jeudi 29 novembre 2007

L'ADDITION... ET UN BOUCHON SVP !!!

C'est une journée de dur labeur que je vais vous conter ! Mes étudiants sont en stage en entreprise et, c'est bien le moins, je vais faire des visites de stages afin de remercier les entreprises de les avoir accueillis, et voir si tout se déroule bien. Ce n'est pas forcément une partie de plaisir que de s'entendre dire qu'ils sont bien gentils mais aussi fort incompétents, leur ignorance allant de la difficulté à réaliser une écriture comptable basique (ouh, là ça fait mal), en passant par l'incapacité à rédiger une lettre (ça, on s'en doutait, mais on essaie de faire "comme si"), ou pire une enveloppe (ben oui, ils n'envoient que des mails ou des sms), voire un chèque (ça c'est un effet induit des paiements par carte bleue). Quelle attitude prendre quand on vous dit cela d'un air un peu accusateur et vaguement interrogateur et perplexe ? Moi, je me sens toujours confusément coupable, même si au fond, ce n'est pas mon rôle de leur apprendre les bases de la vie administrative. J'ai à charge un programme serré, complexe et fort ambitieux dont il me faut leur inculquer, sur des fondations fort mouvantes et sablonneuses, les rudiments, en essayant de faire utile ! Un savoureux mélange de vulgarisation de notions économiques et financières complexes, à accomoder à la sauce "comment apprendre efficace", l'efficacité se mesurant plutôt aux points glanés à l'épreuve finale où il faut, coûte que coûte, avoir 10. Le tout avec un système de notation dont je connais, en tant que correcteur les finesses et les failles, que je leur explique pour une stratégie optimale. Si en plus, il ma fallait reprendre les bases du tri, du calcul mental ou de l'orthographe, cela deviendrait insurmontable.
Donc j'assume, vaille que vaille, les étonnements des dames à peine armées d'un CAP comptable devant l'inaptitude de ces futurs bacs plus deux à séparer une facture de doit d'une facture d'avoir ou à distinguer le haut et le bas d'une enveloppe de format commercial. En m'excusant pour eux, en les remerciant de leur patience, bref, pas toujours bien agréable comme rôle.

Donc, et puisqu'il faut faire bref, visites de stage, et comme je voulais emmener Michel essayer des pianos à queue, je l'ai emmené avec moi. Il fallait bien le dédommager de la corvée qui consistait à m'attendre dans la voiture et à supporter ensuite mes lamentations sur fond de "oh là là, le niveau baisse". Nous avons donc ouvert le Gault et Millau, et dégoté une petite auberge sympa au fin fond de la campagne mansloise (près de Mansle pour les non initiés). Après avoir hésité entre divers plats aussi alléchants que des rognons de veau aux morilles ou des coquilles Saint Jacques aux pleurottes, nous avons opté pour le menu du jour, avec le plat du jour et le dessert du jour. Autant dire le menu basique à 10 euros (j'ai honte m'a dit Michel, ils ne rentrent pas dans leurs frais à ce prix là) où, entre une savoureuse salade composée et uen crème brûlée de derrière les fagots, nous avons vu dégusté un jambonneau aux lentilles, rond, grillé, doré, moëlleux, fondant, une petite merveille de simplicité au fumet enivrant. Mais il fallait bien laver la honte de Michel et nous avons opté pour un Moulis qui à lui seul valait plus cher que nos deux menus ! Il a transformé notre "menu du jour" en petit festin... Mais bien sûr, alcoolémie maîtrisée et conduite raisnnable obligent, nous n'en avons bu qu'un verre... Déjà suffisant pour égayer l'ambiance ! Alors, et ce sont les nouvelles moeurs qu'il faut ABSOLUMENT pratiquer pour continuer à faire de la gastronomie sans mauvaise conscience, nous avons demandé un bouchon et emporté le reste de la bouteille... Courage, faites comme nous, c'est la première fois qui est la plus difficile, on se sent un peu bête avec son litron sous le bras en sortant. Mais honnêtement, si on arrive à franchir le premier pas, c'est une solution tout confort pour tous : le restaurateur qui vous vend une bonne bouteille sur laquelle il gagne mieux sa vie que sur le "menu du jour", et vous, qui pouvez arroser votre repas dignement mais sobrement... et en prime, le soir ou le lendemain, vous terminez votre bonne bouteille qui vous rappelle de bons souvenirs. Essayez, vous verrez c'est tout simple et on n'a pas l'air idiot en emportant sa bouteille, au mieux on affiche son civisme et son bon sens.

1 commentaire:

  1. Ah ça, c'est que du bonheur... un bon repas tout simple, un bon verre de vin, et en plus une attitude responsable et on se sent encore plus fier de ne pas avoir trop bu parce que justement on en a profité (et on va en reprofiter)!

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