L'exposition Chagall entre guerre et paix durait jusqu'au 21 juillet et si l'on en juge par la foule qui s'y pressait, elle n'avait nul besoin de publicité ! C'est pour cette raison que mon billet est fort tardif (cela fait une éternité que nous l'avons vue !). Toujours est-il qu'on nous avait prévenu : il y a presse, c'est l'horreur, c'est vraiment inutile d'y aller. Autour du Puits explique très bien le pourquoi du phénomène dans un des commentaires de son billet : "Je ne sais pas si ils ont beaucoup réfléchi ils ont voulu créer des volutes moyennant quoi cela donne des "goulots d'étranglement" où tout le monde est agglutiné il n'y a pas beaucoup de recul bref ce n'est très confortable." Si l'on ajoute à cela que Chagall parle à chacun d'entre nous en lui révélant la part d'enfance qu'il a envie de raviver, pas de doute, l'exposition plait et attire les visiteurs comme des mouches.
Donc, persuadés d'être plus forts que les autres, nous y sommes allés un lundi matin (le lundi, en province, c'est un jour creux !! on a les réflexes qu'on peut, pas vrai !), dès potron-minet, enfin le potron-minet des musée parisiens, c'est à dire l'oeuvre toujours tardive d'ouverture. Munis d'une carte Sésame achetée pour affronter Hopper en son temps, nous n'avons pas fait la queue. Mais la bousculade devant les toiles était vraiment pénible. Même si, au bout d'un moment, et comprenant que les volutes dont parle Aloïs provoquaient un effet "file indienne" devant les œuvres les gens se suivant, le nez fixé sur le dos de leur voisin pour essayer d'accéder aux peintures, il suffisait de reculer un peu pour avoir une vison plus complète des œuvres suspendues. Certes entrecoupée de la silhouette du défilé, mais bon, c'était jouable.
Pourtant, la sensation de foire, l'affluence sans cesse renouvelée, la cohue indescriptible ne siéent guère à une exposition et à l'appréciation sereine des toiles. On finit par se demander ce qu'on fabrique là, et par regarder les cimaises d'un œil torve et découragé. Et surtout par ne pas éprouver ce qui fait le charme de Chagall, cette sorte de magie lyrique offrant une grande place au rêve et à l'imaginaire, qui ne trouvent guère, dans cette ambiance, matière à se réveiller. On a besoin de calme pour entendre une histoire, on a besoin de sérénité pour vivre un rêve. Et ceux que Chagall nous propose sont toujours émouvants, sensibles, presque lyriques. "Le poète aux ailes de peintre" (Henry Miller) donne à chaque scène - intime, publique, allégorique, ... - un onirisme qu'il est bon de pouvoir savourer, inventer, décortiquer, toutes choses que l'ambiance du Luxembourg ne donne guère le loisir de faire.
Pourtant, la sensation de foire, l'affluence sans cesse renouvelée, la cohue indescriptible ne siéent guère à une exposition et à l'appréciation sereine des toiles. On finit par se demander ce qu'on fabrique là, et par regarder les cimaises d'un œil torve et découragé. Et surtout par ne pas éprouver ce qui fait le charme de Chagall, cette sorte de magie lyrique offrant une grande place au rêve et à l'imaginaire, qui ne trouvent guère, dans cette ambiance, matière à se réveiller. On a besoin de calme pour entendre une histoire, on a besoin de sérénité pour vivre un rêve. Et ceux que Chagall nous propose sont toujours émouvants, sensibles, presque lyriques. "Le poète aux ailes de peintre" (Henry Miller) donne à chaque scène - intime, publique, allégorique, ... - un onirisme qu'il est bon de pouvoir savourer, inventer, décortiquer, toutes choses que l'ambiance du Luxembourg ne donne guère le loisir de faire.
Résultat, il me reste de cette exposition une impression confuse et mal digérée, qui m'ôte tout matériau pour en tirer un article cohérent ! Et je le regrette fort, car l'exposition était fort riche et vraiment passionnante. Il ne vous reste qu'à essayer de trouver un horaire tiré de derrière les fagots, pour aller, par vous-même, dire bonjour à Chagall ! Quant à moi, j'irai visiter le musée des beaux-arts de Nice la prochaine fois que nous irons à Fayence !!! Au moins, ce sera calme....
Je n'étais pas encore arrivée à la fin de ton billet que je pensais au calme, à la tranquillité et à la sérénité de la visite du musée Chagall de Nice mais, tu m'as devancé. L'espace et le recul, le plaisir de s'assoir pour admirer les œuvres sans que personne ne passe pendant plusieurs minutes devant. Le pied ! Sauf en été bien sûr.
RépondreSupprimerAh! Michelaise rien ne vaut la province profonde!;o))))
Paris il faut y aller pour pouvoir le dire, comme pour bien d'autres endroits d'ailleurs.
