Comment faire pour "faire du chiffre" sur son blog ? Pour certains, monnayant leurs pages (les méthodes sont aussi nombreuses qu'imaginatives en la matière et j'en ai, je crois, déjà parlé), l'affaire est d'importance puisqu'ils "gagnent leur croûte" au clic. Et, nous dit-on, l'affaire peut être juteuse.
Pour d'autres, quand il s'agit de blogs vantant des produits à vendre, on nous apprend qu'il existe des officines qui font commerce de faux avis et de faux commentaires. En la matière, vous avez le choix, dès lors que vous acceptez de payer, entre le démolissage en règle de vos concurrents et les appréciations laudatives sur votre produit. Le recours aux faux avis pour vanter sa marque ou dénigrer celle d'un rival sur le Web serait devenue une pratique courante, et, comme il se doit, mondiale. En juillet 2012, Facebook annonçait ainsi que 83 millions de ses 955 millions de comptes étaient des faux servant, entre autres, à gonfler artificiellement le stock de fans d'enseignes en mal de notoriété, et on imagine que depuis le phénomène ne cesse de se développer. C'est la guerre des avis, les pour et les contre, les frustrés et les fans, les maniaques et les enthousiastes, l'instantané et le passé, l'info et l'intox, le rire et les larmes... en un mot, le pire et le meilleur. Et surtout, pour le visiteur lambda, pressé et persuadé qu'il est bien informé, c'est une jungle dans laquelle il a de plus en plus de risques de devenir un pigeon. Quant aux sites de bonne foi, c'est pour eux une foire d'empoigne dont les naïfs et les gentils ont de plus en plus de mal à sortir indemnes.
Au point que certains, ayant pignon sur rue, vendent des services "de gestion des réseaux sociaux" de plus en plus sophistiqués. Foin des avis anonymes mal rédigés, dans un français approximatif et selon une syntaxe improbable par de petites mains éparpillées dans le monde et cliquant à longueur de journée des "plus" ou des "moins" selon la nature du service attendu. Il y faut du solide, du convaincant et certaines agences déploient, pour offrir des "clics" de qualité un gros effort d'imagination. Prenez l'Agence 910* : oh certes, son site est assez mystérieux quant à la réalité des services offerts. Mais le discours est là : "… il n'y a aucune raison pour subir ! Une réputation est longue à construire et rapide à détruire ? Ce n'est pas si vrai. Une réputation construite et installée dans le temps, avec un vrai programme d'ambassadeurs et d'alliés, avec des contenus de marque forts et des éléments de preuve, est une réputation maîtrisée et stable qui résistera mieux en période de turbulence."
Et d'expliquer, car il faut quand même dévoiler un peu la teneur de l'offre "Pour construire une réputation stable en phase avec sa communauté, il ne faut pas se contenter de se protéger, il faut aller à la rencontre de ses publics.... L'entreprise peut recruter et fidéliser ses publics avec des dispositifs efficaces et mesurables." Un peu plus loin, on en sait plus : "La création et les dispositifs déployés se doivent d'être particulièrement originaux pour émerger & clarifier la lecture ! 910* met à la disposition des entreprises une équipe de seniors spécialisés dans la création et la production de dispositifs digitaux exploitant l'ensemble des possibilités offertes par le web." C'est ainsi que 910* vous propose "une veille adaptée et constante ... permet[tant] de mieux décrypter et de piloter les phénomènes d'opinion, en particulier en situation de communication sensible ou de crise. Elle permet également d'alerter en temps réel en cas de signal faible, dangereux ou à risque." Et en cas de crise (crisis dit avec pédanterie le site, comme s'il était besoin de compliquer un mot simple à comprendre pour lui donner encore plus de force) "910* met à la disposition de l'entreprise une équipe technique à même de réaliser des supports et de lancer des campagnes de référencement et de déréférencement. Une équipe qui peut mettre en place des dispositifs de conversation interne et externe avec des community managers expérimentés, qui travaillent avec des outils et process éprouvés." Sapristi qu'en termes alambiqués ces choses-là sont dites !!
