L'objectif est, comme souvent, un peu pompeux "Tisser des liens particuliers entre les artistes et les habitants du territoire... Créer l'événement, en guidant la population vers de nouveaux lieux de présentation artistique, vers l'art contemporain"... Oui, oui, Aloïs, nos édiles pensent à toi !!
Et il faut bien admettre que le projet est insolite : on a mis à disposition d'artistes d'univers variés des containers de transport maritime, qui seront implantés dans différentes communes du pays royannais. Pour l'heure c'est Carole Marchais, sculpteur, qui s'est vue confier les caisses brutes de Talmont pour y exposer ses installations. Je vous épargne le jargon culturellement correct du dépliant qui accompagne l'exposition pour reconnaître que ses saynètes rendant compte de sa perception des 5 communes environnantes sont charmantes. Elle travaille avec des matériaux en tous genres, naturels ou manufacturés : ajoncs, varech, filets de pêche, rape de vigne... Plutôt du land art que de la sculpture, mais malheureusement du land art statique et institutionnalisé. Un peu pauvre. Alors qu'il me semble, si j'en crois Roger dont je ne saurais trop vous recommander le blog, Le Chemin des Grands Jardins, que le vrai land art est une quête, un sentier initatique et désintéressé, ce qui fait sa richesse. Il explique particulièrement bien cela dans son dernier billet (celui du 15/10/201) qu'il conclut en disant que quand l'inspiration est piégée, il a le sentiment d'avoir enfin trouvé "le mot juste, la phrase à inscrire dans le paysage, sans paroles, avec respect".
Alors à défaut de s'esbaudir sur Container, nous avons arpenté Talmont avec l'impression toujours renouvelée d'une découverte inattendue, puis nous avons emprunté la balade qui rejoint le port de Meschers, zigzagant sur les digues dévastées par Xynthia, serpentant par ces pistes qui surplombent les marécages étincelants sous le soleil de fin de journée.
J'aime beaucoup ta balade, avec la lumière si particulière de ces paysages marins, faite d'une douceur ténue...
RépondreSupprimerBonne semaine, Michelaise !
Chère Michelaise,
RépondreSupprimerPeut-on dédouaner l'artiste qui choisit d'être " un officiel de la culture" du système à gros sous de l'Art Contemporain et de ses pièges à gogo ?
Un jugement de plus, tu me diras, et qui n'intéresse personne. C'est vrai qu'en matière de crime, il n'est pas le plus sordide. Personne n'imagine les montagnes d'argent qui arrosent certaine têtes d'affiche de l'Art contemporain ni quelle course à l'échalote il existe dans ces milieux pour séduire les décideurs, qui sont parfaits, sans peur et sans reproche, de purs esprits ne désirant qu'une chose: sauver la France. Ces maîtres nageurs sauveteurs sont aussi passés maîtres de l'enfumage des abeilles que nous sommes. Il suffit de lire leur prose pour comprendre. Mais allez donc leur demander de se mettre à l'eau pour de bon ( de quitter les cocktails mondains, onéreux où le champagne coule comme le Rhône, à Lyon )pour sauver un de leurs protégés en disgrâce et vous verrez que leur courage est bien ancré à leur place.
Je ne pense pas qu'il y ait de vrai land art, comme tu dis, mais une vraie démarche propre à découvrir une pratique de cet art, s'inscrivant dans sa propre vie. Ce qui existe, ce sont de vrais opportunistes, de vrais gogo et une mode qui passe très vite. Nous en sommes au container,bon... c'est encore mieux de les transformer en rien que de les voir remplis de clandestins , et servant de cercueil à ces pauvres hères.
Ce n'est pas tant la démarche de l'artiste qui peut aussi avoir faim,( c'est courant dans le milieu) que le système que je dénonce en ayant bien le sentiment de crier dans le désert où parfois, quelques caravanes viennent à passer, transportant des lecteurs.
Je te remercie de m'avoir donné l'occasion, encore une fois de réagir sur ces petits scandales dont personne ne parle et qui coûtent très cher, sur un ton humoristique.
Très amicalement,
Roger
Contrairement à ce que tu pensais je n'ai pas râlé pour ton précédent billet.
RépondreSupprimerLà par contre je commençais à râler,encore me suis-je exprimée en ouvrant ton billet.
Mais Dame Talmont est venue à mon secours
La lumière est douce,une grande sérénité se dégage de ta balade,pas de touristes pour gâcher le paysage.
Finalement je vais remercier les containers sans eux nous n'aurions peut-être pas fait cette jolie balade iodée pleine de douceur
Vous nous proposez une bien belle promenade, Michelaise, pour commencer la soirée. Je réalise que je ne suis pas revenue à Talmont depuis plus de vingt ans (j'ai honte). Mais grâce à vous, je retrouve d'agréables souvenirs. Merci beaucoup et bonne semaine! J'espère que vous aurez moins froid qu'en Limousin..
RépondreSupprimerAnne
Bonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerFinalement, et comme souvent pour tout, il a le vrai et le faux...
J'apprécie beaucoup ta référence à Roger ( que je fréquente moi aussi ) comme j'apprécie les photos du haut et du bas...pour leurs différences.
Une réflexion philosophique, quoi...
Bonne journée.
Je t'embrasse.
Ah ROger, exactement la réaction que j'attendais de toi ! Mais non, je te rassure, je n'attendais rien, mais tu dis précisément ce qui convient, quant à cette course à l'échalote des milieux soi disant "artistiques", milieu que je ne fréquente guère, même pas du tout, mais dont je soupçonnais qu'ils fonctionnent comme tu le décris avec humour. Sois aussi salué pour avoir eu le bon sens d'ajouter "Ce n'est pas tant la démarche de l'artiste qui peut aussi avoir faim,( c'est courant dans le milieu) que le système que je dénonce"... Ravie de ta réaction !
RépondreSupprimerAnne, il faut venir faire un tour à Talmont, un jour hors saison, quand il fait beau, c'est tellement merveilleux cet endroit ! Merci de m'y avoir suivie !!
RépondreSupprimerNorma, tu as le mot juste "une douceur ténue", je dis parfois "un charme discret", cela ne saute pas aux yeux, ce n'est pas raccoleur, mais on s'y retrouve !!
RépondreSupprimerAloïs, je fais rien qu'à te faire enrager !!! Car j'ai ri avant de publier le billet en imaginant tes rugissements en lisant l'introduction !!! Et au passage, petit clin d'oeil, Talmont t'attend !
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