Nous parlions l'autre jour de la disparition prochaine du Di Antalvic, cet antalgique à base de paracétamol et de dextropropoxyphéne qui a soulagé et soulage encore des millions de patients en cas de douleur puissante. La lutte contre la douleur n'est pas encore, loin de là, la priorité des médecins, plus préoccupés de soigner et de traiter que de soulager la douleur. J'ai depuis deux mois maintenant une maladie bénigne mais terriblement douloureuse, qui me rend proprement dingue par moments. Mais les médecins consultés, très attentifs à me dresser des ordonnances aussi impressionnantes que malheureusement inefficaces, n'ont jamais pris la peine de me prescrire la moindre aide pour calmer mes élancements insupportables.
Heureusement que j'ai à la maison un praticien pour qui la douleur est une cause prioritaire, car, contrairement à l'image un peu caricaturale qu'en dresse Resnais dans les Herbes Folles, les dentistes, eux au moins, pensent d'abord et avant tout à soulager la douleur des patients. Déformation professionnelle !
Bref, le Di Antalvic est un traitement efficace quand le paracétamol ne suffit plus et de nombreux malheureux ont bénéficié de ces caractéristiques qui en font l'ultime recours quand tout va mal. C'est prescrit sur ordonnance, pas spécialement risqué selon les études qui voulaient démontrer le contraire et qui n'ont pas prouvé sa dangerosité, et pourtant, principe de précaution oblige, on le supprime. Motif invoqué : quelques centaines de personnes, en Grande Bretagne ou en Suède, auraient utilisé ce médicament en surdosage pour se suicider. Donc, on le retire du marché. Sans penser aux gens qui se suicideront pour cause de douleur qui ne veut pas se calmer !! Je plaisante... un peu... mais l'argument est tellement convenu, précaution à outrance, qu'on finit par s'énerver.
Et surtout, s'il faut prévoir toutes les causes de suicide possibles, et y parer en supprimant tout ce qui présenterait un degré de risque quelconque en la matière, on imagine qu'on n'est pas sorti de l'auberge. Et de déclarer en boutade "à ce tarif, il faut supprimer tous les ponts"...
Je ne croyais pas si bien dire : Madeleine et Pascal qui, sont, je vous le disais, allés en Alsace pour la Saint Nicolas, sont rentrés chez eux bien plus tard que prévu. Ils ont été arrêtés en rase campagne durant trois heures et ont raté leur correspondance à cause... d'une femme qui a sauté d'un pont sur le TGV qu'ils occupaient. L'horreur à l'état brut... Lors de leur avant-dernier voyage, c'était une autre femme qui, son chien dans les bras, s'était installée sur les rails, attendant le passage du train.
Pas de doute, il faut en informer le ministère de la Santé Publique, et il est urgent de supprimer les TGV. Au nom du sacro-saint principe de précaution ! Vous serez d'accord avec moi, pour avoir été stoppés en gare plus souvent qu'à votre tour, il faudra aussi prendre des mesures concernant le métro, source non négligeable de suicides !! Je ne raille pas, je me désole qu'à force de tout vouloir prévoir, on se montre d'une frilosité extrême, on anticipe des risques potentiels au-delà de la simple probabilité, et on finit par brandir cet argument comme une massue dont l'usage est plus restrictif de liberté que réellement protecteur. L'application de ce fameux principe, érigé en loi du moindre risque, nourrit et entretient l'angoisse et de la peur. La prudence est nécessaire, mais il faut dénoncer le terrorisme intellectuel qui prétend tout prévoir, pour nous protéger de tout, aseptiser la vie, à défaut de lui donner un sens.
Que ceux qui n'ont jamais eu à supporter des douleurs infernales, heureux de trouver enfin un antalgique efficace, me jettent la première pierre... s'ils l'osent !
Oui Michelaise,il faut supprimer le TGV et également tout ce qui est Métro et RER car il ne se passe pas un jour et cela on le sait pas sans qu'il y ait une personne qui se jette sur la voie.
RépondreSupprimerJ'ai moi aussi une maladie qui me fait atrocement souffrir et sans Di-Antalvic,ce serait infernal.
Et c'est aussi mon dentiste avec lequel j'ai énormément sympathisé,au fil des heures innombrables passées sur son fauteuil qui me prescrit du Di-Antalvic j'en ai constitué un petit stock petit à petit car il a eu la gentillesse de faire des ordonnances au nom de tous les membres de la famille!!!!
Pour mon dentiste la sécurité est également une préoccupation ,un petit écriteau est fixé à son éclairage central que l'on peut lire dès que l'on est allongé sur son fauteuil:
Life vest under your seat!!!
