BOUL'EAU, BOUL'EAU !!

Ben quoi, je bosse moi !!! Je suis prof, moi ! Non mais… k’eskevoucroyez ? (la photo est volontairement floue pour ne pas trop avoir l'air de la ramener tout de même !!)

Chaque année, début juillet faut aller corriger les copies… on nous met tous ensemble dans une grande salle surchauffée, et on corrige de concert ! Mais non, j’exagère, l’an dernier notre inspecteur, apitoyé par notre sort navrant, est allé nous chercher des petites bouteilles d’eau au supermarché du coin, pour nous éviter de périr de dessèchement ! Du coup, cette année, il a organisé les réjouissances de façon nettement plus agréable : on a pu investir de nombreuses salles, on a de l’eau fraiche et du café et l’ambiance, quoique lourde, est beaucoup plus acceptable ! Du coup, ce système de double correction sur place, alors que normalement je préfère les copies corrigées chez soi, est finalement très supportable. On peut échanger, éclaircir des points litigieux, et la prestation s’étale beaucoup moins en longueur que lorsqu’on reçoit le pensum à la maison.

J’ai, pour agrémenter la corvée, choisi de coucher sur place mais plutôt que d’investir avec mes collègues, que je vois largement assez dans la journée, les Ibis et autres Campanile de Poitiers, je me suis offert une jolie chambre d’hôte à Neuville de Poitou. Tenue comme il se doit par des britanniques, La Roseraie est un vrai havre après la journée de travail. Une chambre accueillante, un bon thé en arrivant, une piscine pour se rafraichir, autant de conforts qui font trouver la virée correction plus que plaisante ! La maîtresse de maison, en bonne anglaise, adore faire la cuisine et sa table est savoureuse. Et comme j'aime bien laisser sur la toile des traces de mes découvertes au cas où, un jour, quelque lisant ce blog puisse en profiter, il fallait bien que je rende compte de La Roseraie à Neuville de Poitou ! Pardon Lulu, je n'ai pas eu le temps de te prévenir et notre rencontre sera donc partie remise...

Quant à la piscine tant appréciée, vous allez me dire : « Enfin, habitant la province et disposant d’un terrain avec vue sur estuaire, il faut en construire une, puisque c’est si agréable ». Mais là, vous avez tout faux : est-ce que nous sommes d’improbables bricoleurs, et que l’entretien de quoique ce soit nous pèse plus qu’une centaine de copies à corriger ou de dents à arracher, est-ce que nous n’avons aucun talent pour la chose aquatique, mais je me suis bien juré, ayant déjà eu un bassin qui m’a donné les pires ennuis, de ne jamais reconstruire de piscine. Et, bien qu’on dise qu’ « il ne faut jamais dire fontaine… », pour le moment je m’y tiens. Les algues qui vous transforment le plus inoffensif bassin en mare à grenouilles, les écureuils qui menacent toujours de faire le grand plongeon, les hérissons qui se noient pendant la nuit, et même un jour le coq du voisin pris dans un skimer, auxquels s’ajoutent les pompes qui expirent, les bacs à sables qui explosent et les margelles qui s’effritent, ça va, j’ai déjà donné ! Et j’avoue que ma principale satisfaction, lorsque j’ai vendu ma précédente maison, c’était de me débarrasser de ce trou d’eau verdâtre qui me pourrissait la vie !