Non, non, Nick en l'espèce, ce n'est pas moi... Je vous jure, je proteste hautement chaque fois que, fermant la portière de ma voiture, je prends dans les doigts une décharge électrique des plus désagréables ! Non, vous le savez sans doute, ce soir, la télévision fait le procès de la télévision. Pour gagner « Le jeu de la mort », il est demandé aux candidats de torturer leur partenaire. 81 % des joueurs ont accepté d'aller jusqu'au bout. Largement relayée par les médias, abondamment commentée par Philisophie Magazine, l’émission veut démonter que la télévision a le pouvoir de nous transformer en bourreau.
Cambridge, Massachusetts, 1960. Alors qu'Adolphe Eichmann, jugé en Israël pour sa participation à l'extermination des Juifs d'Europe, soutient qu'il n'a fait qu'« obéir aux ordres », le professeur Stanley Milgram, de Harvard, met au point une expérience de psychologie sociale qui doit permettre de tester le degré d'obéissance à une autorité lorsque celle-ci émet une injonction contraire à la morale. Sous prétexte de mener une étude sur la mémorisation, Stanley Milgram propose à des volontaires de tester les connaissances d'autres « cobayes » – en réalité des complices du laboratoire – en leur posant des questions. Chaque fois que le « cobaye » se trompe, le questionneur doit lui envoyer des décharges électriques de plus en plus fortes. Plus de 6 individus sur 10 vont jusqu'à la décharge mortelle de 450 volts. L'autorité du scientifique et le protocole de l'expérience suffisent à désactiver les scrupules moraux. Paris 17 mars 2009 le producteur Christophe Nick propose à Jean-Léon Beauvois, professeur de psychologie sociale, de transposer l'expérience de Milgram dans le cadre d'un jeu de télévision. La télé-réalité est passée par là, et le pourcentage d’obéissants grimpent à plus de 80%. Vous verrez peut-être cette émission ce soir, ou vous la boycotterez, ou tout simplement vous préfèrerez regarder Bordeaux Athènes parce que le foot vous passionne plus que les cheveux coupés en 4 de la psychologie sociale. A moins que, comme moi, vous n’ayez pas la télé ! L’émission est violente, et son effet de choc agira sur les âmes sensibles. Un débat suivra au cours duquel il semble que les concepteurs de l’émission n’admettent guère la critique et j'ai cru comprendre qu'un des invité a fini par prendre la porte !
Il n'y a plus, dans nos contrées, de guides suprêmes, d'idéologies criminelles ni de contraintes physiques sur les individus. Mais les masses existent toujours : elles sont devenues virtuelles et elles exercent sur ceux qui sont sous les sunlights pour quelques heures une fascination telle qu’on peut obtenir d’eux n’importe quoi. Avec ces 81 % de sujets obéissants dans l'expérience de «La Zone Xtrême », on aboutit avec une déconcertante facilité à créer des bourreaux volontaires en quelques heures, sans terreur ni idéologie.
La course à l’audience est telle qu’il faut sans cesse inventer, et qu’on finit par se demander simplement à quel moment on arrivera à réaliser le fantasme commun de la mort en direct. Pour séduire, capter l’attention, retenir le téléspectateur, booster l’audimat, tout est permis. Pour le meilleur parfois : dans les reportages, la mise en scène pour montrer la souffrance, le montage, le discours, tout est fait pour déclencher la pitié, l’humanité… et, quand il s’agit d’une catastrophe ou d'une grande cause, provoquer la compassion, l’acte de don. Mais la télé peut aussi exacerber ce qui est le plus mauvais en l'homme : le cynisme, l’art de la dérision, l’exacerbation de l’envie… bref, tout ce qui fait vendre.
