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Pluie, donc exposition, et quitte à être venus à Venise à cause de cela, nous avons décidé d’aller visiter l’exposition de l’Académie « L’ultimo Tiziano et la sensualità della pittura ». Même si la Danae, Venus qui aveugle Amour ou l'assassinat de Lucrèce par Tancréde développent un étonnant érotisme torride, cette sensualité est surtout celle de sens exacerbés par les ans qui se sont accumulés sur les mains de l'artiste.
Marie, tu as déjà vu cette exposition et tu l’as, comme nous, trouvé passionnante, voire émouvante. Ces toiles vibrantes de couleur des dernières années du grand maître vénitien sont, rapprochées les unes des autres, un témoignage impressionnant de la fin de la carrière de l’artiste.
La fin de la vie du Titien et la sensualité de la peinture
On y lit un pinceau ardent, nerveux, énervé parfois quand la matière colorée lui résiste, manié avec un talent devenu naturel, et le rapprochement de certains sujets identiques montre bien comme le peintre, n’ayant plus à faire ses preuves, entendait que la toile traduise au plus près ses propres conceptions. Peintes entre 65 et 90 ans, elles ne s’embarrassent pas de fioritures ni de tentatives de séduction inutiles, même si on y sent une certaine inquiétude. Elles sont belles ces toiles, un peu ingrates d’accès parfois, mais bouleversantes souvent, comme la dernière, cette piéta testament, qui, construite dans la moitié gauche de la toile en diagonale vers le ciel, se présente comme une humble ascension vers la vie éternelle.
Nous avons revu aussi les grandes toiles de l’Académie, celles devant lesquelles nous vous avons fait passer des heures qui ont dû parfois vous paraître bien longues, à décompter les couleurs, décortiquer les compositions et trier les saints, en vous racontant leurs légendes plus ou moins dorées. Nous n’avions pas à l’époque de BD pour vous raconter Carpaccio, et c’est bien dommage car cela facilité même la vie des adultes une telle présentation !
Un bon repos à l’appartement, car les musées restent toujours harassants, avant de reprendre notre bâton vers San Polo et Santa Croce. Des quartiers que nous connaissons moins, ayant toujours habité loin de leurs « calle ». Petit détour par le Ponte delle Tette, aux abords duquel les prostituées vénitiennes tentaient vainement d’attirer vénitiens un peu trop portés sur la sodomie en exposant, sur recommandation du Sénat, leurs seins aux balcons alentour. La promenade se termine dignement par les Frari, qui dans le cadre d’un hommage à Tiziano s’imposait, même si nous admirons là des œuvres de jeunesse du peintre, ce sont des moments uniques d’émotion artistique.
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