Affiche pour déchets d'atelier - Max Erbst 1968
C'est à Brühl, en Allemagne, que Max Ernst voit le jour en 1891. Son père, catholique fervent et très autoritaire, professeur de sourds-muets, lui enseigne la peinture, et lui inculque la notion de reproduction fidèle de la réalité. Après avoir commencé des études de philosophie à Bonn, il abandonne rapidement l'université pour se consacrer à l'art. Forcément en rupture familiale, il prend l’exact contre-pied des principes paternels et participe au mouvement d'avant-garde anti-conventionnel DADA, puis au surréalisme. Une exposition de ses collages fait scandale : le résultat ne se fait pas attendre, son père le maudit et ils ne se reverront jamais. C'est ainsi qu'en 1920, il émigre en France chez Paul Eluard avec lequel il noue une profonde et durable amitié.
En 1974, Ernst collabora avec la Modern Art Associates of Geneva qui désirait diffuser du mobilier d'artistes connus. Le Lit-Cage fut le premier édité en série (on avait prévu 49 lits et on n'en fabriqua que 5 : l'exemplaire numéro 1 fut acheté par le vice-président des Etats-Unis, Nelson Rockefeller, et un exemplaire fut offert à Max Ernst). Le lit, fabriqué en Italie, est recouvert d'une couverture en vison ornée de deux oiseaux. Il reprend le thème de la "Harpe éolienne", et fait référence au Loplop, supérieur des oiseaux.
En 1941, il part aux Etats-Unis et rencontre à New York, à l’occasion d’une exposition de femmes peintres où elle expose son autoportrait « Birthday », une jeune artiste d'origine suédoise, Dorothea Tanning, qu’il épousera et avec laquelle il finira ses jours. Ils font de nombreux séjours aux confins du désert de l’Arizona, où ils construisent une maison à Sedona.
Exclu du groupe surréaliste, il s’installe à Huisme en Touraine loin des fâcheux et de l’agitation parisienne. Ayant finalement acquis la nationalité française, en 1964 il s’installe à Seillans où il venait depuis plusieurs années rendre visite à son ami Patrick Walberg. Il achète une belle grande maison, ancien hôtel judicieusement nommé : « La Dolce Vita » et s'y installe pour, dit-il « passer les dernières années de (sa) vie loin des raseurs ».
Il poursuit son œuvre, il travaille avec l’atelier de lithographie d’Alphonse et Pierre Chave à Vence et expose dans une modeste galerie de Fayence.
En 1970, le couple Max Ernst et Dorothea Tanning construit à Seillans une grande villa, le Mas Saint Roch, qui domine le village et au loin la plaine de Fayence bordée par l’Estérel. Max Ernst meurt en 1976 et Dorothea retourne définitivement à New York en 1980. où elle poursuit son œuvre. En juillet 1991, à l'occasion du centenaire de la naissance de Max Ernst, l'association des Amis de Max Ernst organise une grande exposition biographique s'appuyant sur des photographies de la vie de Max Ernst.
A cette occasion, sa veuve, Dorothea Tanning, propose d'offrir à la commune une sculpture : le Génie de la Bastille et une participation financière pour créer un centre culturel à la Maison Waldberg. Malheureusement, ses propositions restent sans écho, et elle exprime son étonnement et son amertume, dans une lettre de 1993, lorsque le Président du Syndicat d'Initiative de l'époque, conscient de l'importance de ces propositions, se propose enfin de renouer avec elle des relations courtoises. Pas rancunière, elle envoie la sculpture promise et vient même l'inaugurer en juin 1994, apportant dans ses bagages un superbe cadeau, 41 estampes de Max Ernst. Le nouveau président de l'Association se révèle être est un diplomé de l'Ecole du Louvre, en retraite à Tourette.
Il organise en 1996 une exposition de l'oeuvre gravée de Dorothea Tanning qui, du coup, lui offre 28 estampes, ainsi que de photographies et de documents datant du séjour du couple à Seillans (1964-1976).
