Pas douée pour le jardinage, et je vous jure que je ne fais pas la coquette ! Mais ayant quelques mètres carrés de terre pauvre, caillouteuse, sablonneuse, un peu plein vent (et ici il est chargé de sel) et beaucoup plein soleil, nous arrivons chaque année à faire pousser vaille que vaille quelques pieds de tomates. Assez pour nous en régaler tout l'été, même si l'ensemble n'a pas très belle allure. Je n'oserais en aucun cas vous les montrer, mais les dévorer, pas de problème ! A cela s'ajoute un malheureux carré d'herbes, qui fournit la base indispensable à toute alimentation goûteuse : ciboulette, basilic, fenouil, céleri, et surtout la roquette, cette herbe amère et parfumée dont j'adore parsemer les plats les plus divers.
Les matinées rafraichissent, les jours raccourcissent, et malgré mon manque légendaire d'à propos agricole, j'ai compris que l'heure du grand nettoyage de ce jardin de poupée était arrivé, en attendant de rêver pour l'an prochain de cultures plus respectables. Pas forte pour faire pousser, mais pour tailler, là, imbattable. Rabattre, élaguer, ébrancher, raccourcir, en un mot ratiboiser, je n'ai pas mon pareil pour faire un sort aux bois morts et aux branches soufreteuses. Et, injustice du sort, cela me réussit, car rien de tel pour vivifier la plupart des végétaux que de faire un sort à leurs vélléités d'expansion !!!
Soyons juste, cet après-midi, j'ai joué du sécateur mais aussi, car j'ai quand même quelques sursauts de dignité, du clavier ! Comment savez-vous, vous, le sort qu'il faut infliger au callistemon ou au buddléia ? Sus !! Internet est là pour nous aider à résoudre nos états d'âme, quelqu'ils soient ! L'un doit être raccourci du tiers, voire de la moitié de ses pousses de l'année. L'autre... j'adore, je jubile... exige une taille sévère ! Il doit y avoir un quelconque syndrôme refoulé de prof en manque, une taille "sévère", à l'assaut !
Mais que ferions-nous sans l'internet ! Je m'émerveillais il y a peu de l'initiative chaleureuse de Catherine, Rose et Gris, qui a convié des amies blogueuses pour une journée de rencontre organisée avec le goût très sûr qu'on lui connait. Elle me répondait que c'était la magie d'Internet que de permettre ces rencontres, et c'est vrai que nous nous étonnons de cette évolution de moeurs, toujours avec autant d'effarement. Qui eut cru, il y a à peine plus de 15 ans, que nous vivrions de pareils partages ?
J'aime à évoquer l'histoire de mon premier contact avec la toile. Un informaticien plus fou que nature, un vrai de vrai, dans le genre Cosinus et Nimbus mêlés, nous faisait une formation. Réunis dans une salle équipée d'ordinateurs au top du top, du genre 80286 (les "dinosaures" s'en rappellent forcément, cadencé à 6Mhz, un truc hyper rapide qui faisait fortune dans les années 80), il commença par nous expliquer ce qu'était cette toile mystérieuse, toile d'araignée et toile de maître, promesses illimitées d'ouverture et de communication, espérance inexplorée qui nous promettait des lendemains inédits. Il nous expliquait la transmission des données services de l'armée américaine en cas d'attaque, notamment nucléaire, la mise en connection des réseaux de chercheurs, et de là, s'émerveillait de ce que ces techniques novatrices mais encore obscures, s'offrent à nous, simples mortels. Il parlait de mutualisation, d'échange, de mondialisation avec un air extatique, qui nous semblait un peu exagéré.
Soudain, voyant notre septicisme, il faut dire qu'on n'y comprenait pas grand chose à ses délires arachnéo-techniques, il s'enflamma et nous interpela "Vous vous rendez compte : vous pourrez même communiquer avec des inuïts". Alors là, je vous assure, nous nous sommes regardés, soudain pleins d'indulgence pour cet homme de toute évidence atteint d'un mal qui nous dépassait "Des inuïts ? mais quel intérêt ? Et dans quelle langue ?". Il faut dire que là, le bât blessait, et il dût bien admettre que l'internet de l'époque, tout bel et prometteur qu'il fût, se déroulait plus largement sur la scène anglophone, et que cela limitait considérablement l'intêret que nous pouvions lui porter. La séance se termina, s'il m'en souvient, dans la plus parfaite déconfiture pour notre formateur, déjà bien marri. Il tenta pendant plus d'une heure de brancher son ordinateur sur cette fameuse toile pour nous en montrer, en temps réel, les mérites et vertus mirifiques. Mais, las, impossible de faire quoi que ce soit, il pesta, tempêta et finalement, vous n'imaginez pas à quoi ressemble une salle de profs dissipés qui se moquent du conférencier, jeta l'éponge, en nous laissant à notre obscurantisme !
