mercredi 12 septembre 2007

VENISE ET LES HISTOIRES D'AMOUR


Je n'ai pas trop de temps pour lire en ce moment, et pas de véritable découverte : je suis plongée dans un bouquin assez dense dYvon Toussaint, le Manuscrit de la Guidecca, qui date de 2001. Le cardinal Girolamo Aleandro vient de mourir dans son palais vénitien. Son domestique découvre son autobiographie et nous la livre. Cet homme d'église qui a rencontré les plus grands noms de l’époque : Charles-Quint, François Ier, Luther, contre lequel il combattra des années durant, mais surtout Érasme, nous plonge dans l'Europe renaissante du 16ème siècle. En effet, si l'histoire commence à Venise, elle se développe allègrement, au gré des ambitions dévorantes et pas toujours très scrupuleuses du personnage entre Rome, la Principauté de Liège, tiraillée entre Empire germanique et sympathies françaises, Bruxelles où siège la cour de Charles-Quint, Anvers et l’Allemagne de Luther. On quitte donc vite la Guidecca, citée ici juste pour évoquer quelques souvenirs nostalgiques de nos vacances automnales !
Pour autant, c'est bien de lecture que je voulais vous parler, et en particulier du petit recueil éliptique que Marie m'a prêté (80 pages à peine), et que j'ai prêté à Hélène : "L'amour est très surestimé". Quelques nouvelles brèves et limpides d'une certaine Beatrice Giraud, dont le propos se résume assez bien dans le titre : les histoires d'amour finissent, toujours, et mal de surcroît. Et elle nous le démontre, avec une légèreté affable (mais qui cache, je le crois, une grande amertume), un style agréable et diététique, et une élégance de plume séduisante mais grinçante. Sa plume est précise, elle évite les débordements et autres déraillements sentimentaux qui enliseraient son propos. Et elle décrit, non sans cruauté, des idylles qui expirent, pour différentes raisons, choisies ou subies, prévisibles ou accidentelles. C'est bien écrit, et ce serait presque convaincant si ce n'était terriblement "tendance" : désabusé, sans repère et sans illusion, un peu trop à l'écart de ce qui, tout modernes que nous soyons, nous fait encore vivre et vibrer... Alors les filles, je vous en prie, ne la croyez pas, elle raconte n'importe quoi, ou elle ne sait pas, ou elle a oublié, ou enfin elle se la joue avertie et revenue de tout. Elle ment, c'est sûr, la vie, celle de nos tripes et de nos histoires d'amour, réussies ou ratées, vivantes ou mortes, elle a plus de saveur, plus de profondeur, plus d'étoffe que cela. Ne vous laissez pas berner par ce désenchantement ambiant, il est de bon aloi, mais dangereux pour l'âme.
Alors, histoire finalement de rester à Venise, je vous propose l'adresse de 2 sites consacrés à Dona Leon, notre auteure de polar américaine qui parle si bien de la lagune, et dont le commissaire Brunetti est l'exact contraire d'un désabusé post moderne, un homme complexe, riche d'émotions et de joies simples mais évidentes, dont le coeur et les sentiments ressemblent finalement bien plus aux nôtres. C'est Caroline qui m'a transmis cette adresse, merci à elle, d'autant que vous y trouverez les futurs titres de Dona Leon qui nous feront bientôt retourner à Venise (à moins que vous ne décidiez de les lire en anglais !)

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