Le "luxe" c'est de pouvoir le faire dans des conditions particulières, sans la foule et sans la corde de soie ou bien, le guide au parapluie ouvert qui canalise son troupeau.
J'ai l'impression de voir dans ta description, les pauvres passagers des bateaux immeubles qui visitent une ville par jour sans la voir. Mais bon on peut dire "j'y étais", j'ai des photos pour le prouver.
Voir Chagall pour dire j'ai vu Chagall ! Quelle frustration.
Je comprends ton dépit.
Viens donc, je suis persuadée que tu pourras rêver et te transporter comme tu le désires.
Bises et belle nuit.
Oh Mireille j'applaudis à deux mains à tout ton discours... à ceci près qu'il y a aussi à Paris quelques d'expositions passionnantes et qui, n'étant pas tendance, sont calmes. Mais dans l'ensemble c'est soûlant car les expos sont, en effet, devenues un phénomène de "mode" : le positif de l'histoire est qu'on a parfois des manifestations très pointues, fort bien faites et vraiment intéressantes. Mais on a aussi parfois des prétextes commerciaux ou des expos saturées, ce qui était le cas de Chagall. Ceci étant, les musées de province regorgent de toiles passionnantes et, comme tu le dis, on les admire en paix ! ce qui est tout de même plus agréable. Nice ce ne sera pas cette année, mais, si Dieu le veut, en novembre 2014... à l'occasion du festival de Fayence !!
SupprimerIl faut venir à Nice tu auras tout loisir de voir Chagall chez lui dans la sérénité du lieu!
RépondreSupprimerBon WE
Martine de Sclos
Je n'avais pas lu le billet de Mireille, les grands Esprits se rencontrent!
Supprimer...et tu peux faire des photos sans problème.
SupprimerEt voilà Martine !! C'est sûr qu'on revient mais on a décidé que ce ne sera pas cette année (il ne faut pas "user" les plaisirs, et on "se garde" Fayence pour l'année prochaine !!!)... Je sais qu'en plus Chagall est ton "peintre de coeur" et je suis persuadée qu'il vaut mieux le voir à Nice, dans son "contexte" !! Surtout au calme ! A bientôt les niçoises !!
SupprimerTant mieux car j'avais regardé les dates du festival de Fayence et je suis à ... Venessia à ce moment là!
SupprimerAh Chagall ! un trés bon souvenir : j'avais été invité à une visite privée lors d'une exposition et j'avoue que j'étais resté pantois devant La maison bleue, en étais ressorti enthousiaste. Ce n'est apparemment pas le cas de celle-ci; dommage. Si vous en avez la possibilté voyez ou revoyez les plafonds de l'Opéra Garnier: ils vous en consoleront !
RépondreSupprimerOui Chagall c'est enthousiasmant, cela parle très fort et on est heureux devant ses toiles !! C'est un peintre qui fait sourire... Là, c'était la foule, exceptionnellement dense, qui posait problème. On nous avait prévenu, mais on n'a pas pu résister : les gens se suivaient et avaient tous le nez sur le dos de leur voisin !! c'est marrant à voir...
SupprimerJ'agrée. Tu me rappelles une visite magique au musée d'Orsay: pendant que la foule se pressait pour voir "Les impressionnistes et la mode", j'étais quasiment seule dans la partie expo permanente: le bonheur!
RépondreSupprimer...Mais Chagall! (j'en ai vu là quelques uns)
Voilà c'est ainsi qu'il faut faire, aller à rebours du troupeau !! Commencer par la fin, aller voir les expos quand tous sont au musée, aller au musée quand ils sont aux expos !
SupprimerMoi, je lui dis bonjour tous les matins! Tu peux venir aussi à l'Opéra, c'est souvent très calme. Parfois, je suis tout seul dans la salle, assis dans un fauteuil d'orchestre, les bras ballants, la tête penchée vers le haut, c'est pas beau à regarder (je parle de moi), mais ce que je regarde est beau!
RépondreSupprimerVa bien falloir qu'on y vienne un de ces jours !! Et pas pour te contempler affalé dans un fauteuil !!!
SupprimerSi je me souviens bien, c'est au MoMA que j'ai vu de très beaux Chagall, il y a quelques années, dans la collection permanente. L' affluence était très modérée, et j' ai pu faire de jolies photos. I faudrait que je retrouve, car je n'avais aucune photo pour cette semaine... Peut-être une brève publication demain alors!
RépondreSupprimerPour revenir à ton billet, la démocratisation de la culture qui a ramené la visite des musées au statut de simple divertissement entre une visite au salon de thé et une soirée au resto à ses envers désagréables. Pas évident de trouver comment donner intelligemment accès à une culture q ui ne soit pas réduite à une simple collection d'activités cochées sur un carnet.
Ton dernier paragraphe est très pertinent, mais, je le disais aussi, cette démocratisation a de nombreux avantages !! dont nous sommes les premiers bénéficiaires ! il ne faut pas cracher dans la soupe mais être organisé !!!
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