A-t-il vraiment raison notre président lorsqu'il prône l'activisme comme seul sens de l'Histoire ? Si tel est le cas, tous doivent alors participer, et tous nous devons aller de l'avant, nous propulser, voire vibrionner pour "s'élancer vers l'avenir", "sortir de la répétition pour s'inventer un destin". Action, activisme, courage et volontarisme sont les maitres mots de ce système qui nous gouverne et qui nous est offert en exemple à suivre. Moi qui ai pratiqué l'agissement à outrance, voire le stakhanovisme, prête à m'investir corps et âme dans toutes les missions que je m'étais tracées, je puis vous dire cependant qu'un jour, il vous arrive de se décourager, puis de douter. C'est usant, difficile, consternant, démoralisant parfois d'avancer encore et encore, c'est un combat contre des éléments récalcitrants et injustes dont on sort rarement vainqueur car l'exigence est sans cesse plus grande, et les pièges nombreux. Tout vous résiste, on vous envie ou on vous contrecarre, on vous critique ou on vous raille, et vous continuez vaille que vaille, englué dans des justifications qui vous reviennent sur le nez en boomerang. Enfin, c'est souvent le jour où vous abandonnez, enfin pragmatique, que ce que vous tentiez de construire depuis des années que cela vous échoit. Et ce jour-là le sel vous en a passé, le goût en est perdu et vous avez l'air d'un imbécile à ne plus en vouloir ou à le trouver sans saveur. Des combats de cet accabit, on peut en mener sa vie durant, personnels, professionnels, affectifs, de conviction ou d'idéaux. Et puis on peut finir par s'assagir et lacher prise. Sagement, c'est le mieux... ou en cassant, cela arrive malheureusement aux plus ambitieux ou au plus acharnés.
Et pourtant, pourtant ! Les jours rallongent... Ô pas de beaucoup, quelques minutes seulement, mais la tendance est inversée, et quel bonheur ces instants inattendus de soleil qui s'offrent sans condition vous mettent soudain du beaume au coeur. Les jours rallongent... et les nuits raccourcissent ! Voilà tout d'un coup la lune qui se promène en plein midi. Il suffit de ce petit trait d'humour et d'optimisme foncièrement banal pour vous illuminer la vie et vous donner envie de repartir. Alors oui, " l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles" prennent tout d'un coup toute leur valeur, rassurante, dynamisante dans les moments de doute, apaisante dans les heures de découragement, et c'est à cause de ces quelques minutes supplémentaires qu'on se sent soudain capable de continuer, d'avancer encore, malgré les échecs et malgré les embuches. C'est dans les toutes petites choses, dont les bonheurs simples du quotidien qu'on trouve l'énergie qui propulse les navires au long cours, pas uniquement dans un volontarisme forcené qui un jour s'effondrera comme un soufflé pour faire place à une dépression que les teintes mal définies de notre civilisation exigeante et impitoyable creuse subrepticement sous les pas des conquérants. Il n'a pas forcément tout compris notre président si savant, menacé il me semble de Karoshi s'il ne prend pas le temps de suivre la course du soleil... et celle, facétieuse, de la lune !
Bon là je suis tranquille...le 9 janvier 2009 (décidément le 9 me poursuit) tout l'monde ne verra pas mon p'tit commentaire...y'a personne non plus sur la plage...non c'est bon. Michelaise...entre nous...tu étais dans ma tête quand tu as écrit ça ? ;))
RépondreSupprimertu vas rire... lisant trop vite (oui oui je fais tout trop vite) j'avais cru que tu me disais "où avais-tu la tête quand tu as écrit ça"... du coup, j'ai relu mon article, oublié depuis longtemps... un peu bavard, un peu fourre-tout... mais je suis heureuse de ta réaction... merci à toi Chic
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