Levés tôt, nous profitons de l’escale à Harstad pour saluer le Nordsjernen, un des plus anciens navires de la flotte Hurtigruten, qui traîne à quai en attendant un passager retardataire. Il est rustique et recherché, parait-il, par les aficionados de l’Express Côtier qui ont déjà fait 7 ou 8 fois le trajet et finissent par rechercher plus d’authenticité en navigant sur des bâtiments plus anciens. Malgré notre prétexte de départ, le Polarlys, nous avions choisi un bâtiment récent, plus confortable, plus ouvert aussi n’ayant pas encore ces ambitions de puristes !
Au large d’Harstad, alors que nous croisons vers les îles Vesterålen, nous repérons, grâce au car de touristes du bateau qui l’aborde bruyamment, l’église médiévale de Trondenes, sans doute une des plus anciennes églises du coin.
Au large d’Harstad, alors que nous croisons vers les îles Vesterålen, nous repérons, grâce au car de touristes du bateau qui l’aborde bruyamment, l’église médiévale de Trondenes, sans doute une des plus anciennes églises du coin.
Les escales du matin étaient toutes brèves, et notre capitaine, toujours en retard, les raccourcit encore ! Cela n’empêche pas Alter de m’offrir à la Galerie de Dick Monshouwer, dans le petit port de Risøyhamn, une broche en cristal de roche, aux inclusions végétales diverses, d’un joli design contemporain, sertie d’acier brut et parsemée de branches d’or. Elle sera pour moi, toujours sur un revers de tailleur, un souvenir tangible de notre voyage. L’embarquement de quantités de cas de tourbes en prévision de l’engraissage des jardins du sud à l’entrée du printemps, nous a donné un petit répit pour cet achat impromptu.
Il fait un soleil éblouissant depuis le lever du jour, et avant la halte à Sortland, nous avons le temps d’un spa, délice vraiment appréciable dans cette ambiance cristalline. Long trempage entrecoupé de sorties pour se rafraichir jusqu’à ce que notre spa, où nous étions déjà 4, soit pris d’assaut par 4 anglaises de « constitution traditionnelle ». Armées de verres et d’un cubitainer de vin rouge, elles piaillent avec entrain et font déborder la piscine. Il est temps de sortir ! Séchage au soleil, nous avons fait l’objet d’une prise de vue par des allemands hilares qui faisaient un panoramique entre des gens emmitouflés de bonnets de fourrure, gants et autres écharpes et nous, qui nous exposions en maillot de bain en plus parfaite quiétude.
Depuis Risøyhamn, nous navigons entre les îles Vestérålen, parfois très proches des rives, parfois dans des chenaux creusés tout exprès pour supporter les tirants d’eau des navires Hurtigrute, si bien qu’on voit le fond de part et d’autre du pont. Un pont aux lignes audacieuses relie la cité moderne de Sortland à l’île de Langøya, et nous admirons encore une fois les talents des norvégiens en matière d'ouvrages d'art.
Depuis Risøyhamn, nous navigons entre les îles Vestérålen, parfois très proches des rives, parfois dans des chenaux creusés tout exprès pour supporter les tirants d’eau des navires Hurtigrute, si bien qu’on voit le fond de part et d’autre du pont. Un pont aux lignes audacieuses relie la cité moderne de Sortland à l’île de Langøya, et nous admirons encore une fois les talents des norvégiens en matière d'ouvrages d'art.
Après le déjeuner, halte à Stokmarknes. Une bonne moitié du bateau se précipite clopin clopant vers le musée Hurtigruten, où est reconstituée l’histoire de l’Express Côtier. Un navire de la compagnie datant de 1912, le Finnmarken réformé en 1993, est en cale sèche et ouvert à la visite. Il donne une idée du « confort » qui règne sur les plus vieux bateaux de la ligne !
L’entrée dans le Raftsundet, étroit défilé d’environ 26 kms de longueur, nous réserve de nouveaux émerveillements. La lumière est cristalline, la surface de l’eau est brillante comme un miroir et les teintes bleutées et rosées du ciel et des eaux jouent pour nous une symphonie de reflets éblouissante. Nous quittons les îles Vesterålen pour les îles Lofoten, et le paysage se fait plus doux, encadré de montagnes que dévalent de nombreuses cascades. Il est temps pour nous d’embarquer sur le petit bateau de pêche pour une excursion dangereusement dénommée « Safari aux aigles de mer ». Avec un nom pareil, nous nous attendons à un promène-couillon de la plus belle eau, aventure dans laquelle nous serions, bien évidemment les couillons.
