jeudi 12 juillet 2012

AVIGNON OFF 2012 - 4 -

La nostalgie de l'avenir


D'après Tchekhov

Version de chambre originale à 6 personnages de La Mouette de Tchekhov, La nostalgie de l'avenir est l'histoire d'une famille d'aujourd'hui, liée par des liens inextricables et passionnés. La pièce commence par la fin. Le coup de feu ouvre le jeu, écho terrifiant d'une fêlure dans la transmission... Et les souvenirs tombent avec amour, intensité et violence.
"C’est la quintessence de Tchekhov que nous offrent Myriam Saduis et son équipe artistique. Une plongée grisante, déchirante au cœur du continent non encore complètement exploré."
Armelle Héliot - Le Figaro
Spectacle créé le 10/01/2012 Théâtre Océan Nord (Bxl)


LA pièce à voir dans le Festival Off... Une subtile relecture de la Mouette, dans tout ce qu'elle a d'éternel. Histoire d'une famille où l'on se déchire et où l'on s'aime à la mort ! Version de chambre de la pièce de Tchékov, la pièce est resserrée autour de six personnages. Et elle commence par le suicide de Constantin, obligeant le spectateur à déchiffrer le passé qui ensuite s'égrène à ses yeux, pour comprendre.

L’expression "la nostalgie de l’avenir" est extraite d’un texte d’Antoine Vitez, paru dans le journal du théâtre de Chaillot, à l’époque où il en a pris la direction : Il faut regarder la colline, elle est couverte d’ombres, et on pense à Jean Vilar ; il y en d’autres, plus anciennes, c’est une nostalgie qui nous attire là, on pourrait dire : la nostalgie de l’avenir. L’endroit provoque la recherche de formes nouvelles, comme d’autres endroits demandent le retour aux formes anciennes et l’hommage du passé..." (Antoine Vitez - Le Théâtre des idées, Editions Gallimard).

Outre cet hommage rendu à Vitez, Myriam Saduis emprunte les mots de Pessoa, Philip Roth, Corneille ou Claudel, en suivant avec justesse la trame cahotique du récit initial, ce qui pare Tchékov d'une véritable modernité. Au drame familial s'ajoute une réflexion sur l'art, sur la transmission et sur les tourments incandescents des passions humaines. On joue avec le temps, on fait des va et vient, la partition est complexe et pourtant épurée. Les souvenirs des uns contredisent les nostalgies des autres. Tout est parfait : les acteurs, la mise en scène, le rythme, la musique...

Le médecin malgré lui Los Angeles 1990


Molière
Le collectif LE PACK s'empare de ce grand classique et le transpose fidèlement dans la jungle urbaine américaine des années 1990.
OUEST FRANCE: "Le pari est gagné!"
LA MARSEILLAISE: "Une magnifique réussite! Le public rit aux éclats!"
LE TÉLÉGRAMME: "L'interprétation et la mise en scène font l'unanimité."
LE JOURNAL DU DIMANCHE: "Une mise en scène habile et savoureuse d'une fidélité exemplaire!"
L'EFFEUILLE DU OFF: "Survitaminé ! Servi au quart de poil par un gang de jeunes comédiens que déploie une mise en scène remarquable d'astuce."


Des goûts et des couleurs ??!! Alter et moi, nous avons bien ri, trouvé l'ensemble enlevé et alerte, inventif et sympathique. Koka et son amie n'ont pas aimé ... mais pas du tout ! Elles sont parties avant la fin. Allez savoir !! A vous de vous faire votre avis. C'est une comédie, tout est amplifié, exagéré et cela sied au texte.

Vivaldi et le Cardinal

Jean Naguel




En 1723, Antonio Vivaldi,un prêtre compositeur, vient de créer avec succès trois opéras. Mais le Cardinal de la Sérénimssime ne l'entend pas de cette oreille : il exige que Vivaldi cesse de courir d'un théâtre à l'autre, d'une cour à l'autre et qu'il se contente de son travail à l'Ospedale de la Pietà où il enseigne la musique aux jeunes filles.


Mais comment retenir un génie courtisé par toutes les têtes couronnées ? Et surtout comment lui imposer une distinction à laquelle il ne croit guère, entre musique sacrée et musique profane ?
Sous les voûtes de St-Martial, un dialogue vif s'engage, entrecoupé d'airs sublimes interprétés par Sandine Wyss, contralto et Jean-Marie Puli, clavecin.

Un spectacle intéressant, et fort bien construit. C'est assez ténu mais l'idée est bonne : l'acteur qui joue Vivaldi est convaincant, le cardinal crédible, la jeune chanteuse très honorable et le claveciniste au service de tout ce beau monde. Le cadre, la chapelle Saint Martial, dont l'autel est habillé d'une grande pièce de tissu pourpre, met en valeur cette approche théâtro-musicale de la vie du Prêtre Roux.

La boutique de l'orfèvre

Karol Wojtyla
Sous le regard perçant et bienveillant d’un mystérieux orfèvre, trois couples luttent pour la survie de leur amour.
Karol Wojtyla, acteur et auteur polonais, utilise le théâtre comme moyen de résistance contre l'occupant nazi et comme vecteur d’une pensée profonde et poétique. Il deviendra cet homme mondialement connu : le pape Jean-Paul II. Son écriture, dénuée de tout dogmatisme, touche croyants comme non croyants.

La pièce met en scène trois couples. Celui que la vie a séparé, puisqu'André est mort au combat, et que Thérèse entretient le souvenir de cet amour trop tôt brisé, qu'elle "éternise" ; celui que la vie a désuni : Anna et Stéphane, ont laissé s'éteindre la flamme, ils se sont essoufflés et ils n'ont plus en partage que l'indifférence. Enfin Christophe, enfant de Thérèse et André, est amoureux de Monique, fille d'Anna et Stéphane. Lui, recherche le père qu'il n'a pas connu et que sa mère a regretté toute sa vie, elle, a peur que son couple devienne comme celui de ses parents. L'Orfèvre, qui façonne les alliances, est lui témoin de ces histoires singulières. "Le poids des alliances, rappelle-t-il, ne se pèse pas au poids du métal, mais au poids de l'homme".

La pièce n'est pas théâtrale, l'intrigue, si tant est que cela en soit une, est ténue, les mots se cherchent et s'apprivoisent; lentement, comme les êtres. Les relations se cisèlent, comme l'or des alliances. Pas d'angélisme dans ce cheminement difficile, parfois décevant, toujours laborieux vers la réalisation d'un couple. Mais Wojtyla auteur vaut la peine d'être rencontré... même si vous pensez que finalement on devrait revoir les lois matrimoniales et instaurer là aussi des CDD, c'est très tendance, ce type de discours qui magnifie l'amour en en révélant toutes les aspérités, toutes les aridités, mérite d'être encore écouté : qui sait si ce n'est pas celui dont chacun rêve ??

Les acteurs sont excellents, ils rendent limpide ce texte parfois un peu lyrique, parfois tout simple. Mention spéciale pour celui qui joue André qui a une voix ... superbe ! L'acoustique de la Chapelle Saint Louis est très loin d'être idéale, et il est préférable d'être devant pour mieux suivre.

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