samedi 9 janvier 2010

UNE EDUCATION ARTISTIQUE - 5 - ET APRES ?

A partir de la découverte de Cheng a commencé pour nous un parcours initiatique qui devrait nous conduire, sinon à acheter une toile de ce dernier, du moins à mieux apprécier le courant de l'abstraction lyrique. Vu le nombre de courants en art contemporain, c'est encore bien modeste.
De retour à Royan, j'ai entrepris de nous faire visiter les galeries locales, selon le principe auquel je tiens très fort, qu'il est primordial de découvrir ce que nous offre le proche avant de se lancer dans l'exotisme. Bien m'en a pris car nous avons ainsi découvert la galerie FPL... au coin d'une improbable rue proche de la gare, dans un quartier on ne peut moins huppé, une vraie exposition de toiles contemporaines de qualité, et un galeriste éclectique, mais au fait des réalités de ce monde. Assez en tout cas pour éclairer un peu notre naïveté. Il a complètement tilté quand nous lui avons raconté notre virée chez Protée, galerie à laquelle il porte un véritable respect et dans les choix de laquelle il professe une totale confiance. Il était très fier de nous annoncer qu'il expose comme eux Claudie Laks.

Mais, malgré son enthousiasme et celui d'autres amateurs, rien à faire, cela ne nous plait toujours pas !! Désireux aussi d'attirer le chaland sur des noms qui font mouche (même Alter m'a dit en rentrant, "mais c'est un chanteur ça !!" et Dieu sait qu'Alter n'y connait rien en people), il accroche à ses cimaises plusieurs oeuvres de CarlElie Couture (photos retouchées de larges coups de pinceaux éparpillés au hasard de l'inspiration), qui doivent faire vibrer de bonheur certains amateurs mais nous ont laissés de glace.

La toile qui nous avait attirés, reproduite dans le journal local des sorties mensuelles, s'est avérée peinte par une autre tenante de l'abstraction lyrique, Monique Orsini. Cette artiste d'origine corse mais qui tient à indiquer qu'elle a quelques gènes asiatiques fort bienvenus étant donné son style, peint avec une étonnante aisance et une élégance raffinée. Ses teintes rarement vives (sauf sa série Shanghai) donnent à ses oeuvres un ton presque calligraphiques, grâce à une souplesse dans le geste qui emporte le spectateur dans un tourbillon d'inédit et de rêves. Nous avons donc eu envie de connaitre mieux Monique Orsini.

Elle déclare que "plus le geste est rapide, plus il est assuré et juste. Ses tracés aériens, dont elle retire encore de la matière pour donner une "ossature" à ses sujets, reposent sur la spontanéité du geste et ce travail proche de l'écriture accroche par son côté impulsif et fervent.
Une autre artiste a retenu notre attention, toute jeune, à peine citée sur Internet où j'ai eu un mal fou à trouver trace d'elle : Cha Sun. La visite de son site, fenêtre surgissante, devrait amuser les amateurs de photos, je pense en particulier à Gérard à qui je recommande la page "mannequin" ou la page "reflets". Sans doute un effet de sa récente formation à l'école supérieure de l'image de Poitiers.

Et comme un apprentissage n'arrive jamais seul, la mairie de Meschers s'est mise de la partie, en nous offrant une exposition d'une artiste locale, Laetitia Lecque. Si l'on en juge par les cotes atteintes par ces différents artistes, nous avons carrément parcouru le chemin à l'envers, commençant avec Cheng par celui que la critique a déjà consacré, et terminant par une délicieuse inconnue, sans doute pleine de promesses. Mais, de fait, il nous a semblé que Laetita se cherche encore et que son style, attirant au premier abord, est en fait encore mal abouti. Ses compositions semblent plus le fruit du hasard que d'une réelle réflexion artistique. Mais sommes-nous aptes à juger ? Va savoir, sans doute sommes-nous, bien que nous nous en défendions, le jouet des illusions et des critiques. C'est à cela que je voulais en arriver : comment se faire une véritable opinion, parmi ceux qui sont "consacrés" trier ceux qui ont un réel talent de ceux qui sont "montés en épingle" par une spéculation d'autant plus aisée qu'en la matière ce sont les marchands qui font et défont les réputations ? Et surtout comment parmi les jeunes artistes détecter ceux qui seront un jour reconnus ? Leur talent suffira-t-il, dans l'offre pléthorique qui se déploie actuellement, pour leur permettre d'être distingués, s'ils sont trop modestes pour avoir accès au saint des saints des galeries qui ont pignon sur rue ?
En tout cas, je ne sais si vous partagez mon sentiment, en ce qui me concerne, c'est Monique Orsini qui m'attire le plus, Alter étant, quant à lui, plus séduit par les toiles plus puissantes, mais aussi plus violentes parfois de Cheng. Pour autant, la jeune Laetitia est sans doute un peintre en devenir qui affirmera dans les années prochaines un talent en train de naître.

10 commentaires:

  1. Que de variété encore dans les toiles que tu proposes ici. J'avoue bien aimer la première série de 2 mais pas du tout les deux toiles suivantes qui ne me parlent vraiment pas.
    Comme je viens de faire une fausse manip, je n'ai plus sous les yeux les autres toiles, mais j'aime bien les toiles au rouge profond qui me font penser à d'énormes pivoines. Quant à la dernière toile de Laetitia... (j'ai oublié le nom) j'aime beaucoup la composition de sa toile qui me fait énormément penser au travail d'une de nos amies, Lorena M. Celle-ci est professeur de mosaïque classique mais s'adonne aussi pour son plaisir à la création de mosaïques modernes. Tu peux si tu le souhaites découvrir son site www.lorenam.fr. Je ne sais pas si tu aimeras mais te sachant curieuse je pense que tu apprécieras une nouvelle découverte.