L’entrée dans le Raftsundet, étroit défilé d’environ 26 kms de longueur, nous réserve de nouveaux émerveillements. La lumière est cristalline, la surface de l’eau est brillante comme un miroir et les teintes bleutées et rosées du ciel et des eaux jouent pour nous une symphonie de reflets éblouissante. Nous quittons les îles Vesterålen pour les îles Lofoten, et le paysage se fait plus doux, encadré de montagnes que dévalent de nombreuses cascades. Il est temps pour nous d’embarquer sur le petit bateau de pêche pour une excursion dangereusement dénommée « Safari aux aigles de mer ». Avec un nom pareil, nous nous attendons à un promène-couillon de la plus belle eau, aventure dans laquelle nous serions, bien évidemment les couillons.
C’est une virée proprement merveilleuse que nous allons vivre là. Le petit bateau nous amène d’abord à l’entrée du Trollfjord, aperçu à l’aller de nuit, et encore interdit aujourd’hui à la navigation pour cause de fonte des neiges et de risques d’avalanches sur les navires. Nous nous balançons quelques instants sous les parois étincelantes de l’entrée du fjord, sombres et dégoulinantes de petites cascades carillonnantes. Le soleil joue sur les roches humides, les parant des miroitements précieux. Nous saluons nos compagnons restés sur le Nordnorge et fonçons vers nos oiseaux.
Attirée par des gâteaux et des morceaux de pain, une escouade de mouettes nous escorte en paillant énergiquement, et nous admirons leurs ventres blancs et duveteux à quelques centimètres. Je me dis qu’il faudra penser à emporter du pain dur lors de notre prochaine sortie entre amis au phare de Cordouan, le vol des mouettes vu du dessous étant ma foi fort joli.
Mais le plus étonnant nous attend : le bateau ralentit, s’arrête, et les deux personnes qui nous accompagnent sifflent. Le nez en l’air, l’œil à l’affût, nous attendons… soudain, un bras se tend, et au loin une silhouette isolée, s’approche : c’est le pygargue à queue blanche, majestueux, qui vient vers nous. Il vole énergiquement, puis amorce son approche, plane, ralentit, tournoie et plonge sur le poisson qu’on vient de lui jeter. Il nous frôle, passe à quelques centimètres de nous, tellement émerveillés qu’on en oublie de photographier son plongeon. Nous en verrons ainsi une vingtaine, certains ratant pour notre plus grand bonheur leur prise, et revenant se faire admirer : le pygargue est un aigle très corpulent et de grande taille. Sa silhouette massive est caractérisée par une large envergure et sa queue, courte, est parsemée de plumes blanches. L'ensemble du plumage est brun foncé sauf la tête et la base du cou légèrement plus clairs. La moitié de la longueur des pattes est emplumée. La tête est large et le bec très massif. Les pattes et le bec sont jaunes, quand il plonge pour attraper le poisson entre ses serres, il les propulse en avant pour faciliter le freinage et repart, alourdi, serrant sa proie avec force, rasant l’eau pour rejoindre son repaire.
Attirée par des gâteaux et des morceaux de pain, une escouade de mouettes nous escorte en paillant énergiquement, et nous admirons leurs ventres blancs et duveteux à quelques centimètres. Je me dis qu’il faudra penser à emporter du pain dur lors de notre prochaine sortie entre amis au phare de Cordouan, le vol des mouettes vu du dessous étant ma foi fort joli.
Mais le plus étonnant nous attend : le bateau ralentit, s’arrête, et les deux personnes qui nous accompagnent sifflent. Le nez en l’air, l’œil à l’affût, nous attendons… soudain, un bras se tend, et au loin une silhouette isolée, s’approche : c’est le pygargue à queue blanche, majestueux, qui vient vers nous. Il vole énergiquement, puis amorce son approche, plane, ralentit, tournoie et plonge sur le poisson qu’on vient de lui jeter. Il nous frôle, passe à quelques centimètres de nous, tellement émerveillés qu’on en oublie de photographier son plongeon. Nous en verrons ainsi une vingtaine, certains ratant pour notre plus grand bonheur leur prise, et revenant se faire admirer : le pygargue est un aigle très corpulent et de grande taille. Sa silhouette massive est caractérisée par une large envergure et sa queue, courte, est parsemée de plumes blanches. L'ensemble du plumage est brun foncé sauf la tête et la base du cou légèrement plus clairs. La moitié de la longueur des pattes est emplumée. La tête est large et le bec très massif. Les pattes et le bec sont jaunes, quand il plonge pour attraper le poisson entre ses serres, il les propulse en avant pour faciliter le freinage et repart, alourdi, serrant sa proie avec force, rasant l’eau pour rejoindre son repaire.
Chaque approche nous maintient haletants et émus, chaque plongeon nous tire des cris de joie. C’est certainement un des plus beaux promène-couillon que nous ayons jamais vécu, tant la proximité avec ces animaux élégants et majestueux est impressionnante.
