Quant Claude Allègre menaçait de "dégraisser le mammouth", tout le monde s'accordait à dire qu'il avait exprimé son avis de façon trop abrupte, et qu'il aurait dû, en matière de diagnostic, le présenter de façon plus délicate. Pour autant, je vais à mon tour ne pas faire dans la dentelle, et vous déconseiller formellement d'aller voir "Mammuth". Je sais, je vais à contre courant : 3 étoiles dans les Fiches du Cinéma, une critique presse excellente sur Allociné, où la critique spectateurs est moins convaincue, une salle comble à Saint Georges qui, d'ordinaire fait dans les 10 à 20% de remplissage. Il faut dire que le film a été tourné dans la région et l'on y aperçoit l'église Notre Dame, la plage de Vallières, et quelques bistrots royannais. Ce qui peut expliquer ce succès local, tant il est vrai que les films font toujours salle pleine sur les lieux du tournage. Mais il n'empêche qu'entre la figure emblématique de notre Depardieu national, l'air gnangnan de Yolande Moreau, l'idée du road moovie vaguement social, sur fond de travail au black et d'absurdités administratives et le tapage médiatique qui a accompagné la sortie du film, Mammuth fait partie des films qui plaisent. Donc je vais me faire des ennemis !! J'ai cru comprendre au détour de quelques articles que le film devait une bonne part de son succès à ses accointances télévisuelles, les réalisateurs ayant semble-t-il déjà sévi sur le petit écran, dans une émission déjantée qui fait les beaux jours de Canal +. Étant en la matière d'une ignorance colossale, j'ai du mal à comprendre l'impact de la télévision sur les réputations et autres succès cinématographiques.
Nous l'avons, quant à nous, trouvé tout simplement affligeant et n'avons même pas tenu jusqu'à la fin. Entre les teintes kodachromes criardes destinées à faire années 70, les bons sentiments, tartinés à la cuillère, les épisodes décousus qui veulent impulser à l'œuvre un air vaguement surréaliste, les acteurs secondaires qui jouent comme des pieds, les cocasseries parfois sinistres (comme la scène au restaurant où un représentant de commerce fait pleurer tous ses pareils en téléphonant à sa petite fille, ou la scène proprement atroce de masturbation réciproque entre Depardieu et son oncle), l'ensemble est véritablement consternant. Rien n'est à sauver dans ce méli-mélo larmoyant et complaisant. La province profonde et le monde des sans-grades sont présentés comme un ramassis de demeurés agressifs, vaguement débiles, velléitaires et tous plus ou moins malhonnêtes. Ce qui nous donne un exotisme de bon aloi mais pas franchement séduisant. Le scénario est indigent et l'histoire téléphonée de la petite amie morte dans un accident de moto sonne creux et artificiel. Adjani, caricaturée en poupée de 20 ans, maquillée des stigmates sanguinolents d'une revenante improbable, est un des ratages les plus spectaculaires du film. Quant à Depardieu, massif, inexpressif, repoussant, il ne joue pas, il traine sans conviction sa carcasse d'une péripétie à l'autre, et on l'a connu plus persuasif.
Donc laissons Mammouth à son public pléthorique, cela fait des recettes intéressantes pour les salles art et essai qui peuvent ensuite passer quelques films moins médiatisés, qui font notre bonheur ! C'est finalement une manne providentielle, qui permet à nos salles de ne pas être déficitaires.
Nous l'avons, quant à nous, trouvé tout simplement affligeant et n'avons même pas tenu jusqu'à la fin. Entre les teintes kodachromes criardes destinées à faire années 70, les bons sentiments, tartinés à la cuillère, les épisodes décousus qui veulent impulser à l'œuvre un air vaguement surréaliste, les acteurs secondaires qui jouent comme des pieds, les cocasseries parfois sinistres (comme la scène au restaurant où un représentant de commerce fait pleurer tous ses pareils en téléphonant à sa petite fille, ou la scène proprement atroce de masturbation réciproque entre Depardieu et son oncle), l'ensemble est véritablement consternant. Rien n'est à sauver dans ce méli-mélo larmoyant et complaisant. La province profonde et le monde des sans-grades sont présentés comme un ramassis de demeurés agressifs, vaguement débiles, velléitaires et tous plus ou moins malhonnêtes. Ce qui nous donne un exotisme de bon aloi mais pas franchement séduisant. Le scénario est indigent et l'histoire téléphonée de la petite amie morte dans un accident de moto sonne creux et artificiel. Adjani, caricaturée en poupée de 20 ans, maquillée des stigmates sanguinolents d'une revenante improbable, est un des ratages les plus spectaculaires du film. Quant à Depardieu, massif, inexpressif, repoussant, il ne joue pas, il traine sans conviction sa carcasse d'une péripétie à l'autre, et on l'a connu plus persuasif.