La ville aménage un musée digne d'accueillir ce petit trésor et en organise l'accès au public. Ce musée, installé dans la maison Waldberg, un ancien office notarial restauré depuis peu, accueille aussi une autre donation : celle qu'a laissé Stan Appenzeller, un peintre d'origine polonaise qui vécut à Siellans et offrit à la ville sa collection de 800 toiles et dessins. Il naît à Menton en 1901, où son père est vice-consul d'Argentine.
Il passe sa jeunesse au château Grimaldi, fait des études en Suisse, puis intègre les Beaux-Arts. Début 1940, il est nommé attaché culturel de la Pologne à Berne puis il se réfugie avec sa femme à Nice, d'où il voyage vers l'Italie, la Hongrie et le Portugal. Volontaire des Forces Polonaises en France, il devient dès le 1er Septembre 1940, chef du réseau S.II de la France Combattante sous le pseudonyme de « Commandant Etienne ». Après la libération, il est affecté au camp de Sorgue, puis il intervient pour contrer les grèves de 1947, et est démobilisé à la Courtine.
Il s’installe alors comme peintre et agriculteur à Nice. En 1956, il achète le Domaine des Taillades à Seillans. A sa mort, en 1980, il lègue à la ville de Seillans, de très nombreuses oeuvres dont on peut découvrir un bel échantillonnage dans le musée.
La maison Waldberg disposant, au dernier étage, d'une salle disponible, elle proposait, durant notre séjour, l'exposition : "Quelques Croquis de Guerre par Sem 1915/1916". Le fameux illustrateur et caricaturiste, plutôt spécialisé dans les pochades mondaines, côtoya à plusieurs reprises les poilus des tranchées. Collaborateur de plusieurs titres de presse, il fut envoyé sur le front pour ramener ces croquis de scènes quotidiennes qui témoignent d’une grande sensibilité et d’une vraie empathie véritable pour les soldats des tranchées. Les boues de Champagne où évoluent les poilus qu’il observe sont très loin de la vie parisienne mondaine qui nourrit son œuvre à partir de 1900. Il publie deux albums de dessins en 1915 et 1917, écrit de nombreuses chroniques et articles sur la guerre, qu’il réunira en 1917 dans l’ouvrage Un pékin sur le front. (1)
(1) Certains dessins de Sem sont consultables ici, avec l’aimable autorisation de la famille de Sem. : cela mérite d'être salué car tous les héritiers ne sont pas aussi généreux !! Par ailleurs l'excellent site officiel Sem Caricaturiste, vous permettra de mieux (re)découvrir l'artiste.
L'oeuvre de Max Ernst est pleine d'oiseaux de toutes sortes, fantastiques ou drôles : lorsqu'il avait 15 ans, il possédait un cacatoès rose qu'il adorait. Or voilà que le jour où son père vint lui annoncer la naissance de sa dernière petite sœur, Appollonie, il trouva l'oiseau mort dans sa cage. il en fut si bouleversé qu'il perdit connaissance, et imputa confusément la disparition de l'oiseau à l'arrivée de sa sœur, ce qui acheva de le plonger dans une vraie dépression.
Dans son oeuvre, il inventera un oiseau fétiche, Loplop, le supérieur des oiseaux.
En 1970, le couple Max Ernst et Dorothea Tanning construit à Seillans une grande villa, le Mas Saint Roch, qui domine le village et au loin la plaine de Fayence bordée par l’Estérel. Max Ernst meurt en 1976 et Dorothea retourne définitivement à New York en 1980. où elle poursuit son œuvre. En juillet 1991, à l'occasion du centenaire de la naissance de Max Ernst, l'association des Amis de Max Ernst organise une grande exposition biographique s'appuyant sur des photographies de la vie de Max Ernst.
Le Génie de la Bastille, sur la place de Seillans, entouré de deux lithographies : "Va-t-en maudit ours, tu ressembles à Bordure" et "Invitation au baptême d'une Gidouille"
A cette occasion, sa veuve, Dorothea Tanning, propose d'offrir à la commune une sculpture : le Génie de la Bastille et une participation financière pour créer un centre culturel à la Maison Waldberg. Malheureusement, ses propositions restent sans écho, et elle exprime son étonnement et son amertume, dans une lettre de 1993, lorsque le Président du Syndicat d'Initiative de l'époque, conscient de l'importance de ces propositions, se propose enfin de renouer avec elle des relations courtoises. Pas rancunière, elle envoie la sculpture promise et vient même l'inaugurer en juin 1994, apportant dans ses bagages un superbe cadeau, 41 estampes de Max Ernst. Le nouveau président de l'Association se révèle être est un diplomé de l'Ecole du Louvre, en retraite à Tourette.