Plus tard, la balade dure plus de deux heures, nous abordons les îles Lofoten, longeons les habitations sur pilotis de Svolvaer où les « rorbuer » posés au-dessus des flots nous accueillent comme une Venise miniature et rustique. Le temps de reprendre contact avec la réalité, nous allons vider la carte mémoire de l’appareil photo, alourdie de centaines de photos de pygargues, et retournons visiter Svolvaer : un curieux mélange de modernisme échevelé et pas toujours respectueux de l’environnement, et de petites maisons traditionnels, ces « rorbuer » transformés en maisons de vacances. Car les îles Lofoten vivent essentiellement du tourisme, et les galeries d’art sont ici plus nombreuses que les marchands de poisson. Certes on croise des séchoirs à morue, en activité d’ailleurs ce qui nous vaut des remugles assez forts, mais partout ce ne sont qu’hôtels et gites coquets. Un norvégien en week-end engage la conversation. D’où venons-nous, aimons-nous le pays… Rassuré sur notre appréciation, il nous confie que le moment le plus propice selon lui, qui a vu de nombreux pays et admiré de nombreuses merveilles, c’est du 15 février au 15 mars. L’hiver commence à céder le pas, la neige bloque moins les routes, les jours rallongent et la lumière des îles Lofoten est particulièrement magique, bleutée, sauvage, éblouissante et unique. Il faut revenir début mars, lui ne s’en lasse pas et c’est, malgré tous ses voyages, l’endroit qu’il trouve le plus beau au monde !
Nous dînons dans une ambiance paisible et douce, les yeux encore plein des merveilles de la journée : un groupe important de visiteurs est parti en début d’après-midi faire le tour des Lofoten en bus et nous ne les récupérons que plus tard ce qui nous vaut cette salle à manger très calme, propice aux évocations emplumées pleines de nostalgie.
L'aigle est, vous l'avez compris, dédié à Chic !
Waouh !! là je suis tombé par terre mais c'est pas la faute à Voltaire....c'est la faute à Mimi :)) Superbe !
RépondreSupprimerOulala z'ai les yeux qui m'piquent :))
RépondreSupprimerJe me délecte à ton récit, à ce voyage extraordinaire !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la photo de l'église et les dernières avec les couleurs caractéristiques mais tellement "chaudes" !
Tes photos sont époustouflantes.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si l'aigle est dédié à Chic mais j'avais comme le sentiment que ton billet m'était destiné.
Tout ce que j'aime,les reflets,la nature,les touristes bruyants....
C'est sur une île déserte que nous devons partir!!
Je vais vraiment devoir faire du bourrage de crane auprès du gentilhomme!!!
Aloïs, tous mes billets, surtout ceux sur la Norvège, te sont implicitement dédiés... pour l'idée de l'île déserte j'en ai une à te soumettre qui plaira peut-être au gentilhomme, faudrait que je fasse un billet pour en parler !
RépondreSupprimerChic, j'adore quand tu m'appelles Mimi, parce que Mimi c'est Alter (Michel) et ainsi il devient encore plus Ego... bref, je résume car je suis en train de m'emmêler : l'aigle c'est lui qui l'a prise (il a un Canon 50D bon ça aide !) mais en pensant à toi, l'oiseau !!
Moun, merci merci, c'est pour partager et qui sait, donner envie... c'est vraiment le pays d'une transparence de l'air étonnante...
Tes photos sont magnifiques Michelaise et la passion avec laquelle tu racontes ce voyage me donne vraiment envie de découvrir ces paysages extraordinaires.
RépondreSupprimerMerci pour tous ces beaux souvenirs que tu partages si gentiment avec nous.
Eblouissant, étincelant ton voyage dans les fjords dont je rêve.
RépondreSupprimerOui, j´irai un jour.
J´adore la broche.
J´ai visité le nord de l´Europe en 1971 et fus fascinée par ces pays car nous l´avons parcouru en voiture venant de Sevilla jusqu´à Stockolm.
Fus émerveillée par les paysages d´eau, de mer, et des arbres, des arbres... une campagne accueillante.
On sentait le respect pour la nature déjà.
Copenhague, Stockolm furent mes villes préférées avec un niveau et une qualité de vie étonnante.
bon week-end
Oups...Mimi ça te va si bien :)
RépondreSupprimerJe viens de m'apercevoir que j'avais sauté le 9, quel dommage, c'est toujours aussi splendide !
RépondreSupprimerUn norvégien qui aime son pays ... l'endroit le plus beau du monde !! un peu normal non??
Merci de nous avoir fait partager ce magnifique voyage !!