Article dédié à Koka (décidemment !!)
Un voyage à Paris, fut-ce pour y subir quelques conférences de plus profond ennui, ou mieux, y voir nos filles, mais sans concert, ne peut se concevoir ! Pardon, je radote !!! C’est Koka qui nous a offert notre concert du week-end (c'était il y a peu la saint Alter !!), et ce fut pour nous une découverte que d’aller écouter un opéra au Stade de France. Pas évident quand on a l’habitude des scènes classiques d’affronter sans appréhension la démesure de ce lieu où nous allons plus souvent chanter la Marseillaise et applaudir les valeureux rugbymen lors de quelque tournoi des 6 Nations, ou finale du Top 14.
Mais, une fois admis que les artistes chantent avec micro (et ici cela ne pose aucun problème d'autant que les réglages techniques sont au top), qu’il y a quelques rumeurs de circulation en arrière-fond et qu’on vient s’en mettre plein les mirettes autant que plein des oreilles, tout fut parfait. D’autant que l’œuvre donnée à Saint Denis se prête sans conteste au lieu : Aïda, conçu pour être joué devant les Pyramides d’Egypte lors de l’inauguration du Canal de Suez, n’a rien d’un opéra intimiste et une mise en scène colossale lui convient parfaitement. Mieux, le gigantisme permet de regarder avec plaisir quelques longueurs de la partition qu’on supporte difficilement dans un théâtre à l’italienne. Les tentatives d’animation de chœurs empotés, sur des scènes d’opéras exigus, lors des longues scènes du 3ème et du 4ème actes, sont parfois pitoyables. Au Stade de France, la mise en espace de tableaux parfaitement chorégraphiés, les chœurs chantant tranquillement hors de la scène, les jeux de lumières et déplacements savamment orchestrés de foules, tout cela donne à Aïda sa vraie dimension. La mise en scène a été confiée à Charles Roubaud, un habitué du Théâtre antique d'Orange et de l'Opéra de Marseille. La scène finale, celle du tombeau dans lequel Aïda rejoint Ramadès pour y mourir avec lui, était vraiment bluffante. De plus, et cela ne gâche rien, les voix étaient plus que respectables. Une mention spéciale à Sandrine Eyglier, qui a le malheur de jouer la grande prêtresse, donc un rôle de méchante, et dont le public n'a pas apprécié à sa juste valeur le timbre velouté et élégant, tout occupé à vouloir acclamer la vedette. Il faut dire qu'Adina Aaron a campé une émouvante Aïda, toute en modulations raffinées, ce qui dans un tel endroit, tient de l'exploit.
Quant à la direction d'Alexander Vakoulsky, un peu lente mais très précise étant donné le contexte, elle s’est révélée tout à fait honnête. Si les trompettes avouaient la veille être ravis d'être cachés pour ne pas subir la pression du public lors de leur fameuse intervention, il faut admettre que cela leur a réussi. Le cadeau de Koka nous a ainsi permis de voir une des plus longues versions de l’opéra de Verdi qu’il nous ait été donné d’entendre, l’œuvre souffrant d’ordinaire de fréquentes coupures pour les raisons d’inconfort visuel que j’ai exposées plus haut. Et de découvrir plusieurs airs que nous n’avions jamais entendus.
Aïda gagne en effet à une représentation "grand format". Alain et moi avions apprécié celle donnée aux thermes de Caracalla, il y a quelques années déjà. Chaque lieu apporte une émotion différente.
RépondreSupprimerBonne fin de semaine!
Anne
J'aime ton éclectisme Michelaise... T'imaginer accro du ballon ovale et auditrice attentive d'un opéra me semble si savoureux.... ;-)
RépondreSupprimerEn tout cas, j'aime bien cette idée d'un opéra d'une telle envergure. Quand j'entends que la "scène" se déroule sur 9000 m2... Ai-je bien entendu ????
Je crois que je vais réécouter la vidéo pour ne pas écrire d'âneries. Cela me paraît tellement monumental et impressionnant......
Ceci dit, je pense que cette mise en scène phénoménale est intéressante pour les néophytes comme moi car elle permet d'aborder la musique et l'opéra en particulier avec de multiples centres d'intérêt... Ce n'est peut-être pas la panacée pour les puristes, mais je trouve cependant l'idée très bonne.
Aïda au stade de France, voilà qui m'aurait plu !
RépondreSupprimerBon week-end, Michelaise !
La visiteuse du petit matin
Ayant pour ami un des administrateurs du Consortium du Stade de France,je pourrais si je le voulais assister à ce genre de manifestation,j'ai toujours été fort hésitante.
RépondreSupprimerCe que je viens de lire appelle à réfléchir bien sûr.
Je ne sais pas si je suis mûre.
J'avais hésité à aller écouter Carmen en plein air aux Invalides début septembre,je n'ai pas regretté d'y être allée
Vas-tu écouter Bartoli à Bordeaux le 25?
Ouh Norma, tu as des insomnies !! 6h20, ce n'est pas l'heure pour faire retentir Aïda dans la maison !
RépondreSupprimerOxy, tu as parfaitement présenté le problème : certes ce n'est pas idéal pour les puritstes qui n'acceptent pas un opéra avec micros, mais pour autant, si on le prend pour ce que cela veut être, un "grand" spectacle, cet Aïda était de belle facture.
Anne, les arènes de Vérone, les thermes de Caracalla, le théâtre d'Orange (surtout quand on n'est pas trop riche et qu'on est dans les hauteurs, un jour de mistral !), tout cela c'est le plein air, avec ses aléas, et aussi ses émotions propres.
Aloïs, c'est comme toute réprésentation d'opéra, c'est parfois franchement nul, pour diverses raisons, et parfois surprenant. Là, on était un peu méfiants sur le SDF et on a été agréablement surpris. Bartoli le 25à Bordeaux, malheureusement (ou heureusement, je ne sais que dire) nous serons à Bologne, non à Venise ! Donc comme il faut savoir positiver, disons que ce n'est que partie remise !
RépondreSupprimerAh, nous étions donc peut-être voisins pour cet Aïda aux Chorégies ? Verdi n'est pas mon préféré. Pas assez "intimiste". Mais pour une telle oeuvre le côté gros péplum grâce à l'espace disponible devait avoir quelques chose de plaisant. Prix élevés, mais comment faire autrement quand on sait le coût des productions ?
RépondreSupprimerViola un espace qui s'adapte à la *grandiosité* de cet opéra. Ils l'ont donné dans les arènes romaines d'Avenche.( Aventicum ). Environnement aussi très bien adapté. .... Quand il ne met pas à pleuvoir.
RépondreSupprimerAlors j'adore mais ça m'endort....en fait, c'est un peu comme les massages, j'adore mais...donc ;)
RépondreSupprimerBen dis donc, ça a l'air vraiment grandiose !
RépondreSupprimer