Si nous avions pu prévoir, alors, ce que serait notre système de communication au début du XXIème siècle, et ce que nous permettrait ce fameux Internet, des méthodes de taille des végétaux aux recettes en passant par les infos en temps réel et le monde enchanté des copinautes, nous aurions été moins outrecuidants et un peu moins moqueurs !!
Si nous avions pu prévoir, alors, ce que serait notre système de communication au début du XXIème siècle, et ce que nous permettrait ce fameux Internet, des méthodes de taille des végétaux aux recettes en passant par les infos en temps réel et le monde enchanté des copinautes, nous aurions été moins outrecuidants et un peu moins moqueurs !!
Tu me fais penser qu'il va falloir sous peu faire le grand nettoyage du jardin..., J. est imbattable pour couper et élaguer, d'ailleurs il faut que je le freine car c'est un véritable Attila...
RépondreSupprimerJe me souviens de la première fois où j'ai entendu parler de Google : c'était lors d'une conférence et les informaticiens qui intervenaient (sur un tout autre sujet...) avaient fait le pari de placer le mot "Google" dans leur discours...
A partir de là, je me suis renseignée, et puis...
Bonne journée !
Norma
Je m'inquiétais presque de ton silence,habituée à ton billet quasi-quotidien.J'ai failli décrocher mon téléphone.
RépondreSupprimerTu jardinais!!!
Je comprends mieux.Besoin de concentration,et ne pas s'éparpiller.
Et oui internet cet outil aussi merveilleux qu'il peut être diabolique,outil aux multiples visages,dont pour ma part je ne pourrais plus me passer,tant il fait partie intégrante de ma vie,a changé et facilité ma manière de travailler,et puis sans lequel je ne pourrais trouver un numéro de téléphone,suivre mes comptes,mes relevés, puisque je ne reçois plus Les Pages Jaunes ,ni mes relevés bancaires,factures.....
Dont je suis devenue dépendante je l'avoue mais:
Sans lequel nous ne nous serions probablement jamais connues et en toute sincérité pour ma part je trouve que nous serions passées à côté de quelque chose de formidable
.si je peux me le permettre,a voir ces tomates c est le pied?!!!
RépondreSupprimerJe sais à quel point les enseignants lorsqu'ils redeviennent élèves peuvent être dissipés alors j'imagine la scène et votre pauvre interlocuteur avec sa machine récalcitrante. Vous ne le saviez pas alors mais vous aviez devant vous un véritable aventurier des temps modernes.Ton billet lui rend hommage qui sait il le lira peut-être ?
RépondreSupprimerNorma, j'adore ton premier souvenir de Google, et je me demande bien comment ils ont fait pour citer le mot ! Cela me rappelle (pardon) mon premier souvenir, plus ancien forcément, du mot "multiplan" (c'était un tableur) mot entendu dans les couloirs le jour de l'oral de l'agrégation. Pas compris ce que c'était ! Et voilà qu'à l'oral, mes informaticiens, encore eux, me demandent ce qu'est Multiplan... J'ai pris un air très inspiré pour leur dire que j'en avais entendu parler mais que je ne savais pas exactement de quoi il retournait !
RépondreSupprimerLaisse faire J. Attila au jardin, cela donne toujours (ou presque) d'excellents résultats !!
Aloïs, j'adooooooore les déclarations d'amour ! Et comme je pense qu'il en est de même pour toi, je te retourne le compliment !! Comment ferais-je si tu n'étais pas là pour dire EXACTEMENT ce que je pense ? N'empêche que ton com, je le signe à deux mains. Plus d'un mois sans internet, à me ruiner en clé 3G et à errer devant le point d'accès du centre social, mon ordi à la main, m'a fait comprendre à quel point cette addiction est lourde ! Mais agréable et fort utile... on ne se prive pas réfrigérateur sous prétexte que c'est une addiction !Alors, bloguons gaiement !
