La "vedette" instrumentale du Festival : le glassharmonica de Thomas Bloch
En réalité, pas vraiment des vacances, mais plutôt la rentrée des étudiants de divers conservatoires et écoles de musique, et de la classe de violoncelle de Jérôme Pernoo !! Tous les ans en effet, au milieu du mois de septembre, la paisible petite ville thermale de la Roche-Posay s'anime le temps d'un week-end pour accueillir une "horde" de jeunes, traînant violons, clarinette, guitare ou violoncelle, égayant les parcs et terrasses de leur bonne humeur et sonorisant donjon ou casino de leurs notes enlevées. Chaque ruelle résonne de gammes et de trilles, les très sérieux salons du grand hôtel thermal s'animent de vocalises et d'envolées lyriques, l'école devient salle de concert et le cinéma s'emplit de mélomanes en quête d'un bon moment musical.
Pourtant, si l'ambiance est joyeuse, volontiers espiègle et résolument décontractée, il ne faut pas s'y tromper, ce sont pour les jeunes interprètes deux journées très intenses, épuisantes et, en réalité, ils travaillent tous énormément durant ce week-end de "vacances". Le concept de ce Festival, dont je vous ai souvent parlé, est fort original, et ce à plus d'un titre. Le noyau dur de la manifestation est une suite de concerts "classiques", joués par des interprètes ayant pignon sur rue, ou pour le moins déjà consacrés. Ce sont les concerts payants, à un prix d'ailleurs très doux rendant très accessible à tous leur fréquentation. Il y en avait 5 cette année, auxquels on se doit d'ajouter les fameux Comvoulvoul, de même qualité mais dont l'entrée, comme leur nom l'indique, est laissée au "bon cœur de chacun"... 1 euro, 20 euros, vous faites "comme vous voulez" pour obtenir un billet.
La découverte du Festival qui mérite d'être saluée car je suis certaine que ces jeunes ont un brillant avenir devant eux, est le quatuor Arod. Invités cet été à Musique en Val de Seugne (et ailleurs (1)) nous n'avions pu aller les écouter ayant sans doute d'autres obligations, et nous étions ravis de les entendre à La Roche-Posay. Ces jeunes gens, tous brillants élèves de conservatoire, quand ils ont décidé de créer un quatuor ont choisi Arod "facile à retenir dans toutes les langues : c'est le nom d'un cheval que l'on retrouve dans la littérature anglaise, mais aussi dans la bible et bon nombre de livres dans le monde. On aime bien cette idée de compagnon fidèle et universel de l'homme dans ses voyages, à l'image de la musique classique."
Et si l'on en croit le "bouche-à-oreille", que je relaye avec conviction, le quatuor Arod est prometteur. Dans les Sept dernières paroles du Christ, partition "solide" et difficile, nous avons été impressionnés par leur maturité, la justesse de leur interprétation et la précision de leur technique. Des jeunes qui ont un vrai potentiel... à suivre donc !!
Le quatuor Arod
La découverte du Festival qui mérite d'être saluée car je suis certaine que ces jeunes ont un brillant avenir devant eux, est le quatuor Arod. Invités cet été à Musique en Val de Seugne (et ailleurs (1)) nous n'avions pu aller les écouter ayant sans doute d'autres obligations, et nous étions ravis de les entendre à La Roche-Posay. Ces jeunes gens, tous brillants élèves de conservatoire, quand ils ont décidé de créer un quatuor ont choisi Arod "facile à retenir dans toutes les langues : c'est le nom d'un cheval que l'on retrouve dans la littérature anglaise, mais aussi dans la bible et bon nombre de livres dans le monde. On aime bien cette idée de compagnon fidèle et universel de l'homme dans ses voyages, à l'image de la musique classique."
Le quatuor Arod sous l'écoute bienveillante de Romain Guyot dans le quintette avec clarinette de Mozart
Et si l'on en croit le "bouche-à-oreille", que je relaye avec conviction, le quatuor Arod est prometteur. Dans les Sept dernières paroles du Christ, partition "solide" et difficile, nous avons été impressionnés par leur maturité, la justesse de leur interprétation et la précision de leur technique. Des jeunes qui ont un vrai potentiel... à suivre donc !!
Aux Vacances de Monsieur Haydn donc, un total de 9 concerts "officiels", chacun reprenant une des œuvres créées pour le Festival durant les 9 années précédentes : une jolie manière de fêter le 10ème anniversaire. Car, c'est la seconde originalité de La Roche, chaque année un compositeur est invité à créer une ou plusieurs pièces pour le Festival et s'il est d'usage de jouer ici trios et quatuors de Haydn, (c'est bien logique) il est aussi de tradition d'y découvrir des compositeurs contemporains (Guillaume Connesson, Jérémie Rhorer, Karol Beffa, Stéphane Delplace, Jérôme Ducros ...).
Le Jefferson Quintet dans Schumann avec l'excellente Fiona Mato au piano
La dernière originalité de cette villégiature de papa Haydn est le Off qui ponctue les journées des festivaliers et des jeunes instrumentistes, avec une régularité parfaite.
Organisé de main de maître par Karine Sélo, la pianiste accompagnatrice complice de Jérôme Pernoo depuis les débuts, le planning est impressionnant : sur 5 lieux éparpillés dans la ville, à raison de 2 concerts le matin, et 3 l'après-midi, ce sont partout notes et mélodies qui se croisent et s'offrent à déguster. Au total près de 80 concerts d'une demie-heure environ, entièrement gratuits, et parfois d'une qualité surprenante.
Notre coup de cœur du Off va cette année au quatuor Hemera, quatre jeunes solistes qui nous ont séduits avec le quatuor en ut mineur de Fauré. Qu'on ne s'y trompe pas : je ne peux vous énumérer tous les participants, et ce choix, forcément subjectif et nécessairement incomplet car nous n'avons pas entendu tout le monde, n'exclut personne et tous les jeunes "offistes" méritent félicitations et applaudissements.