Ici, c’est un jeu. Il y a un mécanisme d’adhésion : les participants ont signé un contrat et ont été rémunéré, s’ils se retirent ils doivent rembourser. Il y a ensuite partenariat entre la victime et le tortionnaire… leur but commun étant de gagner, l’injonction de passer outre aux demandes de la victime se pose comme une évidence. Et surtout il y a la confiance dans l’instance télévisuelle, un autre monde qui ne prêterait pas à conséquence, dans lequel rien ne serait grave… C’est une pratique incontestable d’autorité dévoyée, secondée par le public pressant, qui chauffe les candidats et exerce sur eux une forte pression. Le producteur est aimable, rassurant, même si, vaguement manipulateur, il n’hésite pas à parler de châtiment, l’animatrice est virulente, mais tout semble normal. La normalité de la télé.
A cela s’ajoute l’effet plateau : le temps de l’émission, les participants sont flattés d’être en première ligne, d’être les vedettes. Passer à la télé c’est exister plus, élargir son périmètre ! C’est être vu, par ses proches, ses voisins, admirer qui sait… une envie irrésistible pour beaucoup de ceux sur lesquels les caméras font un effet tel qu’ils oublient la vie réelle pour cet instant unique, magique, de « célébrité »… Tout devient alors facile et sans conséquence, et on oublie, le temps d’être le centre du zoom, ses valeurs, ses convictions, ses convictions pour le plaisir d’être sous les spots. L’ivresse du moment fait perdre le nord. Le contexte du plateau devient plus important que l’histoire de la personne, ainsi sortie de sa vie habituelle.
Il est presque dommage que les expérimentalistes ne soient pas allés jusqu’au bout et aient dévoilé la supercherie avant de montrer l’émission. Les réactions du public, l’autre, celui des millions de téléspectateurs qui feront les voyeurs ce soir, auraient apporté un plus à l'expérience.
On peut enfin s’étonner de ce que le jeu dont les perdants sont les incontestables gagnants fasse couler autant d’encre : ce n’est qu’un avatar de plus dans un consensus généralisé qui rend l’outil télévisuel si dangereux et pourtant si universellement consacré qu’il ne saurait en aucun cas être remis en question. Doit-on rêver une prise de conscience ? Je crains qu’on aboutisse simplement sur une règlementation supplémentaire, du genre « faut-il une charte éthique pour la télé réalité » alors que c’est la télé-réalité elle-même qui devrait être remise en cause.
Cambridge, Massachusetts, 1960. Alors qu'Adolphe Eichmann, jugé en Israël pour sa participation à l'extermination des Juifs d'Europe, soutient qu'il n'a fait qu'« obéir aux ordres », le professeur Stanley Milgram, de Harvard, met au point une expérience de psychologie sociale qui doit permettre de tester le degré d'obéissance à une autorité lorsque celle-ci émet une injonction contraire à la morale. Sous prétexte de mener une étude sur la mémorisation, Stanley Milgram propose à des volontaires de tester les connaissances d'autres « cobayes » – en réalité des complices du laboratoire – en leur posant des questions. Chaque fois que le « cobaye » se trompe, le questionneur doit lui envoyer des décharges électriques de plus en plus fortes. Plus de 6 individus sur 10 vont jusqu'à la décharge mortelle de 450 volts. L'autorité du scientifique et le protocole de l'expérience suffisent à désactiver les scrupules moraux. Paris 17 mars 2009 le producteur Christophe Nick propose à Jean-Léon Beauvois, professeur de psychologie sociale, de transposer l'expérience de Milgram dans le cadre d'un jeu de télévision. La télé-réalité est passée par là, et le pourcentage d’obéissants grimpent à plus de 80%. Vous verrez peut-être cette émission ce soir, ou vous la boycotterez, ou tout simplement vous préfèrerez regarder Bordeaux Athènes parce que le foot vous passionne plus que les cheveux coupés en 4 de la psychologie sociale. A moins que, comme moi, vous n’ayez pas la télé ! L’émission est violente, et son effet de choc agira sur les âmes sensibles. Un débat suivra au cours duquel il semble que les concepteurs de l’émission n’admettent guère la critique et j'ai cru comprendre qu'un des invité a fini par prendre la porte !