RépondreSupprimerOui Anonyme, c'est mon pied qui écrase, tel un vengeur enthousiaste, les mauvaises herbes et autres pieds (oups) de tomates arrachés !!!
Marisol, tu as trouvé, un "aventurier des temps modernes"... nous pensions déjà avoir tout vu, tout compris des temps modernes, et cette nouveauté se révélait à nous ! N'empêche, sans plaisanter, et pour redire ce que dit Aloïs, comment ferions-nous sans ce nouvel outil ?
RépondreSupprimerBonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerDe ton carré de jardin ( de poupée ) au rectangle de la toile tout est affaire de gémétrie et de savoir-faire...
Tu l'écris si bien. Tu chantes tout l'été avec les tomates, comme les cigales, et devient fourmi pour mieux récolter...
Ah! Les inuits...Tu les a ratés...
Moi, je les ai eus...
Mais pas par internet...
Merci à Cosinus de ne pas t'en avoir dégoutée à tout jamais...
Car je ne serais pas entrain de t'écrire en ce moment...
Bonne journée.
Je t'embrasse.
Bonjour Michelaise ! C'est amusant effectivement de lire les réticences que toi et tes collègues avez pu mettre en avant face à cette présentation d'un internet à la communication quasi extra-terrestre. Comment imaginer une telle évolution à l'heure où nous écrivions avec application une lettre avant de la plier et de la ranger dans une enveloppe timbrée, puis de la poster dans les grosses boîtes jaunes... Quel est l'avenir de ces boîtes ??? On peut se poser la question... Leur durée de vie est sans doute assez limitée au train où vont les choses....
RépondreSupprimerQuant à ton jardin, je me suis bien amusée de lire ta jouissance en période d'élagage.... Instinct de prof ou instinct de castratrice ???? Ouh...la, la... Danger ... ;-))) J'ai ri car, bien qu'ayant très peu d'arbres et arbustes chez moi, j'adore aussi tailler et ratiboiser.... J'ai grand peur que ce type de réaction soit "psychanalysable".... ;-)))
Mais mieux vaut en rire....
En tout cas, je trouve formidable que tu aies récolté tomates et herbes aromatiques. C'est tout de même une juste récompense à tes efforts.
A propos des rencontres entre copinautes, j'ai lu le billet de Françoise, puis suis allée voir celui de Rose et Gris... C'est magnifique !!! Quelle organisation ! Par contre, cela me dissuade d'inviter moi-même des copinautes... Je suis absolument incapable d'une telle préparation et organisation... Ce qu'elle a fait est charmant, talentueux, d'un style raffiné et délicat. J'avoue avoir été bluffée par tant de recherche....
Oups, je suis bavarde ce matin... J'arrête ici pour tenter d'aller lire d'autres articles.
Je te souhaite une très bonne journée et te dis à bientôt !
O2 dis-moi la Corse te réussit !!! En effet, les petites boîtes jaunes servent de plus en plus de nid aux oiseaux ! Sauf, bien entendu pour les factures... encore que ! Ainsi que le disait Aloïs, tout est sur internet maintenant, même nos factures ! ce qui, quand on est coupé de la toile, est fort mal commode ! M'enfin, c'est l'évolution et on est ainsi moins encombré. Voire ??? car finalement on imprime, et en prime, on paie l'encre (fort cher !)
RépondreSupprimerCantatrice ??? pardon !!! castratrice... chais pas moi ma brave dame, j'espère que non parce qu'alors c'est moi qui en pâtirai !!!
N'est-ce pas que Catherine a organisé une rencontre d'un parfait bon goût ! Sûr que j'aurais du mal à faire autant dans le détail ! C'était superbe d'après les photos des unes et des autres...
Herbert, avoue que c'était mieux en direct les inuïts !! et finalement, peut-être as-tu gardé des contacts avec certains par internet !!
RépondreSupprimerCigale, Cigale, je préfère !! Et ravie moi aussi qu'internet m'ait permis de bavarder avec toi, tu as toujours le mot qu'il faut !
PS Oxy, la bêbête, sur la photo d'en haut, je l'ai prise en pensant à toi et à ta mante verte et brune !!!
RépondreSupprimerC'est gentil Michealaise d'avoir mis cette mante en ligne en pensant à "mes" mantes corses... J'ai l'impression que la tienne a eu affaire à des mâles récalcitrants car elle semble un peu amochée... Il me semble qu'il lui manque une patte...
