J'explique : nouveau diplôme au lycée de Pons, un DCG, licence comptable, première étape pour devenir, en 8 ans, expert comptable. Un diplôme difficile, de bon niveau mais affublé de cet horrible G qui, phonétiquement le rapproche trop des STG, qui ne se sont jamais remis de la cruelle chanson de Michel Sardou (1992...) et du fait que nos collègues d'enseignement général y envoient encore tous ceux qui "ne peuvent pas faire autre chose" (une honte permamente cet a priori à propos des métiers de la gestion)
Bon, voilà que mon proviseur déclare, avec justesse, il faut commencer par le commencement : on est dans un contexte très concurrentiel, il faut se faire connaître, se défendre contre le développement anarchique de cours privés qui dispensent des enseignements inégaux etc etc... donc informer les S et ES de notre établissement, leur faire découvrir la profession, le diplôme et ses débouchés. Il FAUT trouver une idée !
Moi, un peu désabusée, mais toujours prête, je fonce. L'idée, un concours de diaporamas pour les secondes et premières du lycée et des alentours, sur la profession d'expert, et à la clé, parce qu'un concours ça ne marche que si le premier prix est attrayant, des WII à gagner.
ET LA... ça recommence...
Oui, c'est pas mal, mais... la déontologie... pardon ??? C'est pas moral un concours, on agite une carotte et que vont dire les autres lycées, qu'on attire les jeunes avec des WII. Oups !!!...
Et puis... et puis ??? On va nous accuser de les empêcher de travailler ! Ah ??? Oui, la semaine ils sont en cours, ils ne peuvent pas aller visiter un cabinet comptable, pendant leurs cours. Ouf... mais ils auraient le mercredi après-midi... et les vacances scolaires...
Mais surtout c'est un problème de responsabilité ! Oh ??? oui oui, si un jeune a un accident en allant voir un comptable, on nous se retournera contre nous. KO... là, moi je jette l'éponge.
Qu'on ne vienne plus me dire que nous devons nous battre pour défendre nos formations, que nos postes sont menacés, qu'il faut faire preuve d'esprit d'entreprise. On nous jette dans la bataille, qui est rude, croyez-moi, de la concurrence entre établissements, en nous refusant le moindre moyen pour se battre, pas un sou pour faire un placard publicitaire (vous avez vu les pages entières que se paient les établissements privés dans les journaux d'information sur les formations ?), des affiches conçues vaille que vaille, en papier, collées sur un carton de mauvaise qualité pour faire les salons où les mêmes établissements privés arborent un matériel rutilant et luxueux... L'interdiction de signaler que nos formations sont gratuites, alors que les autres coûtent une fortune aux parents. Et en plus, des problèmes hallucinants de déontologie, d'éthique bancale et de responsabilité supposée. Il faut se battre à mains nues et avec le profil le plus bas possible au nom d'une idéologie dépassée, alors qu'on offre un produit de qualité et utile. Il faut avoir des idées, mais ne pas dépasser le stade du patronage. Moi, je suis fatiguée, vraiment, et l'envie de me battre me quitte. Ce n'est plus du découragement, c'est carrément de la démission. Et dire que j'ai, encore, eu une idée, pondu un document pour la défendre et cru qu'il fallait agir. Colère et fatalisme. Je passe le relais à d'autres.
Vous passiez un bac G
Un bac à bon marché
Dans un lycée poubelle
L'ouverture habituelle
Des horizons bouchés
Votre question était ....
Résultat des courses, nos seules recrues, alors qu'on nous qualifie pompeusement de classe préparatoire, ce sont des STG... Impossible de faire savoir que la formation mène vers une profession libérale lucrative et dynamique, variée et intéressante, pleine de débouchés en termes d'emploi, mais qui demande un fond de culture générale que n'ont pas vraiment les STG. Ces derniers, au mieux, décrochent laborieusement la première marche, le fameux DCG, mais se fatiguent vite et surtout ont souvent des difficultés énormes à avaler les programmes. Le diplôme n'intéresse pas les élèves de S ou de ES, qui pourtant verraient là une opportunité de métier autrement attrayante que l'inévitable fac de médecine et son numerus closus source de tant de découragements et d'échecs.Un bac à bon marché
Dans un lycée poubelle
L'ouverture habituelle
Des horizons bouchés
Votre question était ....