J'adoooooooorrre
Je suis entièrement d'accord avec toi Michelaise. On met des garde-fous là où le gros bon sens doit primer et on infantilise les adultes. On ne pourra jamais empêcher quelqu'un qui veut quitter ce monde de trouver un moyen, qu'il soit en faisant vivre à son corps à une expérience de gravité extrême, en ingérant une boîte de clous ou en attachant sa ceinture à son cou. Faut-il banir toute matière sur terre? C'est le cerveau qui mène... doit-on couper la tête pour éviter que l'idée du suicide traverse l'esprit à quelqu'un? Tout est question de dosage et je suis sûre que tu sais ne pas dépasser la dose. Et si le médicament te fait du bien, alors, où est le mal?
RépondreSupprimerAloïs, moi aussi, en lisant le message de Michelaise, j'ai immédiatement pensé au RER.. C'est QUO-TI-DIEN, et ils appellent ça pudiquement "accident de personne"...
RépondreSupprimerMais il faut aussi supprimer la Tour Eiffel, tous les immeubles au-dessus de deux étages, toutes les cordes à sauter, cravates... Mettre des barbelés à l'approche des plages et des berges des rivières....
J'arrête là, tout cela est ridicule.
On marche sur la tête!!! (Et est-ce que tu as demandé à ton médecin de la codéine?)
RépondreSupprimerEt oui "ma Grande" on en est arrivé là, et on ne sais comment on va s'en tirer...tout est à l'envers, on devient au moyen âge, mais on ne construit plus de cathédrales, le savoir-faire disparait, par contre on fabrique de drôles de vaccins et on cherche les moyens de les faire accepter par la population, sait-on seulement les conséquences de ces trouvailles, de ces manipulations, et pour faire passer la pilule on supprime d'autres remèdes aux effets soi-disant indésirables?
RépondreSupprimerC'est encore une histoire de gros sous..."combinatione"
En souhaitant que tu trouveras le truc pour pallier à ce manque qui te soulage.
Merci à tous de vos conseils et idées... j'ai encore Alter qui me fait des ordonnances, et je fais comme Aloïs, des petits tas de noisettes pour l'hiver !!
RépondreSupprimerJ'aime bien l'idée du Moyen Age sans cathédrale...
J'avoue que le principe de précaution c'est un peu mon cheval de bataille. J'admets qu'on a été longtemps très, trop imprudents, inconscients, légers... Mais la nouvelle norme en matière de sécuritarisme me semble aussi dommageable que le fut l'inconscience qui précédait.
Bonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerEt merci Madame la doctoresse.
La douleur et le suicide...Terrible association de mots.
Supprimer les TGV ?
Mais l'hiver approche...Ils vont s'auto-supprimer.
Bonne semaine.
Je t'embrasse.
C'est bien vrai ça Herbert, il semble que les TGV aient dores et déjà concocté de s'évaporer pour les fêtes, histoire de semer la zizanie sur les quais des vacances !!
RépondreSupprimerJe suis entièrement d'accord avec toi Michelaise. On ne cherche pas là où il faut pour résoudre les problèmes. Cela me fait penser à cette histoire (fiction) d'un homme qui va voir un médecin : il s'est cassé la jambe. L'homme de l'art lui met un plâtre. Quelques mois plus tard, l'homme qui s'est de nouveau fracturé la jambe retourne consulter. On lui refait un plâtre. Même scénario une troisième fois jusqu'à ce qu'enfin, un médecin plus attentif demande à l'homme comment il a fait pour se blesser ainsi 3 fois de suite. C'est alors que le médecin apprend que chez cet homme, une marche de l'escalier est cassée... La marche a été réparée et l'homme n'a plus fait de chutes. C'est caricatural évidemment mais c'est bien pour expliquer que si l'on ne va pas au fond des choses on ne guérit rien et on ne résout pas les problèmes.
RépondreSupprimerJ'ai peur d'avoir un peu dévié par rapport à ton sujet, mais j'ai écrit spontanément ce que j'ai ressenti à la lecture de ton article.
En tout cas, j'espère que tu as réussi à obtenir du Di Antalvic ou autre médicament qui peut te soulager.
Bon courage !
Tu as raison O2, on se trompe de plus en plus souvent de sujet d'inquiétude !!
RépondreSupprimerSupprimer ce médicament pour éviter les suicides ! C'est vraiment ridicule ! La majorité des suicides est due à une maladie qui mériterait surtout plus de recherches et de compréhension...
RépondreSupprimerAu Japon, les suicides se passent le lundi. Les gens sont tellement stressés que certains, n'en pouvant plus, refusent d'aller travailler après le week end qui tombe aussi le lundi.
RépondreSupprimerJ'en parlerais en temps voulu dans mon *blog sur le japon*.
Michelaise. As-tu essayé l'acupuncture ?
RépondreSupprimerBéatrice.