Il n'y a plus, dans nos contrées, de guides suprêmes, d'idéologies criminelles ni de contraintes physiques sur les individus. Mais les masses existent toujours : elles sont devenues virtuelles et elles exercent sur ceux qui sont sous les sunlights pour quelques heures une fascination telle qu’on peut obtenir d’eux n’importe quoi. Avec ces 81 % de sujets obéissants dans l'expérience de «La Zone Xtrême », on aboutit avec une déconcertante facilité à créer des bourreaux volontaires en quelques heures, sans terreur ni idéologie.
La course à l’audience est telle qu’il faut sans cesse inventer, et qu’on finit par se demander simplement à quel moment on arrivera à réaliser le fantasme commun de la mort en direct. Pour séduire, capter l’attention, retenir le téléspectateur, booster l’audimat, tout est permis. Pour le meilleur parfois : dans les reportages, la mise en scène pour montrer la souffrance, le montage, le discours, tout est fait pour déclencher la pitié, l’humanité… et, quand il s’agit d’une catastrophe ou d'une grande cause, provoquer la compassion, l’acte de don. Mais la télé peut aussi exacerber ce qui est le plus mauvais en l'homme : le cynisme, l’art de la dérision, l’exacerbation de l’envie… bref, tout ce qui fait vendre.
Ici, c’est un jeu. Il y a un mécanisme d’adhésion : les participants ont signé un contrat et ont été rémunéré, s’ils se retirent ils doivent rembourser. Il y a ensuite partenariat entre la victime et le tortionnaire… leur but commun étant de gagner, l’injonction de passer outre aux demandes de la victime se pose comme une évidence. Et surtout il y a la confiance dans l’instance télévisuelle, un autre monde qui ne prêterait pas à conséquence, dans lequel rien ne serait grave… C’est une pratique incontestable d’autorité dévoyée, secondée par le public pressant, qui chauffe les candidats et exerce sur eux une forte pression. Le producteur est aimable, rassurant, même si, vaguement manipulateur, il n’hésite pas à parler de châtiment, l’animatrice est virulente, mais tout semble normal. La normalité de la télé.
A cela s’ajoute l’effet plateau : le temps de l’émission, les participants sont flattés d’être en première ligne, d’être les vedettes. Passer à la télé c’est exister plus, élargir son périmètre ! C’est être vu, par ses proches, ses voisins, admirer qui sait… une envie irrésistible pour beaucoup de ceux sur lesquels les caméras font un effet tel qu’ils oublient la vie réelle pour cet instant unique, magique, de « célébrité »… Tout devient alors facile et sans conséquence, et on oublie, le temps d’être le centre du zoom, ses valeurs, ses convictions, ses convictions pour le plaisir d’être sous les spots. L’ivresse du moment fait perdre le nord. Le contexte du plateau devient plus important que l’histoire de la personne, ainsi sortie de sa vie habituelle.
Il est presque dommage que les expérimentalistes ne soient pas allés jusqu’au bout et aient dévoilé la supercherie avant de montrer l’émission. Les réactions du public, l’autre, celui des millions de téléspectateurs qui feront les voyeurs ce soir, auraient apporté un plus à l'expérience.
On peut enfin s’étonner de ce que le jeu dont les perdants sont les incontestables gagnants fasse couler autant d’encre : ce n’est qu’un avatar de plus dans un consensus généralisé qui rend l’outil télévisuel si dangereux et pourtant si universellement consacré qu’il ne saurait en aucun cas être remis en question. Doit-on rêver une prise de conscience ? Je crains qu’on aboutisse simplement sur une règlementation supplémentaire, du genre « faut-il une charte éthique pour la télé réalité » alors que c’est la télé-réalité elle-même qui devrait être remise en cause.
Fascinante et effrayante cette expérience.
RépondreSupprimerCe qui est particulièrement frappant, c'est justement que les participants n'étaient pas rémunérés (je crois qu'ils touchaient juste un défraiment de 40 euros), qu'il n'y avait rien à gagner et que les images n'étaient pas présentées comme devant être diffusées. Et pourtant, sous l’influence d’une animatrice oppressante et de caméras, des anonymes peuvent accepter de se soumettre à des règles inhumaines.
L'expérience montre donc bien sûr que la télé jouit d'une autorité morale au moins égale, sinon supérieure, à celle des scientifiques.
