Le monument, assez grandiose, se dresse fièrement à la sortie du petit village de Périssac au beau milieu des vignes, et la dernière fois que nous y étions passés nous nous étions interrogés sur cet hommage disproportionné, soupçonnant un jumelage généreux entre deux cités viticoles. Après tout Sidi Brahim donne un vin qui peut être de qualité s'il est vinifié avec talent et pourquoi une commune de l'entredeux mers ne célèbrerait-elle pas une amitié bachique avec l'Algérie ?
Nous avions bien évidemment tout faux, car on a beau vouloir célébrer le vin et l'amitié, la somptuosité du monument de bronze construit sur l'herbe girondine aurait été étonnante. Ce monument fut érigé à Oran le 26 décembre 1898 pour rendre hommage aux soldats français tombés en 1845 lors de la sanglante bataille de Sidi Brahim (dont wikipedia vous donne un rapide aperçu en cliant sur le lien). Il semble que les rares soldats survivants qui avaient résisté sous le commandement du capitaine de Gereaux et du lieutenant Cappeldeleine aux attaques victorieuses d'Abdel Kader, furent massacrés dans le lit de l'Oued Mersa alors qu'ils tentaient d'aller y chercher de l'eau (on lira l'histoire de ce dernier grouope de héros malheureux en cliquant sur le lien) , par des hommes de la tribu des Ouled Ziri. Une plaque de marbre salue la mort de ces malheureux " massacrés dans le ravin par les arabes des environs". En 1898 leur fut donc élevé, au centre d'Oran, un monument assez impressionnant (on lira l'histoire de la construction du momunent et des batailles de sculpteurs qu'elle a entrainées, en cliquant sur le lien), où une pulpeuse représentation de la République Française brandissant un drapeau tricolore, gravait dans la pierre "Camarades Défendez-vous jsuqu'à la mort", pendant qu'une banderolle proclamait un vibrant "Hommage aux français morts à Sidi Brahim".
Mais les algériens se trouvèrent fort embarassés de ce monument lorsque l'indépendance fut proclamée et envisagèrent sans doute de le fondre pour récupérer son poids de bronze, mais les habitants de Périssac, village où naquit le 8 juillet 1812 le capitaine Oscar de Géreaux, réussirent, on ne sait trop comment, à se le récupérer et à l'installer dans les vignes girondines le 10 juillet 1966 ! Il ne fut pas possible de reconstruire un obélisque de pierre et la France agenouillée dut se contenter d'un mur de béton blanc pour y graver sa sentence, mais l'ensemble a encore assez fière allure.
Bien décidés à rendre notre visite à la Tache agréable, nous avions décidé de nous offrir une petite halte gastronomique sur les bords de la Vézère, et de découvrir le restaurant étoilé Michelin de Terrasson Lavilledieu. Le temps printanier qui nous attendait en Périgord a rendu la halte encore plus sympathique, la petite ville étageant ses maisons aux toits d'ardoises dans une symphonie d'ocres, de verts et de rouges somptueux, qui était une vraie fête pour les yeux.
"L'imaginaire" nous a accueillis dans sa vaste salle voutée, aux murs ornés de toiles modernes d'assez bon aloi. Le cadre est agréable et le personnel diligent, sans exagération. Fait rare, j'ai eu toujours du pain dans ma petite assiette, ce qui, étant donné ma consommation qui pose toujours des problèmes de répapprovisionnement, vaut d'être noté. Les plats étaient présentés avec art, mais il faut bien avouer que l'entrée nous a un peu déçus : le foie gras au chutney était bon, mais sans grande originalité. Mais les portions, deux minuscules cubes de 2cm par 2 par assiette, étaient vraiment trop mesquines. En entremets, nous avons eu droit à l'inévitable mousse de je ne sais plus quel légume surmontée d'une écume de verveine, au demeurant fort goûteuse, ce qui n'est pas évident avec les écumes, toujours un peu insipide. Le plat était par contre vraiment très réussi, du pigeonneau désossé, rosé à point, accompagné d'une escalope de foie gras grillée et parfaitement saisie, le tout sur un lit de prunes et d'aubergines, pour un accord impeccable. Au dessert, un assortiment de douceurs variées dont la glace au miel était sans doute la plus réussie. Au total un excellent repas, bien dosé assez finement enlevé. De là à mériter un macaron Michelin, je ne sais, mais le rapport qualité prix restait très honorable.
A la Tache, l'automne était encore plus rutilant, et les teintes triomphantes. Nous avons parcourus la piste cyclable avant la nuit, puis avons regardé le match de rugby fort décevant, gagné sans talent par la France. Au total, une superbe journée d'automne.
Mais les algériens se trouvèrent fort embarassés de ce monument lorsque l'indépendance fut proclamée et envisagèrent sans doute de le fondre pour récupérer son poids de bronze, mais les habitants de Périssac, village où naquit le 8 juillet 1812 le capitaine Oscar de Géreaux, réussirent, on ne sait trop comment, à se le récupérer et à l'installer dans les vignes girondines le 10 juillet 1966 ! Il ne fut pas possible de reconstruire un obélisque de pierre et la France agenouillée dut se contenter d'un mur de béton blanc pour y graver sa sentence, mais l'ensemble a encore assez fière allure.
Bien décidés à rendre notre visite à la Tache agréable, nous avions décidé de nous offrir une petite halte gastronomique sur les bords de la Vézère, et de découvrir le restaurant étoilé Michelin de Terrasson Lavilledieu. Le temps printanier qui nous attendait en Périgord a rendu la halte encore plus sympathique, la petite ville étageant ses maisons aux toits d'ardoises dans une symphonie d'ocres, de verts et de rouges somptueux, qui était une vraie fête pour les yeux.
"L'imaginaire" nous a accueillis dans sa vaste salle voutée, aux murs ornés de toiles modernes d'assez bon aloi. Le cadre est agréable et le personnel diligent, sans exagération. Fait rare, j'ai eu toujours du pain dans ma petite assiette, ce qui, étant donné ma consommation qui pose toujours des problèmes de répapprovisionnement, vaut d'être noté. Les plats étaient présentés avec art, mais il faut bien avouer que l'entrée nous a un peu déçus : le foie gras au chutney était bon, mais sans grande originalité. Mais les portions, deux minuscules cubes de 2cm par 2 par assiette, étaient vraiment trop mesquines. En entremets, nous avons eu droit à l'inévitable mousse de je ne sais plus quel légume surmontée d'une écume de verveine, au demeurant fort goûteuse, ce qui n'est pas évident avec les écumes, toujours un peu insipide. Le plat était par contre vraiment très réussi, du pigeonneau désossé, rosé à point, accompagné d'une escalope de foie gras grillée et parfaitement saisie, le tout sur un lit de prunes et d'aubergines, pour un accord impeccable. Au dessert, un assortiment de douceurs variées dont la glace au miel était sans doute la plus réussie. Au total un excellent repas, bien dosé assez finement enlevé. De là à mériter un macaron Michelin, je ne sais, mais le rapport qualité prix restait très honorable.
A la Tache, l'automne était encore plus rutilant, et les teintes triomphantes. Nous avons parcourus la piste cyclable avant la nuit, puis avons regardé le match de rugby fort décevant, gagné sans talent par la France. Au total, une superbe journée d'automne.
Ha ! le pain oui, c'est vrai que tu en fais une sacrée consommation, mais j'espère que tu avais aussi ton petit verre de vin !!
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