Donc j'assume, vaille que vaille, les étonnements des dames à peine armées d'un CAP comptable devant l'inaptitude de ces futurs bacs plus deux à séparer une facture de doit d'une facture d'avoir ou à distinguer le haut et le bas d'une enveloppe de format commercial. En m'excusant pour eux, en les remerciant de leur patience, bref, pas toujours bien agréable comme rôle.
Donc, et puisqu'il faut faire bref, visites de stage, et comme je voulais emmener Michel essayer des pianos à queue, je l'ai emmené avec moi. Il fallait bien le dédommager de la corvée qui consistait à m'attendre dans la voiture et à supporter ensuite mes lamentations sur fond de "oh là là, le niveau baisse". Nous avons donc ouvert le Gault et Millau, et dégoté une petite auberge sympa au fin fond de la campagne mansloise (près de Mansle pour les non initiés). Après avoir hésité entre divers plats aussi alléchants que des rognons de veau aux morilles ou des coquilles Saint Jacques aux pleurottes, nous avons opté pour le menu du jour, avec le plat du jour et le dessert du jour. Autant dire le menu basique à 10 euros (j'ai honte m'a dit Michel, ils ne rentrent pas dans leurs frais à ce prix là) où, entre une savoureuse salade composée et uen crème brûlée de derrière les fagots, nous avons vu dégusté un jambonneau aux lentilles, rond, grillé, doré, moëlleux, fondant, une petite merveille de simplicité au fumet enivrant. Mais il fallait bien laver la honte de Michel et nous avons opté pour un Moulis qui à lui seul valait plus cher que nos deux menus ! Il a transformé notre "menu du jour" en petit festin... Mais bien sûr, alcoolémie maîtrisée et conduite raisnnable obligent, nous n'en avons bu qu'un verre... Déjà suffisant pour égayer l'ambiance ! Alors, et ce sont les nouvelles moeurs qu'il faut ABSOLUMENT pratiquer pour continuer à faire de la gastronomie sans mauvaise conscience, nous avons demandé un bouchon et emporté le reste de la bouteille... Courage, faites comme nous, c'est la première fois qui est la plus difficile, on se sent un peu bête avec son litron sous le bras en sortant. Mais honnêtement, si on arrive à franchir le premier pas, c'est une solution tout confort pour tous : le restaurateur qui vous vend une bonne bouteille sur laquelle il gagne mieux sa vie que sur le "menu du jour", et vous, qui pouvez arroser votre repas dignement mais sobrement... et en prime, le soir ou le lendemain, vous terminez votre bonne bouteille qui vous rappelle de bons souvenirs. Essayez, vous verrez c'est tout simple et on n'a pas l'air idiot en emportant sa bouteille, au mieux on affiche son civisme et son bon sens.
Ah ça, c'est que du bonheur... un bon repas tout simple, un bon verre de vin, et en plus une attitude responsable et on se sent encore plus fier de ne pas avoir trop bu parce que justement on en a profité (et on va en reprofiter)!
RépondreSupprimer