La première fois ... et la dernière fois où j'ai décidé de voler un parapluie...
Nous avions tous dans la famille des parapluies que nous utilisions très peu ici dans le sud, j'avais cassé ma tirelire pour en offrir un à ma maman pour sa fête. Je m'en souviens encore, doublé, avec des impressions de roses en camaïeu, le dessus étant couleur chocolat, la poignée se dévissant, allez savoir pourquoi, mais quelle poignée, en métal doré et ciselé! Le grand chic. Tout pour plaire à une maman difficile.
Je n'avais pas beaucoup d'argent de poche et j'avais économisé toute l'année. Malheureusement ce parapluie que j'avais offert fut substitué très peu de temps après dans un magasin par une personne qui avait du le trouver fort joli.
Quelques temps après nous allâmes faire un petit voyage à Paris... quel périple, 1000km, traverser la France, on mettait du temps, c'était un grand déplacement. L'Aventure!
Il ne faisait pas beau, du crachin, de la pluie intermittente, et je décide qu'il me faut récupérer à mon tour un parapluie... quelle idée?
Le courage me manque à plusieurs reprises, puis je me prends au jeu affreux de celle qui va commettre son larcin!
Arrivée dans une petite commune aux alentours de la capitale où nous étions invités à passer la journée chez des amis, nous sommes conviés à chercher avec eux...un matelas. Pas très séduisant comme passe-temps, pourquoi ne pas en profiter pour mener à terme mon projet de parapluie...
Et me voilà à observer les clients susceptibles d'avoir laissé leur bien dans le seau de l'entrée de ce grand magasin; il y a le choix, des noirs en quantité, Oh!mais ce petit bleu, qu'il est mignon, avec des fleurs.. en plus il se plie, c'est une invention encore récente -il y a de cela pas mal de temps-et me voilà substituant subrepticement l'objet avec discrétion, sortant du magasin comme si de rien n'était. Oui, pas mal, sur le moment, sans état d'âme, après tout me dis je dans ma petite tête de linotte pour me réconforter, il est arrivé la même chose à celui de ma maman.
Mais ce que je n'avais pas du tout prévu, imaginé, c'est cette forte pluie qui nous surprend, violente, soutenue, et bien entendu impossible d'ouvrir ce "pépin" trop voyant,trop reconnaissable... si jamais je croisais les personnes à qui il appartenait, le centre commercial de cette petite cité n'est pas bien grand.
Quelle affaire!
A l'usage je me suis vite rendue compte qu'il ne fonctionnait pas bien ce "pébroc", ne se pliant pas comme il le devait, les baleines étant très flexibles. Très mauvais plan.
Depuis des parapluies j'en ai acheté beaucoup même ici dans le sud, il y en a deux ou trois dans la voiture, autant dans la maison, des bleus, des noirs, des rouges, des tous petits, des plus grands, des encombrants, de ceux qu'on vous ramène de Florence ou que vous avez acheté à Venise, bref une vraie panoplie, mais pas couleur chocolat, ni avec des fleurs bleues. J'en ai pas mal perdus également, je ne sais où. Peu importe.
Mais lorsqu'il pleut, et cela arrive de plus en plus souvent, j'adore les oublier, ne craignant pas l'eau qui ruisselle sur ma chevelure et arrose mon visage. Quel bonheur!
J'aurais du faire "la première fois que je suis montée sur le toit de l'Opéra Garnier....n'est ce pas GF?
Georg Friedrich a dit...
Oui, en effet Martine, c'eût été une idée et cela m'aurait rappelé de bons souvenirs, mais je t'assure que j'ai eu beaucoup de plaisir avec ta première fois à toi, si drôle et si inattendue!
Il y a tant de premières fois ! et oui, cela ne s'arrête jamais, les élans de cœur, chaque première fois, différentes et nouvelles aussi, comme tu le dis si bien aussi.
Tu as aussi ajouté plein de premières fois auxquelles je n'ai même pensé quand, il y a quelques années j'ai fait une liste de mes cent première fois.
Je suis devenue femme a 25 ans, la première fois après, j'ai couru me regarder dans le miroir : voit-on que j'ai changé ? Le premier gros mensonge pour partir en vacances avec lui. A 40 ans, mon mari infidèle me dit que si je divorce ma vie de femme est finie, personne jamais ne me regardera plus.
Trois mois plus tard... Le lendemain « il » me montre mon sourire dans le miroir : effectivement, je rayonnais. A 70 ans je me suis prouvé de nouveau, que je suis encore femme, et la première fois, oui, je rayonnais comme jadis, ce n'est jamais trop tard pour une nouvelle première fois!
