Le meilleur ou le pire ?? C'est ce que j'ai pensé ce matin en croisant cette version adoucie du tag façon estivale, tels qu'on en croise depuis le début de l'été dans nos contrées d'ordinaire protégées de ce genre de marquages. Sympathique au demeurant le texte... ça fait sourire... Mais si vous regardez bien, dans le coin en bas à droite de la photo, posée sur le rebord de cette fenêtre "décorée", une bouteille de rouge, goulot brisé, dégoulinante de vin qui tache. Signe d'une beuverie qui aurait pu, même si je fais un peu dans le mélo, laisser quelques traces sanguinolantes sur ce tableau des temps modernes.
Cette grande transhumance estivale, qui transforme la population d'un village de 2 000 âmes en celle d'une quasi ville de 20 000 personnes, pour nous locaux, c'est le meilleur et le pire. Je commence par quoi ? Façon optimiste par le pire pour finir sur le meilleur ? Ou le contraire ? Va savoir, le temps est à l'orage alors je prends mon histoire à l'envers.
Le meilleur c'est que notre village, grâce à cette mane touristique, bénéficie à longueur d'année d'équipements dignes d'une cité bien plus importante. La voirie, les bâtiments publics, les jardins et les services sont surdimensionnés pour faire face à l'invasion estivale, et nous profitons toute l'année de ces conforts que nous n'aurions pas sans cela. Imaginez un réseau de bus qui dessert toute l'année la totalité de l'agglomération royannaise, quel luxe ! Le meilleur ce sont aussi toutes ces activités, festivals, concerts, expositions qui nous permettent de recevoir à domicile des distractions que nous ne verrions pas sans cela. Et ces spectacles, concentrés pour le principal sur l'été, se prolongent aussi en demis saisons, car la ville veut attirer, retenir, soutenir sa réputation, en un Mot rester attractive. Le meilleur c'est une plage soigneusement nettoyée chaque matin, un choix accru dans les magasins, une diversité d'offre marchande à laquelle nous n'aurions guère accès sans le tourisme. Et qui perdure après la saison. Le meilleur enfin, ce sont des emplois de service que l'activité estivale maintient parfois toute l'année, certains permettant aux saisonniers de survivre pendant l'hiver sur les économies réalisées l'été, d'autres demandant un travail régulier, entretien, préparation, maintien toute l'année d'un patrimoine abandonné 10 mois sur 12.
Mais pour ces avantages, il nous faut payer le prix du pire durant deux mois. Une quasi impossibilité de circuler sans être coincé dans des embouteillages monstrueux, des déplacements à pied qui tournent au parcours du combattant pour simplement aller à la bibliothèque, des déchets inattendus qui jonchent les chemins et les trottoirs, le petit bois derrière chez moi jonché de P.Q. rose et de canettes vides, des prix qui grimpent de façon hallucinante, des queues à n'en plus finir dans chaque commerce, plus de pain dès 11h30, des passants agressifs car ils ne trouvent pas dans cette ambiance survoltée le repos escompté, une programmation au cinéma composée exclusivement de nanars imbéciles, le risque permanent de se trouver immobilisé par un véhicule stationnant devant le portail, la rumeur de la plage qui couvre le bruit des vagues et des tags partout !! Au fur et à mesure que l'été s'écoule, notre perception des choses se focalise sur la liste du deuxième paragraphe, et en ce moment on compte les jours qui nous séparent du mois de septembre. Les commerçants commencent à être fatigués, la saison n'est jamais aussi bonne qu'on l'aurait espéré, et les touristes du mois d'août sont, on le sait, plus stressés que ceux de juillet. Mais nous l'avons choisi pour le meilleur et pour le pire notre village ! il suffit d'être pragmatique et patient, tout va bientôt rentrer dans l'ordre ! Et puis, nous développons des stratégies de survie et une solidarité entre locaux qui nous permet d'attendre avec le sourire. Après tout, je crois que la première liste est de loin la plus importante et que tous ces petits inconvénients passagers ne sont pas bien graves ! Alors bienvenus amis touristes !! Ne riez pas les filles, j'ai même offert une bouteille de pineau à nos voisins parisiens pour me faire pardonner le bruit des travaux qui avaient lieu chez moi, et ils ont adoré ! Le pineau, et les travaux ! Je crois que l'an prochain on les invite à l'apéro dès qu'ils arrivent !