Mais ne nous y trompons pas : lequel d'entre nous, personnes civilisées, humanistes et intelligentes, peut jurer qu'il n'aurait pas envoyé de décharge, pas même une petite de 20 volts ? Je ne m'y risquerais pas...
Cette émission va plus loin qu'un simple rappel de l'emprise potentielle du petit écran sur nos esprits. Elle provoque un débat sur des questions essentielles, notamment sur ce que Boris Cyrulnik appelle « le crime d'obéissance » : qu'est-ce qui se passe si l'on n'obéit pas ? Quelle est la différence entre soumission et obéissance ? Est-il nécessaire d'être pervers pour être perverti ? Ou d'être sadique pour torturer ?
Nous pouvons tous, nous, gens normaux et intelligents, un jour ou l'autre nous transformer en bourreaux... l'expérience de Milgram l'avait déjà mis en évidence, et le nazisme en a été la cruelle illustration.
Alors je ne sais pas si je regarderai l'émission ce soir, sous peine de me retrouver moi-même "voyeur"... mais en tout cas je trouve tout cela passionnant !
Cela me paraît tout simplement ignoble et je n'ai aucune intention de regarder cela.
RépondreSupprimer"Panem et circenses", sous une forme moderne : les hommes n'auraient-ils pas changé depuis l'Antiquité?
Anne
C'est à la fois scandaleux et...prodigieusement intéressant, cette idée !
RépondreSupprimerL'expérience dans laquelle le "cobaye" n'est pas celui qu'on croit...ne date pas d'hier: elle apparaît déjà dans le film "I comme Icare", et elle avait déjà beaucoup fait parler à l'époque.
Les personnes qui ont été "testées" la première fois faisaient confiance, non à la télé, mais à de pseudo-scientifiques qui leur demandaient de torturer quelqu'un à coups de chocs électriques...jusqu'à la perte de conscience.
Incroyable comment une blouse blanche et l'avis d'un soi-disant "savant" peut vous faire oublier tout sens éthique, toute compassion...
Je suis triste de voir que les gens n'ont pas évolué face à cette "soumission exagérée à l'autorité"...ils auraient même régressé car il me semble, qu'il y a quelques dizaines d'années, le pourcentage de personnes étant allés "jusqu'au bout" était moindre !
En tout cas, dans notre société actuelle, je crois qu'il est bon et urgent de prendre du recul et de réfléchir à la façon dont nous sommes manipulés en permanence par des savants, des experts des spécialistes,des médias, des politiques ... manipulation subtile qui nous fait faire confiance à tort...jusqu'à accomplir des actes que nous pourrions regretter amèrement...
Exemples ? Le scandale de l'amiante, l'innocuité du téléphone portable sur la santé (et des ondes en général), le vaccin contre la grippe A, l'alimentation industrielle...je vous laisse complèter la liste...!!!
Pourrons-nous dire à nos enfants: "mais les experts avaient dit que ce n'était pas dangereux..." ?
Ou prendrons-nous nos responsabilités et saurons-nous dire NON ?
Je savais qu'il n'y avait rien à gagner mais je ne connaissais pas leur "rémunération"...
RépondreSupprimerPour autant, Mandarine, je partage totalement ton point de vue ; j'ai toujours été très "interpelée" par l'idée que nous sommes tous, dans une situation donnée, susceptibles d'être des collaborateurs, des bourreaux ou des lâches. C'est hallucinant mais c'est incontournable, car on est rarement capable d'héroïsme, et quand cela nous advient, c'est souvent le fruit de circonstances exceptionnelles... Et c'est très perturbant de savoir cela. Suffisamment en tout cas pour ne pas se poser en moraliste. Cela n'enlève rien à notre effarement devant cette idée d'émission.
Oui Anne, du pain et des jeux, on n'a pas beaucoup évolué mais finalement c'est normal qu'il en soit ainsi, la nature humaine reste avide de spectaculaire... quant à regarder, non merci, aurais-je la télévision, je me sentirais mal à l'aise.
RépondreSupprimerPar contre j'admets volontiers que l'expérience a quelque chose qui accroche, et même si elle est un peu biaisée, son interprétation reste passionnante...