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  2. Les deux automnales d'Orsini mes préférées, elles sont sublimes avec cette dominance rouge. Je suis allé sur la galerie FPL et heureux d'avoir vu Charlélie Couture. Bon dimanche Michelaise.

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  3. Ah oui Gérard, je partage ton admiration pour les automnales d'Orsini, elles sont sublimes... Par contre je t'avoue que CharlElie Couture ne m'a pas vraiment enthousiasmée. Je reconnais comme on dit quand on se sait pas quoi dire "qu'il y a quelque chose" mais ça s'arrête là !
    O2 j'ai visité Lorena, et ayant moi aussi appris (à Ravennes) la mosaïque classique, j'ai depuis longtemps le secret désir de me lancer dans la mosaïque contemporaine : on peut faire des choses merveilleuses. Les réalisations de Lorena sont magnifiques merci de me l'avoir fait découvrir

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  4. Oxygène, tu m'as devancée ! J'ai eu exactement la même réaction devant la toile de Laetitia Lecque et j'allais donner le nom de Loreena à Michelaise ! ;)

    Les photos de Cha Sun m'ont beaucoup amusées car je crois reconnaître l'endroit où elles ont été prises...!

    Parmi les illustrations que tu as choisies Michelaise, j'ai un faible pour les "automnales" d'Orsini. J'aime les couleurs et les "gestes" de ces toiles.

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  5. "Comment trier ceux qui ont un réel talent?"
    Michelaise, vous posez la question de la validité d'une oeuvre selon les critères fluctuants du marché de l'art. Vous ne souhaitez pas faire d'erreur, ce que l'on peut comprendre. Y a-t-il un risque pour l'acheteur? Oui, et alors? Les risques que prend l'artiste dans la solitude de son atelier ne sont-ils pas au moins aussi importants? Si une oeuvre vous accapare un peu à l'instar d'un "coup de foudre" et que vous ne cessez d'y penser, vous l'aimerez à long terme indépendamment de toutes les critiques, que sa cote soit élevée ou pas.
    Mais, si vous voulez quelques assurances, laissez les intermédiaires et rencontrez l'artiste - hors du vernissage ou de la présence de son galeriste - et prenez le temps de parler, de voir, si on vous y autorise, ce qui n'est pas montré - pas montrable? - dans une galerie et qui appartient au domaine passionnant d'une recherche. Alors, vous saurez un peu mieux ce qu'il en est. Peut-être.
    Je vous souhaite bon courage et vous remercie de cette série d'articles que, j'espère, vous prolongerez.
    Anne

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  6. Et oui, il y a beaucoup à dire sur *l' éducation artistique *. Je me rappelle, il y a bien des années, j'avais réussi à convaincre une amie de m'accompagner à une exposition*Pilote *.Je n'oublierais jamais cette exposition, avec des peintures et des * installations * d'ambiance très nouvelle pour Lausanne à cette époque. Ma copine me dit * j'aime bien celui-là parce que j'y vois un bateau !* Et moi de lui répondre, comme si j'avais le monopole de l'éducation artistique * n'essaies pas de voir quelque chose de figuratif dans la peinture contemporaine, laisses toi bercer par la couleur, la composition, l'ambiance *!

    Bien sûr il serait judicieux d'amener plus souvent les écoles, voir des expos, avec un bon guide pour ouvrir l'esprit, même adulte.

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  7. Il y a vraiment de jolies choses, meme si les gribouillages en deuxième position ressemblent plutôt à un dessin d'enfant qu'à une oeuvre d'art...
    Tu as raison, il n'est pas facile de faire la différence entre talent et succès, entre spéculation et art...

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  8. Sûr Koka que la deuxième semblent des gribouillages. C'est la fameuse Claudie Laks que, personnellement, je n'aime pas du tout, même si elle a, apparemment, un vrai succès... cela me laisse perplexe.
    Oui Béatrice tu as raison, nous n'avons, même si nous tentons de comprendre ce qui se passe, aucun monopole de l'éducation artistique. C'est ce que je tentais d'expliquer dans cette suite d'articles, pour dire que tous peuvent, si on en a le désir, faire la même démarche. il suffit qu'on y trouve un plaisir ! Va falloir que je fasse une synthèse des commentaires reçus, il sont passionnants !

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  9. Je suis assez fana des oeuvres de Monique Orsini. J'en ai acquis une en salle des ventes tout récemment. Elle n'est pas signée mais authentifiée par l'expert. Je souhaiterais entrer en contact avec l'artiste pour la lui montrer. Avez-vous un contact à me donner? Je vous en suis reconnaissant par avance.

    Bien amicalement

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  10. Merci de votre commentaire Charles... je ne suis nullement dans le "milieu de l'art" mais pourquoi ne pas vous adresser à la galerie FPL à Royan dont le propriétaire a l'air de bien connaître Madame Orsini et pourra peut-être vous donner une idée ? Dites lui que c'est la blogueuse de Meschers qui vous a dit de l'appeler !
    site (faites un copié collé !!): http://www.wix.com/galeriefpl/galerieFPL/
    adresse et téléphine :
    5 rue de la Marine 17200 Royan 06.22.86.56.96
    mail :
    galeriefpl@live.fr

    j'espère que FPL pourra vous aider ou vous diriger vers madame orsini...

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