Bon, je sais, je vous donne peut-être l'impression de tout mélanger, car les faux avis, ou "maquillage de notoriété" sont en général réservés aux sites marchands, soucieux de se débarrasser des concurrents ou d'affirmer, (faux) témoignages à l'appui, leur supériorité. Une abondance d'avis dithyrambiques sur les forums et d'interventions enflammées sur Facebook (1), la modification à la marge de commentaires afin de les amener à dire ce que la marque veut entendre (2) sont pratiques courantes, voire admises comme autant de moyens de concurrence. Et mon titre parle, plus modestement, "de blog qui marche" : il faut bien vous avouer que, comme souvent, je me laisse égarer.
Le déclencheur de l'article n'était qu'une petite surprise alors que je passais par l'outil "statistiques" proposé sur la page conception du blog. Et, consultant les chiffres mensuels - car j'ai beau être modeste, j'aime bien être lue, ou au moins, visitée - j'y vis que ce bon Saint Joseph, célébré chaque année le 19 mars, avait fait ce mois-ci un petit regain d'intérêt puisqu'il avait reçu, en mars 2015, 213 visites. Pour un article vieux de 5 ans et qui, il faut bien l'admettre, ne cassait pas trois pattes à un canard. Sagement entouré de Pâques et le fait religieux au XXIe siècle, qui n'en est qu'à son démarrage et les violettes du 15 mars, il avait relégué "mon" article le plus lu, mon "fonds de commerce" en quelque sorte, à la 5ème place mensuelle. Lucian Freud et ses toiles angoissantes ne fait pas recette au printemps ! Et il m'est simplement venu la réflexion suivante "pour faire du chiffre, il faut faire dans l'actualité". Remarque basique s'il en est, la presse a déjà compris cela depuis deux ou trois siècles, et qui, vous l'avouerez, fait un bien piètre départ pour un billet sur ce blog !
Poussée par le lucre (mot bien excessif en l'espèce car ce blog n'est que plaisir éprouvé à l'écrire, parfois agrémenté d'une petite fierté à l'idée d'avoir été lue, avec, qui sait, un peu d'intérêt), j'allais illico vérifier mes classiques en fréquentation totale : Lucian qui caracole toujours fièrement en tête, indétrônable, suivi à distance respectueuse par NON, puis par la fidèle Mertensia et, bien plus loin, alors qu'elle eut, en son temps, son heure de gloire, par la Mique sarladaise. Et d'ajouter in petto "pour faire du chiffre, il faut faire dans le placement à long terme !". Des sujets qui durent : finalement les peintres et l'art ont une durée de vie qui se renouvelle sans cesse, cela ne se démode pas, contrairement à l'actualité.
Tu es satisfaite Michelaise ? C'est pour nous dire quelques banalités sans conséquence que tu as pris la plume aujourd'hui ? Un billet, c'est certain qui ne "fera pas de chiffre", ne te berce pas d'illusions, ce n'est pas avec de telles considérations que tu vas augmenter tes visites !
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(1) A l'instar des 300 000 faux fans d'Orangina sur Facebook en 2012.
(2) Certains sites de vente ou de comparaison gèrent les avis de consommateurs de manière discutable afin de ne pas froisser un gros client ou un annonceur récurrent, par exemple. Il est pour eux facile de sortir une appréciation de son contexte, de le traduire approximativement ou de corriger les fautes d'orthographe afin de doper sa crédibilité. “ Or en français, l'ajout d'un point d'exclamation ou d'un adverbe est susceptible de transformer un avis négatif en une remarque neutre ”, observe Thierry Spencer, vice-président marketing de TestNtrust, un site d'avis de consommateurs. (source)
Au point que certains, ayant pignon sur rue, vendent des services "de gestion des réseaux sociaux" de plus en plus sophistiqués. Foin des avis anonymes mal rédigés, dans un français approximatif et selon une syntaxe improbable par de petites mains éparpillées dans le monde et cliquant à longueur de journée des "plus" ou des "moins" selon la nature du service attendu. Il y faut du solide, du convaincant et certaines agences déploient, pour offrir des "clics" de qualité un gros effort d'imagination. Prenez l'Agence 910* : oh certes, son site est assez mystérieux quant à la réalité des services offerts. Mais le discours est là : "… il n'y a aucune raison pour subir ! Une réputation est longue à construire et rapide à détruire ? Ce n'est pas si vrai. Une réputation construite et installée dans le temps, avec un vrai programme d'ambassadeurs et d'alliés, avec des contenus de marque forts et des éléments de preuve, est une réputation maîtrisée et stable qui résistera mieux en période de turbulence."
