Away we go : j'ai, moi aussi (voir Emilie ou Autour du puits) aimé son ton un peu décalé, son rythme à cloche-pied. J'ai souri souvent, avec beaucoup de... comment dire ? d'indulgence, à ce film plein de douceur, et dont la trame toute fine se déroule sans heurt selon un chemin prévisible, mais hautement sympathique. Ce road movie sensible est le chemin initiatique de deux futurs parents ébahis de ce qui leur arrive, et qui cherchent désespérément auprès de leurs "aînés" réponse à leurs doutes et à leurs inquiétudes. Ils vont de déception en désillusion et, de leur solitude renforcée, naît la sensation de couple : ils "deviennent" parents, et créent au gré de ce voyage désarticulé ce qui sera la force de leur avenir. C'est non seulement un parcours d'apprentissage et de découverte, mais aussi, de façon très délicate, l'accomplissement d'un deuil, celui des parents, deuil sans lequel le passage à l'âge adulte reste imparfait.
Alter n'a pas aimé "les herbes folles"... il a prétendu que, si ce n'était le label Resnais, je n'aurais pas aimé non plus. Il m'a enjoint de lui dire ce qui me plaisait, ou pour le moins ce que j'avais compris... et je n'ai rien su lui répondre. J'avoue que Madame Azema qui minaude et sautille sur ses 60 balais avec ses cheveux rouges et son faux air de gamine boudeuse, ne m'a pas convaincue. Mais elle ne me convainc jamais, et je l'ai même trouvée meilleure que d'habitude. Dussolier, quant à lui, se sort très honorablement de ce rôle décousu. J'aurais aimé être émue, j'ai été simplement chatouillée, et je me suis sentie un peu frustrée que l'immense talent de Resnais soit au service d'une si faible cause. Je pense qu'il s'est trouvé coincé dans un propos qui n'avait au final pas grand chose à dire : je n'ai pas lu le livre "l'incident" qui lui a fourni trame et dialogues, mais je crains que ce ne soit qu'une loufiquerie un peu facile et que Resnais se soit laissé séduire par les atours trompeurs d'une audace un peu creuse. N'est pas surréaliste qui le décide, et qui joue au non-sens pour le non-sens. En fait, ce que j'ai aimé c'est que le réalisateur a 87 ans et qu'il s'amuse avec une liberté de ton qui n'a plus rien à faire des contraintes. Pas de quoi cependant me donner des arguments pour convaincre Alter !
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