ça fait peur! On sait que l'Homme est capable de tout quand il est sous l'emprise d'un pouvoir, il n'est pas étonnant que la télévision en soit un... Je ne regarderai pas cette émission !
RépondreSupprimerLa première fois que j'ai entendu parler de ce "jeu" (le mot ne convient pas du tout), j'ai cru qu'il s'agissait vraiment d'un nouveau concept et j'étais aussi horrifiée que révoltée. Je m'insurgeais contre ces idées débiles juste bonnes à booster l'audimat sans tenir compte de l'éthique. Petit à petit, au fur et à mesure des pubs diffusées sur le petit écran (et il y en a eu des quantités... On ne risquait pas de passer à côté), j'ai compris qu'il s'agissait d'une "expérience"... Cela ne m'a pas rassurée pour autant... C'est affreux et l'idée que sous une pression quelconque l'homme peut aller jusqu'à torturer sans raison aucune me semble vraiment effrayante. Ce qui est terrible, c'est que je rejoins ce que dit Marie-Mandarine. Dans des conditions particulières, et dans une "ambiance" particulière, de quoi serions-nous, nous-mêmes, capables...
RépondreSupprimerJe me rappelle d'une remarque lue dans (je crois) Les Hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra. Le narrateur passe dans une rue où la foule s'échauffe et s'acharne contre une femme adultère au point de vouloir la lapider. Les mots de l'auteur disaient à peu près ceci : "La foule a réclamé des cris, j'ai crié, la foule a réclamé des pierres, j'en ai lancé... " Je déforme le texte, n'ayant pas le livre sous les yeux, mais cela voulait dire ça : "la foule a réclamé la mort et j'étais prêt à la donner..." L'influence de la foule, de la masse, me fait peur. Elle peut autant entraîner vers la joie, la liesse que vers la folie meurtrière... Il en est de même pour ce type de jeu où porté par l'excitation induite par les animateurs et les spectateurs et, comme tu le dis, le besoin peut-être de se montrer, l'homme perd toute sa qualité "d'humain"...
Je n'ai pas regardé l'émission ce soir. Je ne voulais pas la cautionner d'une façon ou d'une autre, même si les conclusions scientifiques relatives aux réactions de chacun étaient sans aucun doute intéressantes.
Le pire c'est que je crains que quelque part des gens ont peut-être pensé : "Super cette idée, ça marcherait du tonnerre !"
L'expérience en effet s'appuie sur l'autorité de la télé, il y a, je pense aussi, l'effet plateau, vedette d'un soir, mais aussi, tu as raison Oxy l'effet foule. La citation de Khadra est frappante et sans doute reflet d'une réalité assez inncontournable !
RépondreSupprimerC'est vrai que cette expérience est fascinante... on se demande ce qu'on aurait fait à leur place, et comment il est possible d'être à ce point inconscient ou enbarqué dans le jeu pour oublier le mal que l'on fait.
RépondreSupprimerJe n'ai pas cédé à la tentation et à l'esprit faux cul de FR2 si c'est bien de cette émission donc tu parles. Montrer sans vouloir et faire de l'audience à tout prix.
RépondreSupprimerAyant étudié l'expérience de Milgram au cours de mes études, j'ai été horrifiée de voir que le pourcentage était encore plus important dans cette nouvelle expérience. L'effet public aidant sûrement beaucoup...
RépondreSupprimerCette émission/reportage présente de nombreuses lacunes mais elle aura peut-être le mérite de permettre à certaines personnes de retrouver un esprit critique. Il faut juste espérer que les spectateurs auront compris dans le "bon" sens.
C'est bien entendu à vomir, une telle émission.
RépondreSupprimerTon article, et tous ceux que j'ai lus à ce sujet (voir Télérama par exemple) sont très intéressants, il n'y a pas grand chose à ajouter.
Pourtant, je ne suis pas totalement d'accord avec vous. Non TOUT LE MONDE ne se soumet pas aux cris de la foule, aux exhortations de l'animatrice. Il y a, dans chacune des expériences, environ 20 % de rebelles.