Avec auto-portrait de l'auteur de ce blog, inclus dans la photo, pas question de se désolidariser !!!
La province se socialise quoi !!
RépondreSupprimerOula ! génial cet autoportrait Michelaise !! C'est un plaisir de te lire :) Je pense comme toi. Paris c'est comme ça. Voire peut être pire...mais en même temps, s'arrêter à ça...c'est passer à côté du meilleur. L'aventure c'est ce qui est à venir ;)
RépondreSupprimerQue oui Chic, restons l'oeil ouvert et l'esprit libre !
RépondreSupprimerEt oui, Françoise, elle accède ENFIN à la civilisation !!
C'est ce qui se passe dans des régions très touristiques:par exemple à Nice les restaurants sont tellement serrés que les gens se passent le sel et le poivre de l'un à l'autre, les patrons ont du se mettre d'accord pour l'achat des mêmes récipients!
RépondreSupprimerIl faut aller dans la Creuse à cette époque, rien que le nom m'amuse- mais il parait que c'est beau-.
Bref, tolérer fait partie de nos expériences de vie, il faut se complaire durant les 10 mois où tout est au mieux, et trouver une manière confortable d'hiberner ou d'"éterner"dans sa tête: c'est le moment de visiter par exemple... les jardins!!!
Courage, plus que 23 jours d'août !
RépondreSupprimerJe ne sais pas pourquois les aoûtiens sont plus stressés que les juilletistes. J'ai pris 15 jours dans chacun des mois.
Bravo pour l'autoportrait avec reflet
Quoi, tu offres du pineau aux parisiens ? Mais j'arrive tout de suite avec ma brouette !!! Tu vas rire, Michelaise : effet vase communicant, j'ai publié aujourd'hui... le bonheur à Paris au mois d'août ! Très intéressant et très bien décrit ce phénomène des provinces qui se surpeuplent pendant la période estivale, tu l'avait déjà abordé en commentaire lors de mon billet (presque muet) sur St-Florent (Corse). Oh, vous n'êtes pas des sauvages quand même en province, hein ?!
RépondreSupprimerPardon Colibri, un billet muet ??? Vite je cours le relire (entre les lignes !!)... Oui, les parisiens c'est du pineau, pour l'exotisme ! les amis c'est plutôt du Sauternes ou du Maury ! Je vais de ce pas me délecter de Paris au mois d'aout !!
RépondreSupprimerFred, pourvu que tu ne sois pas stressé en août !! En tout cas tes vacances de juillet m'ont semblé (de loin, je sais cela semble toujours plus calme) assez cool...
Idées heureuses tu as raison c'est ainsi qu'on fait face, je ne sors presque plus de mon nid de pigeon (nous sommes installés sur le lieu d'une ancienne palombière !) et je ne tente que quelques rares sorties pour balader le chien (qui ne peut plus sortir seul vu l'ambiance, on a vu un jour une voiture renverser un caniche devant la maison et partir sans laisser que la propriétaire éplorée sur son petit clébard mort : Mandarine s'en rappelle sans doute encore). J'en profite pour ramasser quelques canettes, les vider et les mettre dans les poubelles vides prévues à cet effet. Michel râle et dit que ce n'est pas mon boulot, mais je pense qu'après tout, cela évite l'accumulation. Quelques unes chaque soir, le bois reste plus convenable !!
A vrai dire Michelaise, je trouve déjà déplorable que beaucoup pense que s'amuser rime avec beuverie ! C'est déjà un fait ! Ensuite que les gens soient "dégueulasse" et pardon du terme mais j'ai tout de même bien choisi mon mot car il a la force que je souhaite ! C'est répugnant ! J'apprends à mes enfants dés leur plus jeune âge qu'on ne jette pas les papiers à terre dans la rue comme dans les parcs ! Bien souvent les villes comme la mienne dispose d'une grande quantité de poubelles ! Mais non ! Les gens jêtent tout n'importe où ! Je ne te cache pas que ça me révolte !
RépondreSupprimeralors j'imagine bien l'état d'une ville aprés une telle activité, je n'ose même pas y songer !
Bien d'accord Gwen, c'est révoltant le comportement qui consiste à dég...er sans retenue les bois, les plages et les rues ! et il faut éduquer les enfants bien sûr
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