RépondreSupprimerMais peut-être s'agit-il aussi d'un mâle qui a pu échapper in extremis à la voracité de sa dame... Un rescapé qui mérite notre respect... Quelle volonté ! Quelle ténacité !
En tout cas, j'étais loin d'imaginer que l'on pouvait rencontrer des mantes religieuses en Charente... Les blogs sont vraiment une mine d'informations...
Merci à toi :-)
Beau rince-bouteille, mais les tomates sont vraiment riquiqui, climat oblige je suppose. Je ne m'extasie pas forcément sur ce nouveau monde d'étranges liens rapides, furtifs et "démesurés" (je ne sais comment dire). In fine on en revient à quelques fondamentaux du genre petite bouffe entre ami(e)s comme avec les charmantes amies de CRetS. (Messieurs exclus ? J'aurais bien picoré de-ci de-là assiettes et minois) Retrouvons donc nos fondamentaux avec Maslow et laissons au Net le soin de permettre du papillonnage. Sauf à pouvoir organiser une grande tablée...planétaire. Sourire.
RépondreSupprimerC'est mon père qui m'a initiée à l'informatique. J'ai ouvert mon blog en hommage à sa mémoire.
RépondreSupprimerAujourd'hui, que ferions-nous sans Google? Rassurons-nous, Google ne signe pas la mort du livre...
J'ai imaginé votre assemblée de professeurs turbulents. Une juste revanche, n'est-ce pas?
Vous jardinez par ce froid? Bravo, quel courage! Mais il est vrai que les tomates se méritent.
Bonne soirée, Michelaise!
Anne
Oxy, c'est toi maintenant la spécialiste toutes catégories de la mante ! c'est vrai que la mienne était quelque peu amochée !! VOire pas vraiment en forme...
RépondreSupprimerNon Anne Internet ne signe pas la mort du livre, il n'a jamais été aussi agréable de prendre un bouquin, de tourner les pages, de le humer, de l'ouvrir, le fermer, bref, du tactile !! Les profs en formation, une vraie calamité, le pire des publics. Quant au jardinage non, non, arrachage, et il fait une chaleur plus qu'estivale, on cuit... le jour en tout cas, car les matinées sont glaciales. Temps de saison donc.
Roberto, mais ce sont les dernières tomates avant arrachage des pieds, celles qu'on ramasse avant de déraciner ! La récolte était tout de même composée de fruits beaucoup plus alléchants ! Là, c'est "pour ne pas jeter".
Voyons Maslow, les blogs c'est le besoin de réalisation ou d'estime de soi ? En tout cas, le besoin d'appartenance, ce sont bien sûr les soirées entre amis, où l'on refait le ponde autour d'une bonne table, et d'une jolie bouteille ! Quant à la grande tablée planétaire, bof, cela ne me tente guère, j'aime mieux mon petit cercle ! Allez, bon appétit Roberto, papillonnons gaiement !
le jardinage et l'ordi çà s'apprend , seulement avec Google on peut se perfectionner aux travaux de la terre, alors qu'avec une binette on ne peut s'améliorer sur la toile.
RépondreSupprimerTrès peu de Wifi.
RépondreSupprimerNe peux facilement vous écrire.
Juste te dire aujourd´hui, heureuse de lire ton billet.
L'idée du dialogue avec les inuits m'a fait éclater d erire car j'imaginais sans peine votre tête à tous... mais finalement, quand on regarde la fréquentation e nos blogs et que l'on voit des connexions de dizaines et de dizaines de pays, la prédiction de votre formateur internet se réalise en quelque sorte...il y a bel et bien une communication entre gens de pays très éloignés qui pour n'ête pas verbale existe bel et bien... merci Michelaise d'avoir parlé de la journée bloggeuses à la maison.... et il faut dire que toutes sortes d'organisations pourraient etre envisagées pour une rencontre de bloggeuses, moi j'ai fait ce que je sais faire, gérer tout moi même avec un formidable coup de main de Françoise , mais une auberge espagnole où chacun apporte quelque chose est ttout à fait réalisable et ne demande pas de dons particuliers ...nous avons en coommun d'être piètres jardinières et d'aimer tailler !moi aussi j'adore couper, rabattre, nettoyer... on se console comme n peut quand on n'a pas les pouces verts!
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