez en vélo d'un point à l'autre de la ville est souvent le meilleur moyen de connaître, d'apprivoiser la ville. Pour ma part, j'ai découvert Paris en vélo à 15 ans, et depuis ma géographie est parfaitement établie et fixée... je crois que c'est le meilleur moyen pour évaluer les distances, mesurer le nord, le sud... Qu'en dis-tu?
Il est en effet bien plus facile de se repérer dans des villes comme Rome où l'on peut se situer par rapport au Tibre et au Corso. De plus, on voit un monument depuis un autre, ce qui aide grandement. Il en va de même pour Naples, avec le Decumano ainsi que les différentes collines: le Posilippo, Vomero, les hauteurs de San Martino, sans oublier la proximité du Vésuve. Paris est une ville à l'organisation spiralaire et les Français sont particulièrement désagréables, au contraire des Italiens. Allez demander votre route aux uns et aux autres: là où les Italiens pousseront la courtoisie jusqu'à vous accompagner un bout de chemin tout en vous racontant une page d'histoire de leur ville, les Français, dans le meilleur cas, vous toiseront ou, pressés, vous indiqueront d'un geste une vague direction.
RépondreSupprimerAnne
Que non Gérard, pas de honte bien au contraire... la vie des provinciaux a changé, elle est nettement plus confortable et tellement plus douce que celle des parisiens, trop nombreux, trop entassés, trop stressés... et le désert culturel n'étant plus ce qu'il était, la province est devenue douce et très attrayante, presque trop !!! il ne faudrait pas trop que cela se sache en hauts lieux !
RépondreSupprimerAnne vous avez bien situé la problématique du déplacement : les points de repère ! L'amabilité des italiens dont vous parlez est réelle, mais variable selon les régions, et très subordonnée à une bonne pratique de l'italien : en effet les italiens peu coutumiers du fait qu'on parle leur langue sont toujours ravis de renseigner un étranger qui fait cet effort.
Fred à propos de ton sens légendaire de l'organisation spatiale j'ai souvenir d'un voyage en ta compagnie, où je t'avais imprudemment confié le rôle de co-pilote, pour m'apercevoir brusquement que tu n'avais pas trop l'idée de la façon dont fonctionnait la carte que je t'avais remise !!! Nous avions une pleine voiture de gamines excitées (8 ou 10 je crois) et nous étions tombés en panne en rase campagne, dépannés par un fermier (un vrai !) compatissant !!!
Allons bon Jean Michel, moi qui croyais te flatter en te nommant seul "vrai parisien" du lot (oups !! je suis un peu faux-cul là !!!)... je t'ai titillé là où il fallait !! Mais j'avoue que je n'avais pas assez cherché dans les détails, toute au dernier article !!! Renoncer à Cécilia pour fuir Paris, j'avoue que c'est la preuve suprême (enfin j'exagère encore, tu les mets au même plan !!)... Enfin nous n'en sommes pas là, ce choix cornélien ne se pose pas, les concerts étant toujours en semaine, et ceux du dimanche étant, nous l'avons dit, à fuir aussi !! J'adore ta façon circonstanciée d'aimer, articles à l'appui, nos belles régions !! je vais aller de ce pas lire ces manifestes... Quant au vélo, certes l'idée est parfaite et, lors d'un séjour ensoleillé il faudra tenter cela !
Je suis une pure provinciale moi aussi. Où trouverais-je plus de 3ha pour mes chevaux à Paris ? et à quel prix ! ;)
RépondreSupprimerParis est une ville magnifique, mais elle est pleine de Parisiens ;-)))
RépondreSupprimerEt n'oublie pas, il ne faut pas traverser la rue quand le petit bonhomme est rouge !!
RépondreSupprimerQuelle superbe idée Astheval, 3 hectares dans Paris !! tu serais carrément capable de t'offrir les purs sangs qui iraient avec !!
RépondreSupprimerChic tu as tout résumé parfaitement, mais pris individuellement, ils sont adorables les parisiens !! le problème c'est la foule
Koka, je fait très attention ;-) sauf quand je traverse à la barbare comme "on" m'a appris !