FONDU AU NOIR

Ouf... il y a de nouveau des films visibles au Créa... l'été a été long, parsemé de nanars et de navets en tous genres. Pas la moindre reprise attrayante, fût-elle à des heures impossibles, l'an dernier il y en avait quelques unes à 22h30, ce qui pose toujours problème pour les gens qui se lèvent à 6h30 pour aller travailler. Bref, nous nous sommes précipités dimanche sur le premier film potable :

INGLORIOUS BASTERDS

J'ai beaucoup râlé en sortant... parce que c'était encore le mois d'août, le 30 précisément, et on a eu la version française, cela m'a beaucoup gênée. Ce n'est pas du snobisme, mais quand on a l'habitude des VO, le décalage entre les mots dits et le visuel est désagréable. Imaginer les acteurs qui doublent débitant leur texte devant leur micro en visionnant le film, me brouille la compréhension. Bon, ensuite, ça dure 2h30, et là encore, je canne. D'autant que c'est décousu, une succession de saynètes agencées de façon factice. Pas de message, on ne sait pas où Tarantino veut en venir. Il se fait plaisir, c'est évident, rajoute des scènes au feeling. Et y déploie une violence, certes au second degré, mais heurtante quand même. Bon, alors on pourra dire que c'est superbe, qu'il y a des scènes qui sont de vrais chefs d'œuvre, qu'il a un sens parfait de suspense et de la scène construite pour harponner le spectateur, que c'est du grand art. Oui, mais, c'est lassant, enfin cela m'a lassée. Et je suis sortie en disant à Michel "mais enfin, qu'a-t-il voulu nous dire ?". C'est une démonstration de style, cela laisse froid, or le sujet est grave. J'étais mécontente qu'avec un sujet pareil, la déportation des juifs, l'horreur nazie, il nous laisse devant une telle vacuité. Bon, si vous lisez Allociné, vous verrez que je ne suis pas dans la norme, il a beaucoup, beaucoup plu ce film. Donc, tant pis pour moi !! Que cela ne vous empêche pas d'aller le voir. C'est mon sentiment face aux provocations de Tarantino que j'exprime ici.

Hier soir, c'était :

PARTIR

Kristin Scoot Thomas, et Sergi Lopez, voire Yvan Atall ! Pas moyen de ne pas y aller... même si, a priori, le thème n'était guère alléchant, enfin à risque d'enlisement et et redites lourdes. S'il est vrai que les acteurs sont formidables et se tirent au mieux de ce scénario indigent, s'il est avéré que la première partie du film, celle de "l'approche" est assez finement traitée et permet à Kristin de donner la mesure de son talent, dès que l'attrait physique entre "la bourge et le prolo" est déclaré, le film s'enlise, patauge dans une sorte de consensuel de toute petite volée. C'est convenu, banalement invraisemblable, ou du moins démodé, tristement attendu. On joue dans la facilité et dans le conventionnel et l'issue du film est encore plus atterrante que le reste. Bref, les filles, je vous recommande vivement de l'éviter et d'économiser votre temps et vos euros pour d'autres sorties !! Même si le film a quasiment rempli la salle, si "les fiches" lui accordent une indulgence marquée avec ses 3 étoiles, et si les spectateurs d'Allociné sont enthousiastes, je sais que cela ne vous plaira pas.