Tu m'as donné bien du mal Oxy !!! Pas la moindre photo d'empreinte digitale à l'ancienne sur le net, rien que de l'électronique, de l'identification digitale... Que faire ? Je m'y suis collée, j'ai même trouvé un buvard, oui oui !! Et mon index (celui de la main gauche pour pouvoir prendre la photo de la droite...) est maintenant tout mauve ! ça ne part pas cette encre...
Mon esprit adhère aussi et je fouille en ce moment les souvenirs de mes premières fois pour tenter de te raconter ce qui pourrait être intéressant. Je voudrais pouvoir te raconter des premières fois gaies et drôles peut-être aussi et éviter celles qui me rendent encore tristes aujourd'hui... Mais par où commencer... Comme beaucoup d'autres, ma première grossesse a été une première fois exceptionnelle, la seconde a eu la même puissance et la troisième également. Ces premières fois-là sont toutes aussi fortes les unes que les autres et resteront ancrées en moi jusqu'à la fin de mes jours. Mais la chose est banale. Trouverai-je une première fois originale ?
.... plus tard :
Cette nuit, j'ai eu une période d'insomnie... Non, ce n'est (hélas !) pas la première fois... J'ai pensé à des premières fois et, bizarrement j'ai repensé à ma première carte d'identité.... Je n'étais qu'une petite fille à l'époque et aller à la mairie de mon village revêtait en soi l'allure d'un événement exceptionnel... La secrétaire de mairie trônait derrière un vieux bureau de bois encombré de dossiers et me souriait derrière ses lunettes posées sur le bout de son nez. Elle était bien gentille madame Bertrand... Je me rappelle encore son nom... Elle a pris mon index et l'a appuyé sur un tampon encreur avant de déposer l'empreinte de mon doigt sur la carte. Puis elle a essuyé le trop plein d'encre sur un buvard rose. J'avais peur qu'elle retire tout... C'est idiot, mais j'étais fière d'avoir cette tache sur le doigt et je suis resortie fascinée par cette marque....
Alba : Ciel bleu de Castille
Tu t'en doutes Alba, le ciel de l'Océan n'est pas celui que tu décris, donc je n'ai guère pu faire autrement que d'emprunter ce cliché, là, c'est un ciel bleu des Alpes Maritimes
Première fois.
Ce qui m´est venu à l´esprit est le titre de mon blog : cielbleudecastille
Je vous raconte.
Je suis arrivée à mes jeunes quinze ans à Madrid pour perfectionner mon espagnol, un certain mois d´Août et j´ai découvert un Ciel Bleu d´une intensité incroyable, je ne le connaissais pas, moi qui arrivais de ma Touraine.
Il faut penser que Madrid est à 700 m d´altitude, nous avons donc un ciel de montagne.
J´ai donc vu pour la première fois de ma vie ce Ciel merveilleux.
A cette époque-là, il n´y avait pas de pollution, le bleu était d´une pureté, d´une force.
Je ne l´ai pas oublié.
Le temps, incertain, pluriel, relatif et pourtant inexorable !
Je vais vous raconter la première fois où je suis partie à l'étranger...
J'avais treize ans...nous partions avec toute la classe en séjour linguistique, dans des familles d'accueil...et quand nous sommes arrivés sur la place centrale de la petite ville allemande jumelée avec la nôtre... personne !
Personne pour nous accueillir ! Pas un chat !
Un quart d'heure passe, une demi-heure...trois quarts d'heure...la tension devient palpable...et puis des gens commencent à arriver sur la place et nous demandent pourquoi nous sommes là si tôt !
C'était en fait les tout débuts de l'heure d'été en France, et notre professeur, pris par les préparatifs, avait complètement oublié que l'Allemagne n'appliquait pas encore cette mesure !
Un début peu brillant, mais qui ne m'a pas découragée, puisque, quelques années plus tard, j'ai énormément voyagé...et j'ai adoré découvrir toutes sortes de pays...
Quel travail pour cette photo d'empreinte ! C'est vraiment très réussi ! Ton doigt a-t-il repris une couleur normale ?
RépondreSupprimerOui oui Astheval, mais j'ai cru ne pas me débarrasser de ce mauve !
RépondreSupprimerLa première fois que j'ai entendu parler d'Henri Martin. A la fac de Lille en 1976, début des mes études d'histoire de l'art, par un prof génial qui en était passionné, Marcel-André Stalter: impossible de prendre des notes tellement il parlait vite, habité par sa passion, mais peu importe: tout nous entrait dans le coeur, à vie. S'il vit encore, qu'il entende ce merci de toutes les couleurs.
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