Je mentionne juste au passage l’initiative particulièrement originale du quatuor Akilone qui, avec la complicité de Serguey Malov et sur une idée de Néry Catineau et de la musique de Thomas Nguyen a monté un conte initiatique en trois actes : le violon virtuose qui avait peur du vide. C'est l'histoire du prince Violino qui a toujours vécu dans son monde entouré d'une cour impressionnante de partitions en tous genres. Dans son royaume, tous et toutes ne vibrent que par et pour lui. Dans ce cocon, il est adulé, respecté, célébré parce qu'il est gai, virtuose et plein d'admirateurs. Jusqu’au jour où le prince tente de séduire la lune qui se laisse faire et, terriblement narcissique, va devenir de plus en plus exigeante. Elle finit par l'attirer hors de son écrin protecteur, et le fait revenir dans le monde de ses origines. Perdu dans ce monde minéral et organique, il fait des rencontres surprenantes et inquiétantes, branches d'arbres, cailloux, terre, et va devoir improviser, lui qui ne savait que séduire en interprétant l'écrit.
Dans l'impitoyable (pour les objectifs) contre-jour du salon des Loges du Parc, Karine Sélo accompagnant avec une grande implication et une belle complicité l'excellent baryton Julien Clément
Organisé de main de maître par Karine Sélo, la pianiste accompagnatrice complice de Jérôme Pernoo depuis les débuts, le planning est impressionnant : sur 5 lieux éparpillés dans la ville, à raison de 2 concerts le matin, et 3 l'après-midi, ce sont partout notes et mélodies qui se croisent et s'offrent à déguster. Au total près de 80 concerts d'une demie-heure environ, entièrement gratuits, et parfois d'une qualité surprenante.
Le quatuor Héméra, toujours en contre-jour !
Notre coup de cœur du Off va cette année au quatuor Hemera, quatre jeunes solistes qui nous ont séduits avec le quatuor en ut mineur de Fauré. Qu'on ne s'y trompe pas : je ne peux vous énumérer tous les participants, et ce choix, forcément subjectif et nécessairement incomplet car nous n'avons pas entendu tout le monde, n'exclut personne et tous les jeunes "offistes" méritent félicitations et applaudissements.
Le quatuor Akilone devant le rideau rouge du cinéma
Je mentionne juste au passage l’initiative particulièrement originale du quatuor Akilone qui, avec la complicité de Serguey Malov et sur une idée de Néry Catineau et de la musique de Thomas Nguyen a monté un conte initiatique en trois actes : le violon virtuose qui avait peur du vide. C'est l'histoire du prince Violino qui a toujours vécu dans son monde entouré d'une cour impressionnante de partitions en tous genres. Dans son royaume, tous et toutes ne vibrent que par et pour lui. Dans ce cocon, il est adulé, respecté, célébré parce qu'il est gai, virtuose et plein d'admirateurs. Jusqu’au jour où le prince tente de séduire la lune qui se laisse faire et, terriblement narcissique, va devenir de plus en plus exigeante. Elle finit par l'attirer hors de son écrin protecteur, et le fait revenir dans le monde de ses origines. Perdu dans ce monde minéral et organique, il fait des rencontres surprenantes et inquiétantes, branches d'arbres, cailloux, terre, et va devoir improviser, lui qui ne savait que séduire en interprétant l'écrit.
Jérôme Pernoo et sympathique classe de violoncelle "La Ruée vers l'art", qu'il a emmenée traverser la Russie à bord du Transibérien (écoutez les 8 épisodes sur Culture de l'émission de Dominique Boutel qui a fait avec eux le voyage : passionnant !)
Longue vie aux Vacances de Monsieur Haydn, un festival vraiment "engagé" pour démontrer que la musique est vivante, qu'elle est accessible, qu'elle est partage et joie de vibrer ensemble... que qualité et jeunesse ne sont pas antinomiques, que l'exigence artistique est de mise même "à la campagne", et que tous les publics de bonne volonté peuvent comprendre, aimer et apprécier. Ce festival est un vrai bain de jouvence et tous ceux qui l'ont pratiqué une fois n'ont qu'une envie : revenir !
Les traditionnelles photos de fin de Festival, où tout le monde se congratule, s'acclame et s'embrasse... Cette année les "bénévoles" grâce auxquels cette merveilleuse manifestation a lieu étaient à l'honneur : leur "représentant", l'incontournable Monsieur Haydn, figure historique du Festival, dansant avec grâce un fort acrobatique tango, accompagné par Ducros, Pernoo et l'inénarrable contrebassiste Bernard Cazauban, le plus heureux des instrumentistes !
(1) Le quatuor Arod a le plaisir de se produire en concert lors de festivals
tel que Les Mélusicales, Musique à Versailles, Novembre musical de Bonne, Les Cordes en Ballade, Festival International de Pontlevoy, le IN des Vacances de Monsieur Haydn, etc… Ils sont également invités à se produire aux côtés d’artistes tel que les clarinettistes Michel Lethiec et Romain Guyot, les pianistes Marie-Josèphe Judde et François Chaplin ainsi que le Quatuor Debussy.
Également présent sur les ondes, le quatuor Arod a pu être entendu sur France Musique dans l’émission de Dominique Boutel « La Matinale du
Samedi » ou encore « Leur Premier CD » de Gaelle Le Gallic autour d’œuvres de Beethoven et Brahms.
Le quatuor Arod a remporté en février 2014 le 1er Prix du Concours
Européen de la FNAPEC ainsi que le Prix spécial ProQuartet-CEM .
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