vendredi 30 novembre 2007

PETIGNAC A JURIGNAC


Mais non ce n'est pas une blague de mauvais goût... ça existe ! Pétignac c'est un hameau, pas très loin de Mansle (voir nos aventures gastronomiques d'hier) qui dépend du village de Jurignac (et oui, j'ai juré de vous faire faire des progrès en géographie !). Et dans ce hameau se trouve un lieu magique, étonnant et unique : "Le Domaine Musical de Pétignac". Y sévit, ou plutôt y oeuvre (le terme serait plus juste car c'est un ouvrier au sens noble du terme, un artistan au sens juste et dénué de fioritures) un homme rare, un saltimbanque dans l'âme, un vendeur hors pair et un expert en pianos : Gérard Fauvin. C'est à lui que nous avions acheté un "vrai" piano pour fêter dignement les 40 ans de Michel (cela nous semblait à l'époque une étape qui méritait d'être marquée d'une pierre... noire.

Gérard, facteur de piano, professeur Nimbus du clavier et commercial dans l'âme, nous avait vendu une petite merveille, un piano Pfeiffer, marque dont nous n'avions jamais entendu parler mais qui, selon lui, était le nec plus ultra du clavier. L'instrument s'est révélé tellement dans nos goûts que maintenant, quelques vingt ans plus tard, j'ai un mal infini à faire admettre par Michel la perspective d'en changer pour... un quart de queue.
Il m'a fallu le traîner par la peau du cou, partitions à la main, en lui jurant qu'il pourrait essayer sans contrainte tous les pianos du Domaine, l'abreuver à midi d'un Moulis dont vous avez déjà entendu parler, user d'arguments divers et plus ou moins spécieux... Enfin bref, j'ai réussi à l'abandonner chez Gérard, où il a commencé à roder autour des pianos, reniflé les essences de bois, frôlé quelques touches, hésité longuement avant de traîner son tabouret de piano en piano... Il a grogné, puis apprécié, puis découvert, et enfin s'est détendu pleinement. Finalement nous avons terminé la journée au Domaine, où Gérard avait organisé, avec sa maestria, son éloquence et sa joie communicative du beau son, une soirée Steinway. Vin pétillant, foie gras et magret fumé, Steiway aux chandelles et ambiance bon enfant, nous avons fait le tour des modèles et écouté en riant Gérard nous faire son numéro de bateleur avec son talent coutumier. Pendant qu'Arlette Laporte, mais oui Marie, ton ancien prof de piano toujours aussi amoureuse de la musique et enthousiaste (elle est sur la photo, tu la reconnaîtras peut-être), illustrait chaque instrument de morceaux choisis avec délicatesse et intelligence, pour mettre les pianos en valeur.
Au retour Michel m'a dit "un quart de queue, peut-être... oh bien sûr c'était un plaisir égoïste (mais c'est quoi cette idée ??), et puis c'est une folie", et puis, "non", ce serait, je cite, "du beurre aux cochons". A bon entendeur, salut, tout le monde sait, surtout chez les lecteurs du Petit Re, que les dentistes sont des cochons. Mais, bon, oui, il en rêve alors il va se faire à l'idée... Ben voyons!!! il va bien se faire une douce violence. On ne va pas le brusquer.
"Mais"... ah, il y a un mais ?? Oui, un quart de queue, il veut bien, "mais un Steinway"... Ah... là, il croyait m'avoir achevée, "tu n'avais pas prévu cela, avoue, tu vois bien que ce n'est pas possible". Sacré Michel... il m'a fallu reprendre la ronde des arguments du genre "on n'a qu'une vie" "tu n'as jamais fait aucune folie" "tu aimes tant cela" etc etc... C'est vrai, j'avoue, que je n'avais pas prévu un Steinway, mais s'il faut en passer par là, ce sera avec grand bonheur... Car je sais que mon petit mari, s'il choisit cette marque ce n'est nullement à cause du prestige ou pour faire chic (d'ailleurs il refuse de jouer devant quiconque) mais parce qu'il en apprécie vraiment, sincèrement, profondément la sonorité et la qualité et qu'il sera parfaitement heureux. Alors, vive Steinway !!! Avouez les filles, que ça lui va bien à votre papa !

1 commentaire:

  1. Nicole est adorable, indulgente, d'une générosité de légende, mais là! Elle va trop loin. Encore heureux que je n'ai pas eu assez longtemps pour lui casser tous ses pianos, à Gérard Fauvin! Qui est un spectacle à lui seul!
    Une petite correction: Arlette Laporte, qui professe toujours à soixante dix ans, a aussi été la prof d'Hélène et un peu la mienne. De l'avoir revue m'a donné envie de retourner chercher ses conseils! Si ça vous dis, les filles?

    RépondreSupprimer

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Écrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL

3) Vous pouvez, en cliquant sur le lien S'abonner par e-mail, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4) Enfin cliquer sur Publier

Le message sera publié après modération.

Voilà : c'est fait.
Et d'avance, MERCI !!!!

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...