Donc laissons Mammouth à son public pléthorique, cela fait des recettes intéressantes pour les salles art et essai qui peuvent ensuite passer quelques films moins médiatisés, qui font notre bonheur ! C'est finalement une manne providentielle, qui permet à nos salles de ne pas être déficitaires.
Je n'avais pas trop envie de le voir et bien là tu ne m'encourages pas et c'est bien ainsi.....
RépondreSupprimerBen dis donc. de toute manières je n'ai encore rien entendu à propos de ce film. De plus cela fait plusieurs années que Depardieu traîne sa carcasse.
RépondreSupprimerA quoi cela tiens donc que les gens s'y précipitent. Une pub bien ciblée.
Un petit coucou de Lausanne.
Nous on a beaucoup aimé. Bisous
RépondreSupprimerVous aimez bien les films un peu déjantés qui nous laissent froids, je me rappelle d'un désaccord sur ce film dont j'ai oublié le nom avec deux danseurs dont l'une perdait une jambe !!!
RépondreSupprimerBéatrice, je ne sais pas si Depardieu a le même succès en Suisse qu'en France mais parfois il est excellent !
Bon Martine, que cela ne t'empêche pas d'y aller, tu vois Mandarine a aimé !!
Frédéric voulait y aller...moi pas du tout, ta critique confirme ce que je pensais !
RépondreSupprimerBelle semaine.
Pour ma part je te fais confiance, çà confirme mon manque d'enthousiasme à le visionner. Bonne nuit Michelaise
RépondreSupprimerBonsoir Michelaise,
RépondreSupprimerJe n'ai pas vu assez d'extraits, et pour être sincère je ne me suis pas assez penchée sur la question pour me faire ma propre opinion.
De prime abord, le film ne m'attire pas particulièrement.
Ce, malgré la présence de « Depardiou » et Yolande Moreau que j'avais beaucoup aimée dans le rôle de Séraphine.
Merci pour les infos...toujours utiles. ;)
J'aime bien tes critiques de films, je les trouve enlevées et un rien anticonformistes, et ça me plaît !
RépondreSupprimerBonne journée.
Norma
Ce que je n'ai pas aimé en fait, c'est le côté faussement naïf, sous-tendu par un manque réel d'inspiration. Cela se VEUT déjanté, mais les gags sont forcés, les situations rebattues : dès la première scène, j'ai râlé : l'ouvrier qui fait sa dernière journée et qui affronte un gros coup de cafard devant son casier vide qu'il va quitter définitivement, on a déjà vu ça des centaines de fois au cinéma. J'avoue que la scène suivante, celle du pot d'adieu m'a fait rire, mais elle était outrée et terriblement figée. Et tout était à l'avenant. N'ayant pas vu la fin du film, on peut imaginer que les réalisateurs ont soudain eu un coup de génie, mais j'en ai supporté presqu'une heure sans que rien de semblable ne se manifeste à mes yeux. Mais je le répète, certains ont aimé, voire beaucoup comme Mandarine !!
RépondreSupprimerBon eh bien on est prévenu !! oui, je m'étais dit que peut-être ce film ... bon , on verra s'il continue à pleuvoir... histoire de se faire une idée pour nous-même, mais je te fais confiance !
RépondreSupprimerEh bien je suis bien contente qu'il fasse encore beau!!
RépondreSupprimerAloïs, on a dit le ciné, pour l'hiver, sinon cela nous priverait de tes jolies balades
RépondreSupprimerJe n'étais pas tentée par le film car je ne suis pas fan de Depardieu, que je trouve très inégal dans son jeu. Ta critique toujours aussi pointue me conforte dans mon idée. Si la pluie continue et si mon devoir de mamy me le permet, j'irai voir autre chose...
RépondreSupprimerQuoi de plus beau qu'un devoir de mamy !!! Je trouve aussi Depardieu très inégal, il peut être excellent ou très lourd, là il ne semble pas être "dans" le rôle. Il traine ses kilos c'est tout, pas de charisme
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