dimanche 12 août 2007

REPONSE A ELLE

"Elle", c’est L, L pour Laurence… "Elle" m’a écrit un mail pour me parler du Petit ReNaudon, et j’avoue qu’elle m’a tellement touchée que je n’ai pas encore réussi à lui faire une réponse personnelle. Je le ferai c’est sûr, mais ce soir j’ai envie d’une petite page pour «elle», sans dévoiler le contenu de son mail car je la sais, je la sens pudique. Je voulais juste lui dire ce soir que c’est vrai que notre force, nous la trouvons dans nos actes d’amour. C’est même notre seul et notre plus fort moteur. Et pourtant, au fil des ans, il naît en nous comme un désenchantement, qui nous déshabille peu à peu, non pas de la force d’aimer mais qui nous fait nous poser des questions sur la perception qu'ont pu avoir de ces actes ceux à qui ils étaient destinés.

On se sent brusquement démuni à devoir les justifier, les expliquer, voire s’en disculper, tant il est vrai que dans la force de l’action on a parfois été maladroit, malhabile voire complètement à côté de la plaque. C’est ce qui arrive quand les enfants grandissent et qu’avec les meilleures intentions du monde, on s’aperçoit qu’on leur a créé des malaises là où on voulait leur donner des armes pour la vie. Avec le recul, avec les années, on découvre stupéfait que ce qu’on a fait avec les desseins les plus purs, est distordu par l’impression de ceux qui l’ont reçu.

Dur métier que le métier de parents, mes minettes ne comprenaient pas pourquoi, à votre âge Laurence, je passais mon temps dans les livres de conseils aux parents (du genre « Mythe de la mauvaise mère » ou « le complexe du homard » que j’ai retrouvés en faisant mes cartons)… Elles avaient raison, ce n’est pas dans les livres, et encore moins dans les conseils psycho-pégado-parentaux, qu’on trouve la solution, c’est en soi. Mais comme disait ma propre mère, avec une acrimonie qui me laissait toujours pantoise et que je comprends mieux maintenant "Mais personne ne nous a jamais appris à être parents, et on nous critique tout le temps de mal le faire". En fait, ces livres sont une façon de se rassurer, car on sent bien que cet amour qu’on donne comme étant la seule arme dont on dispose pour affirmer sa propre humanité, on le donne maladroitement, ou qu’on se trompe. Lorsque les enfants ont grandi, vient le temps des bilans et là on se sent encore plus démuni, pauvre et atterré d’avoir été si malhabile. Pourtant, peu importe le risque d’erreurs, il faut le courir, et aimer de travers plutôt que ne pas aimer. En réponse à la remarque amère de maman, j’ai imposé à mes filles la mienne "Finalement? peu importe si on s’y prend mal pour aimer ses enfants, ce qui compte et qui nous fera survivre, c’est d’avoir pris des risques et prouvé qu’on y croyait, très fort". Je ne sais comment elles digèreront tout cela, mais je souhaite qu’elles m’écrivent dans 20 ans une lettre aussi sensible que la vôtre ! Cela voudra dire que, malgré mes insuffisances et mes inévitables incompétences, j’ai réussi à faire passer le message.

En guise de clin d'oeil : pourquoi n'y a-t-il que 5 mains sur la photo ??? Car 3x2=6 n'est-ce pas ????

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