Et d'expliquer, car il faut quand même dévoiler un peu la teneur de l'offre "Pour construire une réputation stable en phase avec sa communauté, il ne faut pas se contenter de se protéger, il faut aller à la rencontre de ses publics.... L'entreprise peut recruter et fidéliser ses publics avec des dispositifs efficaces et mesurables." Un peu plus loin, on en sait plus : "La création et les dispositifs déployés se doivent d'être particulièrement originaux pour émerger & clarifier la lecture ! 910* met à la disposition des entreprises une équipe de seniors spécialisés dans la création et la production de dispositifs digitaux exploitant l'ensemble des possibilités offertes par le web." C'est ainsi que 910* vous propose "une veille adaptée et constante ... permet[tant] de mieux décrypter et de piloter les phénomènes d'opinion, en particulier en situation de communication sensible ou de crise. Elle permet également d'alerter en temps réel en cas de signal faible, dangereux ou à risque." Et en cas de crise (crisis dit avec pédanterie le site, comme s'il était besoin de compliquer un mot simple à comprendre pour lui donner encore plus de force) "910* met à la disposition de l'entreprise une équipe technique à même de réaliser des supports et de lancer des campagnes de référencement et de déréférencement. Une équipe qui peut mettre en place des dispositifs de conversation interne et externe avec des community managers expérimentés, qui travaillent avec des outils et process éprouvés." Sapristi qu'en termes alambiqués ces choses-là sont dites !!
Bon, je sais, je vous donne peut-être l'impression de tout mélanger, car les faux avis, ou "maquillage de notoriété" sont en général réservés aux sites marchands, soucieux de se débarrasser des concurrents ou d'affirmer, (faux) témoignages à l'appui, leur supériorité. Une abondance d'avis dithyrambiques sur les forums et d'interventions enflammées sur Facebook (1), la modification à la marge de commentaires afin de les amener à dire ce que la marque veut entendre (2) sont pratiques courantes, voire admises comme autant de moyens de concurrence. Et mon titre parle, plus modestement, "de blog qui marche" : il faut bien vous avouer que, comme souvent, je me laisse égarer.
Le déclencheur de l'article n'était qu'une petite surprise alors que je passais par l'outil "statistiques" proposé sur la page conception du blog. Et, consultant les chiffres mensuels - car j'ai beau être modeste, j'aime bien être lue, ou au moins, visitée - j'y vis que ce bon Saint Joseph, célébré chaque année le 19 mars, avait fait ce mois-ci un petit regain d'intérêt puisqu'il avait reçu, en mars 2015, 213 visites. Pour un article vieux de 5 ans et qui, il faut bien l'admettre, ne cassait pas trois pattes à un canard. Sagement entouré de Pâques et le fait religieux au XXIe siècle, qui n'en est qu'à son démarrage et les violettes du 15 mars, il avait relégué "mon" article le plus lu, mon "fonds de commerce" en quelque sorte, à la 5ème place mensuelle. Lucian Freud et ses toiles angoissantes ne fait pas recette au printemps ! Et il m'est simplement venu la réflexion suivante "pour faire du chiffre, il faut faire dans l'actualité". Remarque basique s'il en est, la presse a déjà compris cela depuis deux ou trois siècles, et qui, vous l'avouerez, fait un bien piètre départ pour un billet sur ce blog !
