En réalité le stage s'intitulait "Été musical à Jurignac", mais les pianistes dont Michel, heureux élu, faisait partie grâce au cadeau offert par les amis de Fort Louvois, travaillaient et œuvraient au Domaine Musical de Pétignac, qu'ils avaient envahis sous la houlette bienveillante de Catherine Schneider. Michel, dont vous vous souvenez sans doute la tête quand Gérard, au nom de tous, lui remis cette invitation, était un peu inquiet de se retrouver dans une troupe de "gaminous", tous plus doués et plus complexants les uns que les autres.
S'il fut évident qu'il faisait parmi eux un peu figure d'amateur, l'ambiance, particulièrement grâce à Catherine, était très conviviale et il n'a pas souffert de son manque de théorie et/ou de technicité. Au contraire, il a appris, travaillé avec acharnement, aimé pouvoir profiter d'un choix de pianos absolument luxueux, et ne m'a finalement jamais accompagnée dans mes visites ainsi qu'il croyait devoir le faire, faute d'intérêt suffisant pour le stage. Surtout, il a adoré l'enseignement tout en finesse et plein de délicatesse de Catherine, attentive, valorisant chacun, et lui dévoilant une culture musicale inattendue qui lui a donné des ailes pour se perfectionner. Bien que patriarche d'une troupe de jeunes talentueux, il n'a pas été mal à l'aise ou complexé, et semble s'être d'autant mieux intégrer qu'il y avait avec lui deux autres adultes. Catherine, qui a autant de talents humains que de dons artistique, a su "faire prendre la sauce" avec beaucoup d'ingéniosité.
J'ai, quant à moi, suivi avec fidélité les concerts qui émaillaient le stage : flûtes, violons, harpe, guitares, au total une trentaine de personnes qui interprétaient avec vivacité les morceaux travaillés pendant cette semaine. Du classique, bien sûr, Donizeti, Bach, Chopin et bien d'autres, mais du contemporain avec des pièces au nom prometteur comme "Alaintempérie" de Fiszbein qui égrenait à la guitare des péripéties météorologiques, ou une création mondiale (excusez du peu) du mari de Catherine, Drake Mabry : l'oeuvre s'intitulait Tango et a été écrite pour un quatuor de flûtes. Drake est aussi peintre à ses heures, et nous vous avons rapporté en cadeaux (chut c'est un secret) quelques témoignages de son talent.
Le dernier soir enfin, Catherine jouait au couvent des Cordeliers de Verteuil. Un concert qui nous a permis d'admirer son jeu très fin et terriblement élégant. L'autre intérêt majeur du concert résidait dans l'intelligence et la subtilité de son programme. Construit en trois diptyques autour du thème "Charmes", elle proposait des œuvres aussi contrastées que la sonate pour piano numéro 27 de Beethoven et Café 1930 de Piazzola, ou Mompou et Liszt, qu'elle liait par une improvisation discrète qui lui permettait de passer de l'une à l'autre sans heurt. Chaque diptyque était dûment présenté, détaillé, voire commenté pour expliquer ses choix et nous permettre de mieux comprendre ce qu'elle avait voulu faire passer en composant ce programme. Un merveilleux moment qui s'est terminé par une Roselie, Rosaline ou Roselinde, offerte par les propriétaires des lieux qui accueillaient le concert. Et oui, j'ai déjà oublié le nom de ce délicieux breuvage convivial dont je vous livre cependant la recette : elle peut être utile en cas de buffet, et elle est tellement simple : 5 litres de rosé, une bouteille de sirop Teissère de pamplemousse et un litre et demi de limonade ! Le tout bien frais et accompagné d'une galette charentaise ou de quelques chips, vous m'en direz des nouvelles !
eh bien oui, je crois que ça lui a bien plu ce stage à Michel, il me l'a raconté aujourd'hui, il en été encore passionné ! je crois qu'il va avoir de plus en plus de mal à travailler ... au cabinet ! il préfèrerait travailler son piano !!
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il aime de moins en moins le stress du travail... c'est conflictuel dans son esprit !
RépondreSupprimerAu passage, j'en profite pour remercier Moun qui émaille de réactions mes articles au fil des jours !
Il est toujours délicat d'enseigner aux adultes assez "complexés" de s'y (re)mettre tard, mais il est très fructueux pour un professeur d'avoir à passer le relai des connaissances à ces personnes souvent volontaires, mélomanes et avides de cultures musicales.Je fais cette expérience dans une petite partie de mes cours de clavecin et je trouve, entre autre, de belles amitiés dans cet échange.
RépondreSupprimerBravo, super bravo à Michel d'avoir osé ce pas, cela va lui donner des ailes!!!!
La musique embellit la vie...
RépondreSupprimerJ'aurais aimé jouer d'un instrument, une génération plus tard c'est ma fille qui le fait (elle joue du synthé, plutôt bien, ma foi) et je trouve ça ...fabuleux !
Merci aussi, Michelaise pour la recette de ton "breuvage", c'est simple et ça a l'air bien rafraîchissant...je vais peut-être essayer !
UN délice tout en dentelles que cet article sur un stage musical. J'aurais beaucoup y être mais... mettez-moi au piano ou à la trompette, je ferai fuir les gazelles !
RépondreSupprimerMichelaise, j'ai commenté ton beau mot sur Gueuses épaves.
Je suis à préparer un manuscrit dont le concours se termine le 15 août, dans quelques petits jours pleins d'électricité. J'aurai alors besoin de supporteurs, je t'en reparle car le Québec est une petite île à côté du continent qu'est la France (voyez l'admiration que je porte à vous, ses habitants).
Merci Idées Heureuses de cet encouragement d'une "pro"... en effet Michel est très boosté par ce stage et je crois que c'est vraiment pour lui un merveilleux tremplin !
RépondreSupprimerLicorne, j'aimerais aussi jouer d'un instrument mais quand je vois Michel souffrir comme un damné sur son clavier, mon ardeur baisse !
Pauvres gazelles... De tout coeur avec vous Karl pour ce "concours" à remettre pour le 15 août... quoique je ne sache pas trop de quel type de concours il s'agit ! Mais s'il faut des supporters, hauts les coeurs, je réponds "présente"... Courage monsieur 100 000 volts !
RépondreSupprimerJe trouve que Michel a effectivement l'air mordu...ça fait plaisir à voir :)
RépondreSupprimerhein qu'il est beau mon Mimi au piano ! et heureux ;-)
RépondreSupprimerJ'imagine à la fois les doutes et la joie du musicien adulte face à des jeunes... Quel dommage que tes images ne soient pas agrémentées de son Michelaise. Voir Michel au piano, me donne envie de l'entendre aussi. Peut-être pourras-tu un jour mettre en ligne une petite vidéo. Image et son... Ce serait vraiment super !
RépondreSupprimerAïe le son !!! oups... je ne sais pas comment ça marche ! Quant à Michel, je crains qu'il n'oppose un veto absolu à un tel projet... mais bon qui sait !! Surtout que c'est clair, tout le monde le dit, il a fait de sacrés progrès avec ce stage.
RépondreSupprimerhttp://www.liberation.fr/musique/06011137-ecoutez-deux-tubes-inedits-de-wolfang-amadeus-mozart-7-ans
RépondreSupprimerJe ne sais si tu as eu le bonheur d'écouter ces deux nouveautés de Mozart :o)
Je le dépose sous ce billet, là il sera bien au chaud et gardé par des amoureux de la musique.
Etonnante nouvelle ! j'ai écouté et apprécié ces deux morceaux inédits que tu as dégotés pour moi ! Merci Moun
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