La vraie question est donc de savoir si oui ou non nous ferions partie des rebelles... C'est à mon sens exactement la même que de savoir si en 1940 nous aurions fait partie des collaborateurs ou de la résistance.
Juste une petite remarque sur le commentaire d'Oxygène, qui écrit : "... torturer sans raison aucune...". Il me semble que torturer son prochain, même avec raison (Guantanamo) ou même légalement (peine de mort aux USA ou ailleurs) est moralement indéfendable. Quant à le faire "juste" pour la télé, il y a vraiment de quoi devenir misanthrope si on ne l'est pas déjà.
Il faut se demander aussi quel sera le devenir psychologique de tous ces gens qui ont appuyé sur le bouton, devant des millions de téléspectateurs (je n'ai pas vu l'émission mais je crois avoir entendu que leurs visages étaient reconnaissables). Comment assumer ça sans conséquence sur sa vie personnelle, sociale,sur sa propre estime de soi, à combien de suicides réels ou non, cette émission conduira-t-elle. C'est terrifiant.
Tout cela me rappelle aussi un autre film "La mort en direct", de Tavernier, qui doit dater des années 80, avec Romy Schneider et Harvey Keitel. Le concept à l'époque paraissait révoltant, la réalité a dépassé de très loin cette fiction.
Oui Odile, tu as totalement raison, il y a 20% de rebelles, mais justement, la loi des chiffres nous donnant a priori tort, et bien que nous soyons tous persuadés que nous serions parmi ces rebelles, notre révolte le prouve, nous savons aussi que rien ne nous permet d'en être sûr. J'ai tendance à penser que l'étude est un peu faussée, car elle n'inclut que des gens qui déjà, a priori, fascinés par la télé : il faut l'être pour répondre à une offre de participation à un jeu télévisé, cela ne viendrait pas à l'idée de beaucoup d'entre nous. Donc l'échantillon testé n'est pas représentatif. Pour autant Astheval, je comprends ton "horreur"... sans être vraiment certaine que les téléspectateurs ont compris le "bon" sens de l'émission. Je crains que ceux qui l'ont saisi, ce sens, n'aient pas regardé l'émission... à en croire vos commentaires, j'en suis même certaine !
RépondreSupprimerMême moi qui ne regarde pas la télévision, ne lis pas les journaux ,eh bien j'étais au courant de cette émission.J'en avais entendu la présentation fort intéressante du reste sur Radio Classique.
RépondreSupprimerQue va-t-on encore inventer de plus fort pour faire de l'audimat?
La normalité de la télé comme tu dis fait un peu peur
Intéressant ce débat, moi je n'ai pas regardé cette émission, j'ai lu tout ce qui s'y rapportait, comment y échapper ? et j'adhère à la plupart des commentaires exprimés ici et avant d'en arriver au commentaire d'Odile, je m'étonnais de ne voir personne souligner qu'il y a eu des rebelles. Un des résultats d'analyse a été de constater que ce sont les candidats les mieux intégrés à la société qui sont allés le plus loin "les sujets très adaptés socialement finissant par être prisonniers du système de par les qualités qu'ils y ont développé"(télérama)... moi aussi je m'inquiète comme Odile du devenir de ces "cobayes" qui se seront découverts bourreaux potentiels du jour au lendemain, il y a de quoi perdre ses repères....
RépondreSupprimerAvouez que finalement les blogs, c'est mieux que la télé ! je prêche pour ma paroisse, mais vos commentaires sont de tellement bonne qualité que le débat, entre personnes qui n'ont pas vu l'émission ;-) valait la peine !!! merci de toujours répondre "présent" avec autant de spontanéité !
RépondreSupprimerIl faudrait que le mal que l'on fait aux autres nous fasse bien plus de mal encore. Et puis, je ne peux pas m'empêcher de penser que le héros n'a rien d'iréel, au contraire, il est en chacun de nous, capable de faire du rêve une réalité, ça n'est pas si inaccessible
RépondreSupprimerC'est bon Chic de terminer sur une note d'espoir, avec le désir affiché que les héros existent !!!
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