Comme je ne peux pas vous conter par le menu tous nos Jeudis Romans, ni continuer à marche forcée ma tentative de conversion des troupes à l'abstraction lyrique, sous peine qu'Aloïs, malgré son évidente bonne volonté, ne finisse par faire une manif, je trouve fort à propos de me rappeler que ce blog est écrit pour mes filles. Et comme il est du devoir de toute maman qui se respecte de faire l'éducation culinaire de ses enfants, je vais sacrifier tout bonnement à la tradition. Une recette n'est pas coutume !
Et qu'on ne vienne pas me dire que je fais de la course au compteur !! Car ceux qui me connaissent savent que pour moi, la cuisine est improvisation et invention. Je suis fort imprécise dans mes recommandations, fort brève dans mes instructions et si la lecture de Curnonsky me fascine encore, c'est parce qu'il dit tout ce qui m'échappe : les doses, les gestes. Mais surtout, il use de ce vocabulaire si riche de l'art de cuisiner, qui conjugue monder et échauder, trousser ou suer, contiser ou luter comme nous disons rire et parler. On y trouve tout un attirail plaisant de brunoise, de fumet, de matignon ou de chiffonnade. Tous mots que mon correcteur orthographique refuse avec la dernière énergie, et dont nos chefs les plus hardis n'osent plus user dans leurs écrits. Une desserte n'y est pas un meuble mais "des mets qui restent après un repas, et qui peuvent servir à des préparations ultérieures, en hachis ou en farce". Mais, rassurez-vous, je ne vais pas pratiquer ici l'art très féminin d'accommoder les restes, même si, aimant l'impro et de culture économe, je fais partie de celles qui le pratiquent à outrance. La faute à mes parents qui m'ont appris à ne rien jeter, et j'en m'en trouve fort bien : on déguste ainsi parfois de véritables festins improvisés. Mais cet art plus que tout autre ne se met guère en mots, encore moins en instructions puisque, par définition, il "fait avec les moyens du bord".
Et qu'on ne vienne pas me dire que je fais de la course au compteur !! Car ceux qui me connaissent savent que pour moi, la cuisine est improvisation et invention. Je suis fort imprécise dans mes recommandations, fort brève dans mes instructions et si la lecture de Curnonsky me fascine encore, c'est parce qu'il dit tout ce qui m'échappe : les doses, les gestes. Mais surtout, il use de ce vocabulaire si riche de l'art de cuisiner, qui conjugue monder et échauder, trousser ou suer, contiser ou luter comme nous disons rire et parler. On y trouve tout un attirail plaisant de brunoise, de fumet, de matignon ou de chiffonnade. Tous mots que mon correcteur orthographique refuse avec la dernière énergie, et dont nos chefs les plus hardis n'osent plus user dans leurs écrits. Une desserte n'y est pas un meuble mais "des mets qui restent après un repas, et qui peuvent servir à des préparations ultérieures, en hachis ou en farce". Mais, rassurez-vous, je ne vais pas pratiquer ici l'art très féminin d'accommoder les restes, même si, aimant l'impro et de culture économe, je fais partie de celles qui le pratiquent à outrance. La faute à mes parents qui m'ont appris à ne rien jeter, et j'en m'en trouve fort bien : on déguste ainsi parfois de véritables festins improvisés. Mais cet art plus que tout autre ne se met guère en mots, encore moins en instructions puisque, par définition, il "fait avec les moyens du bord".
Adoncques... il me faut en venir au fait. Vous l'avez deviné, la recette est fort courte, d'où ce déluge verbal pour vous la présenter. On met dans un blender deux avocats très mûrs (trop est encore mieux ! aïe, voilà que je me trahis, il s'agit bien d'utiliser un fruit qui, sinon, aurait allure de "reste"), une grosse giclée de citron, et un yaourt bulgare pur brebis. Il faut saler assez fermement, poivrer énergiquement, et rajouter une pincée de piment d'espelette. Pas trop, car on en rajoutera quelques grains dans chaque coupe de service, ainsi que quelques feuilles de roquette émincées, qui parfument agréablement l'ensemble. Servir très frais. Avouez que la fin fait tout à fait "pro" !!
A déguster avec "deux doigts de Porto"... Comme dans tout bon roman du XIXème !
A déguster avec "deux doigts de Porto"... Comme dans tout bon roman du XIXème !
Un plaisir de te lire
RépondreSupprimerBonne soirée
Il n'y a pas que la fin qui fait "pro", la présentation aussi...
RépondreSupprimerEt... est-ce que c'était bon ?
Une petite recette toute simple, entre deux...amoureux
RépondreSupprimerentre deux...mers...
en tout cas j'adopte pour un soir où on n'a pas envie de se mettre au piano!!!!
Bonne soirée Michelaise!
Jolie petite recette, presque simple à l'extrème, mais au résultat qui doit être fameux ! A tester d'urgence, n'est-ce pas, tant que la saison est aux avocats !
RépondreSupprimerBisous
Une recette de plus...mais celle là j'espère ne pas la rater !
RépondreSupprimerTon article précédent était passionnant. Merci.
D'abord les Jeudis Romans j'en veux et j'en redemande jusqu'à plus soif,même si je suis verte de jalousie.
RépondreSupprimerJe suis surprise que tu ne nous aies pas parlé du tartan d'Ouessant!
Et je me suis un peu absentée pour faire un aller retour Paris dont j'ai le secret,d'où mon silence.
Tout cela entre deux soirées festival une sous le coude l'autre sur le feu,j'y cours
A très bientôt
PS:Je vais tester ta recette si je suis malade ce ne sera pas de ta faute mais celle d'un traitement...
Merci Alba... oui, oui c'était très bon Norma.
RépondreSupprimerKoka sûr que c'est simple, tu sais que les recettes compliquées me donnent des boutons ! Et puis, on en trouve tant qu'on veut dans les livres de cuisine !!
Merci Enitram, les z'amoureux sont aussi des gourmands et à Ouessant c'était un peu court côté gastro !!!
Françoise en fait je suis privé d'internet donc je n'ai pas pu finir Ouessant, mais le tartan ? vais devoir chercher sur google !!!
Je ne sais pas si tu vas le trouver sur le net,il vient juste d'être créé.
RépondreSupprimerTu vois cela sert des 1100kms en 30 heures pour ne pas s'endormir on écoute la radio et on apprend qu'à Ouessant un tartan est né
Voilà, j'ai trouvé l'info du tartan... 1100 kms en 30h et tu m'étonnes que tu sois vannée...
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