S'il fallait que quelqu'un eut le dernier mot sur l'histoire Pessoa, c'est bien elle qui pouvait le mieux le faire !! Après m'avoir signalé l'éditeur José Corti dont le nouveau directeur Bertand Fillaudeau a élargi le catalogue avec, en particulier sa collection "Ibériques" qui fait la part belle à notre portugais, elle n'a fait ni une ni deux, elle est allée voir son ami et m'a expédié, séance tenante, le petit cadeau que voici ...
Grâce soit rendu à l'internet qui permet la naissance de tels liens amicaux, tout en complicité d'autant plus sincère qu'elle ne peut être feinte (quoi de plus révélateur l'avons-nous souvent dit, qu'un blog... de nos photos de bébé au sourire de nos enfants, en passant par nos coups de gueule et nos coups de coeur, on s'y découvre lentement mais sûrement, avec la naïveté qui sied à un anonymat qui n'est que de surface), d'autant plus précieuse qu'elle est gratuite et sans obligation en retour ! Marque-page Delacroix, carte amicale, livre rare... comment marquer de façon plus efficace une connivence parfaite ?
J'ai aimé le choix du livre, édition bilingue qui permet de retrouver à côté de la traduction française, l'original portugais dont les mots chantent et riment. J'ai aimé la qualité du papier (je ne suis pas assez savante pour l'identifier, un chiffon peut-être ?) et d'avoir à couper les pages avec un stylet, au fur et à mesure que la lecture progresse. J'ai aimé le titre qui, à lui seul, est un programme d'avenir : "Message"... Pessoa avait initialement appelé son recueil Portugal mais a finalement opté pour Mensagem, à la portée plus universelle. Et, d’après un manuscrit retrouvé du poète, le mot Mensagem cache "Mens agitat molem." (c’est l’esprit qui fait mouvoir la matière). Message exalte la gloire et les hauts faits du peuple portugais.
Ce poème d'inspiration ésotérique et prophétique frémit d'un souffle épique, qui non seulement glorifie le destin d'un peuple particulier, mais aussi celui d'une Patrie universelle, où tous les hommes pourraient se reconnaître pour peu qu'ils acceptent d'ouvrir leur être au souffle de l'Esprit. "Ecoutez" dans son livre premier cette belle approche de son pays :
Avouez que l'image est parfaite, le propos évident (l'Occident, futur de son passé) et que vous avez souri, comme moi, à l'idée de ces deux coudes, l'Italie et l'Angleterre... Et de ce visage ouvert vers le large, posé sur la main de l'Europe !
L'Europe ici s'étend, sur ses coudes posée :
D'Orient en Occident, elle s'étend, regarde,
Et une chevelure romantique
Recouvre ses yeux grecs, emplis de souvenirs.
Son coude gauche est reculé ;
Le droit en angle disposé.
L'un marque l'Italie sur laquelle il se pose ;
L'autre dit l'Angleterres qur qui, plus éloignée,
Il supporte la main, où s'appuie le visage.
Elle regarde, regard de sphynx, fatal,
L'Occident, futur de son passé.
Ce n'est qu'un modeste présent,j'ai pris un réel plaisir à le choisir ainsi que le marque-page et la carte qui illustre ce que en cette période tu es pour pour moi.
RépondreSupprimerSais-tu qu'ils éditent aussi ceci:
http://www.jose-corti.fr/titresromantiques/JournalDelacroix.html
??
J'ai encore plein de tours dans ma besace!!!!
Justement, Pessoa est dans ma liste de livres à acheter.
RépondreSupprimerPassionnant votre billet.
je ne manquerai pas de courir acheter ce livre.
merci
J'ai bien l'intention de me rendre au Portugal prochainement, l'avion part deux fois par semaine à 2 km de chez moi. Je ne connais pas ce pays ni lu Pessoa....que de lacunes. Bon début de semaine
RépondreSupprimerVeinard, vas-y vite au Portugal c'est un pays superbe et très sympathique... tu y trouveras des sources d'inspiration intéressantes. Et tu nous raconteras... en photos !
RépondreSupprimerUne belle découverte.
RépondreSupprimerFrançoise est une personne merveilleuse. Des présents choisis avec une grande attention.
Il y avait la botte Italienne (notre grenier alimentaire/pasta et tutti quanti), la France en forme de croix et maintenant le Portugal et son profil...qui continue ?