La pièce consacrée à Dorothea Tanning
Il organise en 1996 une exposition de l'oeuvre gravée de Dorothea Tanning qui, du coup, lui offre 28 estampes, ainsi que de photographies et de documents datant du séjour du couple à Seillans (1964-1976).
Autoportrait par Stan Appenzeller
La ville aménage un musée digne d'accueillir ce petit trésor et en organise l'accès au public. Ce musée, installé dans la maison Waldberg, un ancien office notarial restauré depuis peu, accueille aussi une autre donation : celle qu'a laissé Stan Appenzeller, un peintre d'origine polonaise qui vécut à Siellans et offrit à la ville sa collection de 800 toiles et dessins. Il naît à Menton en 1901, où son père est vice-consul d'Argentine.
Portrait de femme par Stan Appenzeller
Il passe sa jeunesse au château Grimaldi, fait des études en Suisse, puis intègre les Beaux-Arts. Début 1940, il est nommé attaché culturel de la Pologne à Berne puis il se réfugie avec sa femme à Nice, d'où il voyage vers l'Italie, la Hongrie et le Portugal. Volontaire des Forces Polonaises en France, il devient dès le 1er Septembre 1940, chef du réseau S.II de la France Combattante sous le pseudonyme de « Commandant Etienne ». Après la libération, il est affecté au camp de Sorgue, puis il intervient pour contrer les grèves de 1947, et est démobilisé à la Courtine.
Tableau faisant partie de ce que le site qui lui est consacré appelle "les peintures de constat", une vision pas très indulgente de la nouvelle population de touristes qui a investi les plages des Sud. "C'est la démocratisation montante, la foule des congés payés, les troupeaux de campeurs, les troupeaux du Middle West en cortège de canards suivant leurs guides, les insultes qui jaillissent au croisements des automobiles, les Blue Nights intersexuelles, qui ont submergé la Baie des Anges". Le regard que ce polonais d'origine aisé, qui n'a connu et aimé qu'une vie mondaine et raffinée, porte sur le tourisme de la Côte d'Azur, insiste sur le grotesque de la foule, le chaos et de la disharmonie, le tumulte de la musique moderne (lui qui aime tant la musique classique et le piano).
Il s’installe alors comme peintre et agriculteur à Nice. En 1956, il achète le Domaine des Taillades à Seillans. A sa mort, en 1980, il lègue à la ville de Seillans, de très nombreuses oeuvres dont on peut découvrir un bel échantillonnage dans le musée.
Sem : Détail de territoriaux, la soupe
La maison Waldberg disposant, au dernier étage, d'une salle disponible, elle proposait, durant notre séjour, l'exposition : "Quelques Croquis de Guerre par Sem 1915/1916". Le fameux illustrateur et caricaturiste, plutôt spécialisé dans les pochades mondaines, côtoya à plusieurs reprises les poilus des tranchées. Collaborateur de plusieurs titres de presse, il fut envoyé sur le front pour ramener ces croquis de scènes quotidiennes qui témoignent d’une grande sensibilité et d’une vraie empathie véritable pour les soldats des tranchées. Les boues de Champagne où évoluent les poilus qu’il observe sont très loin de la vie parisienne mondaine qui nourrit son œuvre à partir de 1900. Il publie deux albums de dessins en 1915 et 1917, écrit de nombreuses chroniques et articles sur la guerre, qu’il réunira en 1917 dans l’ouvrage Un pékin sur le front. (1)
Sem : Ravitaillement le soir, sous la pluie
(1) Certains dessins de Sem sont consultables ici, avec l’aimable autorisation de la famille de Sem. : cela mérite d'être salué car tous les héritiers ne sont pas aussi généreux !! Par ailleurs l'excellent site officiel Sem Caricaturiste, vous permettra de mieux (re)découvrir l'artiste.
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