jeudi 23 octobre 2008

MARILENAGE

La nuit dernière, en rentrant du cinéma, j'ai rêvé de vous deux mes filles, allez savoir pourquoi !!?? Pour autant, je suis sûre que l'évocation de ce rêve et mon titre foireux vont vous exaspérer, mais que voulez-vous, quand on est une maman basique on est forcément simplificatrice. Le plus drôle c'est que le matin même, j'avais commencé à écrire un article que je ne pensais pas publier car il me semblait un peu simpliste, mais que je vous livre tout de même.

LETTRE A CEUX QUI PENSENT QUE L’AMOUR DOIT ÊTRE EXCLUSIF DE TOUTE FORME D’EXCES
On se rencontre, on se plait, on transige, on s’adapte, et tout ira bien longtemps. Pas de vagues, pas d’exigences, pas d’inventions, on s’aime, on se le dit un peu, et puis on oublie de se le dire, mais ce n’est pas grave, pourvu que ça dure… Ce qui compte c’est d’instaurer une relation sûre et tranquille, tant pis si elle devient planplan… Et s’il fallait s’inventer chaque jour des surprises, s’il fallait s’attendre tous les soirs comme au premier jour, s’il fallait à chaque retrouvaille s’accueillir par des cris de joie comme après une trop longue absence, si le secret de la durée c’était de cultiver les émotions des débuts ? S’il fallait, pour transformer l’essai de la longévité, toujours vouloir séduire, toujours vouloir surprendre, toujours vouloir conquérir… Et vouloir s’écouter, partager, se refondre dans l’autre à chaque instant, et sans cesse progresser l’un vers l’autre. Quitte à rester dans une insécurité relative. Et se méfier comme de la peste des habitudes qui grisaillent, des renoncements qui érodent et des réductions au plus petit commun dénominateur qui simplifient mais font passer à côté de la folie et de l’ardeur.
LETTRE A CEUX QUI PENSENT QUE QUAND LA PASSION S’ASSAGIT, L’AMOUR DISPARAIT
Il leur faut du pathos, de l’ardeur, de la vibration, et toute forme de tendresse est suspecte d’encroutement, l’attachement est une valeur à la petite semaine. Ils veulent vibrer, haleter, souffrir… sinon, disent-ils, on s’enlise, on s’effondre, on est menacé de banalité, on frise l’asphyxie. Et de bannir toute forme de tranquillité affective qui serait, selon eux le début de la fin. Et si pourtant, la durée et l’effort étaient les pierres nécessaires à la construction d’un avenir partagé, et si les petites concessions étaient les marques discrètes, mais chaque jour renouvelées, des ferveurs initiales. Car l’adoration des premiers jours, inébranlablement mais illusoirement merveilleux, finit un jour ou l’autre par céder la place aux exigences banales du quotidien. Qu’il faut apprivoiser, domestiquer, voire surmonter pour vivre dans la durée, et malgré la banalité, s’aimer chaque jour davantage, ou plutôt autrement. Et si le rêve d’une petite maison dans la prairie payée à tempérament et meublée de cœurs entrecroisés était finalement la source d’une suite de petits bonheurs simples dont l’accumulation remplace les affres de la frénésie des premiers jours. Il est plus difficile de s’inventer des tendresses quotidiennes que de vivre l’excitation des débuts, dont l’ivresse est à la portée de tous. Et qui, si on la surestime, finira par manquer et qu’on voudra retrouver.

Et le soir, nous sommes allés voir le dernier Woody Allen, qu'entre nous, j'ai adoré, et je vous assure que j'ignorais totalement le synopsis ! Vicky Cristina Barcelona
J'ai tout aimé, le style, le rythme, le ton, les acteurs, les cadrages, le propos... C'est parfaitement maîtrisé et joyeusement mené. Seul bémol, la bande son, sauvée certes par Paulo de Lucia à la guitare espagnole, mais la voix hyper sucrée de Guilia y Los Tellarini qui répète en boucle "Barcelona" comme on sucerait un bonbon, m'a un peu irritée.
Pénélope est plus belle que jamais, Javier Bardem parfait comme à l'ordinaire dans l'improbable rôle du séducteur qui lui va pourtant comme un gant, et les deux américaines sont justes, bien dirigées selon l'évidence. Et même si la vision de Barcelone par un yankee moyen frise parfois le dépliant touristique, il ne faut pas cracher dans la soupe, l'ensemble est bien équilibré, et la ville joue son rôle, nécessaire pour alléger la sauce. Je n'ai pas trouvé le couple à trois sulfureux ni malsain, tant le récit de cet amour absolu mais invivable entre Juan Antonio et Maria Elena semble suspendu à Cristina, fascinée et attirée par eux comme par une fragile conception artistique. Et cet opus sur un thème mille fois rebattu, "de l'amour et autres mystères", trouve un juste équilibre entre l'icône de la passion destructrice, l'anti-conformiste qui cherche et se lasse dès qu'elle trouve, et la romantique raisonnable qui hésite entre routine et sentiments, à condition qu'ils restent virtuels.
Michel a trouvé le ryhtme un peu lent, moi pas, les redites et les hésitations sont nécessaires pour éviter de sombrer dans la simplification extrême. Mais quand il a qualifié le film (qu'il a beaucoup aimé) de marivaudage, je n'ai pu m'empêcher de protester et d'inventer le titre de cet article !! Qu'il va bien falloir me pardonner !

3 commentaires:

  1. de DDDDDDDDDDDDDD
    c'était un réponse à la lettre pour ceux qui pensent que quand la passion s'assagit , l'amour disparait °°°°°°°°

    tendresse est sous estimée ,bien qu'employée 2 fois dont un pluriel "pour s'inventer des tendresses quotidiennes"

    il y a un temps pour tout et à 77 ans tendresse s'écrit en majuscule
    et devient LA TENDRESSE qu'on retrouve dans :
    une présence attentive
    un regard affectueux
    un respect des idées
    une conversation partagée
    une main qui réconforte
    une écoute bienveillante
    le bonheur d'être deux dans une autonomie partagée qui permet encore de diriger sa vie

    LA TENDRESSE , point d'orgue de l'amour ?


    ps la liste n'est pas exhausive

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  2. :-) Tu crois donc que je ne sais pas ça ? il ne faut pas toujours écouter ce que je dis !!

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  3. ??? je me demande bien quelle lettre tu t'es attribuée ???????? bien sûr que je sais que tu le sens ainsi... bien sûr que je sais que tu es d'une sensibilité qui n'a d'égale que ta façon tous azimuts de rouler des mécaniques affectives... alors moi je dis des banalités au raz des pâquerettes parce que j'ai passé depuis longtemps l'âge de rouler des mécaniques ! comme ça, y a quelqu'un quelque part qui les dit ces banalités !

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