Poussée par le lucre (mot bien excessif en l'espèce car ce blog n'est que plaisir éprouvé à l'écrire, parfois agrémenté d'une petite fierté à l'idée d'avoir été lue, avec, qui sait, un peu d'intérêt), j'allais illico vérifier mes classiques en fréquentation totale : Lucian qui caracole toujours fièrement en tête, indétrônable, suivi à distance respectueuse par NON, puis par la fidèle Mertensia et, bien plus loin, alors qu'elle eut, en son temps, son heure de gloire, par la Mique sarladaise. Et d'ajouter in petto "pour faire du chiffre, il faut faire dans le placement à long terme !". Des sujets qui durent : finalement les peintres et l'art ont une durée de vie qui se renouvelle sans cesse, cela ne se démode pas, contrairement à l'actualité.
Tu es satisfaite Michelaise ? C'est pour nous dire quelques banalités sans conséquence que tu as pris la plume aujourd'hui ? Un billet, c'est certain qui ne "fera pas de chiffre", ne te berce pas d'illusions, ce n'est pas avec de telles considérations que tu vas augmenter tes visites !
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(1) A l'instar des 300 000 faux fans d'Orangina sur Facebook en 2012.
(2) Certains sites de vente ou de comparaison gèrent les avis de consommateurs de manière discutable afin de ne pas froisser un gros client ou un annonceur récurrent, par exemple. Il est pour eux facile de sortir une appréciation de son contexte, de le traduire approximativement ou de corriger les fautes d'orthographe afin de doper sa crédibilité. “ Or en français, l'ajout d'un point d'exclamation ou d'un adverbe est susceptible de transformer un avis négatif en une remarque neutre ”, observe Thierry Spencer, vice-président marketing de TestNtrust, un site d'avis de consommateurs. (source)
En ce moment, j’essaie de me faire des amis en dehors de Facebook tout en appliquant les mêmes principes.
RépondreSupprimerAlors tous les jours, je descends dans la rue et j’explique aux passants ce que j’ai mangé, comment je me sens, ce que j'ai fait la veille, ce que je suis en train de faire, ce que je vais faire ensuite, je leur donne des photos de ma femme, de mon fils, des chats, de moi en train de faire le jardin, à la cuisine,.....
J’écoute aussi les conversations des gens et je leur dis «Je vous aime !».
Et ça marche : j’ai déjà 3 personnes qui me suivent :
2 policiers et un psychiatre !
Excellent Toti !!!
Supprimerj'aime... la réponse de Totirakapon !
RépondreSupprimerFallait-il attendre la vitrine d'internet pour se croire important ?
Merci pour la pertinence Michalaise
Géniale l'analyse socio(b)logique de Totirakapon. Je me demandais en le lisant où il allait nous amener. Son second paragraphe est tellement bien vu (quasiment la relation des valets de chambre de nos feus rois - à la chaise d'affaire près). Et paf... on finit sur la folie ! Deux flics et un psychiatre ! C'est pas pareil ?.. ah bon ! Vous voyez, Michelaise, vous pouvez bien regarder vos statistiques et en tirer toutes les interprétations que vous pourrez... C'est dans les méninges de vos lecteurs que se passent le plus de choses. On susurrait que 80% des communications téléphoniques portables commençaient pas 'T'es où ...'. Le phatique a pris le pas sur l'informationnel ! C'est bien ! Il nous reste de tout ce fatras fesseboucquien et gazouilleur 80% du temps pour nous...
RépondreSupprimerBonne fin de semaine.
Ah oui, le "t'es où" on l'entend à tous les coins de rue ... quand on n'entend pas "je suis à ..." ce qui revient au même. Une vraie plaie ...
SupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerOh là là Danielle : j'ai (encore) fait une fausse manipulation : juste le temps de lire "bravo Michelaise pour tes comptes d'apothicaires qui ont dû te demander un sacré bloulot... et de cliquer pour mieux lire ton commentaire, et zoup, le commentaire avait disparu. En effet, le bouton "supprimer" est mal placé et, comble, supprime sans demander de confirmation ! me voilà bien marrie et te présentant toutes mes excuses. Désolée pour cette bêtise (que je répète un peu trop souvent) et merci de ton passage et de ton commentaire...
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