Bon, voilà que mon proviseur déclare, avec justesse, il faut commencer par le commencement : on est dans un contexte très concurrentiel, il faut se faire connaître, se défendre contre le développement anarchique de cours privés qui dispensent des enseignements inégaux etc etc... donc informer les S et ES de notre établissement, leur faire découvrir la profession, le diplôme et ses débouchés. Il FAUT trouver une idée !
Moi, un peu désabusée, mais toujours prête, je fonce. L'idée, un concours de diaporamas pour les secondes et premières du lycée et des alentours, sur la profession d'expert, et à la clé, parce qu'un concours ça ne marche que si le premier prix est attrayant, des WII à gagner.
ET LA... ça recommence...
Oui, c'est pas mal, mais... la déontologie... pardon ??? C'est pas moral un concours, on agite une carotte et que vont dire les autres lycées, qu'on attire les jeunes avec des WII. Oups !!!...
Et puis... et puis ??? On va nous accuser de les empêcher de travailler ! Ah ??? Oui, la semaine ils sont en cours, ils ne peuvent pas aller visiter un cabinet comptable, pendant leurs cours. Ouf... mais ils auraient le mercredi après-midi... et les vacances scolaires...
Mais surtout c'est un problème de responsabilité ! Oh ??? oui oui, si un jeune a un accident en allant voir un comptable, on nous se retournera contre nous. KO... là, moi je jette l'éponge.
Qu'on ne vienne plus me dire que nous devons nous battre pour défendre nos formations, que nos postes sont menacés, qu'il faut faire preuve d'esprit d'entreprise. On nous jette dans la bataille, qui est rude, croyez-moi, de la concurrence entre établissements, en nous refusant le moindre moyen pour se battre, pas un sou pour faire un placard publicitaire (vous avez vu les pages entières que se paient les établissements privés dans les journaux d'information sur les formations ?), des affiches conçues vaille que vaille, en papier, collées sur un carton de mauvaise qualité pour faire les salons où les mêmes établissements privés arborent un matériel rutilant et luxueux... L'interdiction de signaler que nos formations sont gratuites, alors que les autres coûtent une fortune aux parents. Et en plus, des problèmes hallucinants de déontologie, d'éthique bancale et de responsabilité supposée. Il faut se battre à mains nues et avec le profil le plus bas possible au nom d'une idéologie dépassée, alors qu'on offre un produit de qualité et utile. Il faut avoir des idées, mais ne pas dépasser le stade du patronage. Moi, je suis fatiguée, vraiment, et l'envie de me battre me quitte. Ce n'est plus du découragement, c'est carrément de la démission. Et dire que j'ai, encore, eu une idée, pondu un document pour la défendre et cru qu'il fallait agir. Colère et fatalisme. Je passe le relais à d'autres.
Mais alors ça ne va pas se faire ? Quelle galère cette éducation nationale, punaise quel gâchis d'avoir en son sein des éléments comme toi pour réussir à les décourager !! punaise, ils ne te méritent pas !!
RépondreSupprimerTu es FORMIDABLE !!UNIQUE AU MONDE !!
Je n'osais vraiment pas publier, mais l'ordre a été comminatoire : "Mais non, mais non, tu ne t'en fiches pas, c'est tellement agréable de faire des choses intéressantes ! de faire, de sortir du train train, d'organiser, d'avoir des idées, de lancer un truc, de se sentir utile , y'en a marre de tous ses gens !! reste comme tu es c'est comme ça qu'on t'aime !! publie !!"
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