TOTALEMENT POURRI

C'est le dimanche qui était pourri... un temps aussi nul, il y avait longtemps qu'il n'y en avait pas eu ! Mais nos paysans pourraient dire qu'un peu d'eau ça va faire du bien après toute cette sècheresse. En fait, avis d'initiée, je vous signale qu'ils attendaient l'eau avec impatience, mais qu'en cette saison on met le blé en terre. Et que cette pluie tombe vraiment très mal pour cette opération qui a du mal à se réaliser dans une terre trop détrempée. Et oui, c'est toujours comme ça avec les paysans ! Le temps ne leur convient jamais. Pour nous non plus ce n'était pas très porteur.
Donc que faire ? Et bien ce matin thalasso, avec des soins, baignoire hydromassante, hydrojet, massage sous affusion (autant dire sous une pluie d'eau de mer tiède). Et comme d'habitude, sauna, hammam et piscine bien tempérée.
En rentrant un bon feu s'imposait, avec le traditionnel gâteau de crêpes qui est un classique de nos retours de thalasso, quelques coups de fil et cet après-midi cinéma. Nous n'étions pas les seuls à avoir eu cette idée banale, la salle était comble.

Faut que ça danse de Noémie Lvovsky

Ne vous fiez pas à l'affiche, elle est franchement ringarde, un vrai repoussoir. Mais promis le film est vraiment agréable : divertissant, bien joué par des valeurs sûres. Bulle Ogier très juste en égarée d'un passé imporbable, Marielle parfait dans un sobre personnage de séducteur nonagénaire, Valéria Bruni Tedeschi très convaincante en future maman quadra un peu paniquée, et Sabine Azéma, encore plus virevoltante que jamais. Léger mais pas inconsistant, le film évoque en demies teintes la vieillesse et la mort, la continuité des générations, le souvenir qu'on a peur d'assumer. Sensible et très drôle, l'ensemble est porté par une musique en tous points parfaite, une vraie bande son qui colle totalement au propos.
Juste le temps de mettre à jour le Petit Re, de dîner vite fait, bien fait, et retour au cinéma pour un film noir :

Les promesses de l'ombre de David Cronenberg

La maffia russe dans toute sa splendeur mythique. Certes l'histoire ne tient pas trop debout, certes le nombre de gangsters égorgés et les gargouillis d'hémoglobine atteignent des sommets, certes la happy end est un peu convenue, mais globalement c'est un film de genre très bien réalisé. Le récit, quoique invraisemblable, est prenant, le rythme soutenu et les personnages bien dans leur rôle.
Le temps est toujours aussi pourri, la tempête fait rage. Mais cela nous a permis de passer un dimanche bien paisible et d'oublier le vent.

PS la semaine dernière nous avions vu un autre film qu'il faut tacher de voir si vous croisez une de ses 180 copies :

De l'autre côté de Fathi Akin

Un film généreux qui parle, sans pathos excessif, de la mort, la mort soudaine et stupide, celle contre laquelle on n'a d'ordinaire que révolte et incompréhension. Des vies se côtoient, des histoires se croisent, se superposent, des êtres s'aiment, s'aident, s'écoutent et se comprennent à demi-mots. De ruelles en places, d'attentes en espoirs , l'angoisse de ces êtres blessés par la vie finit par s'apaiser, par se compléter pour en quelque sorte déboucher sur une sorte de rédemption.