samedi 6 novembre 2010

DEDIE A MANDARINE

Mais que vient faire Rome, entre Venise et Bologne ? La principale intéressée comprendra cette dédicace : elle a habité (encore que je ne suis pas certaine qu’elle y ait vraiment habité !! mais là, c’est un petit clin d’œil qui ne regarde que nous !) pendant un an à Rome, juste à côté de la fontaine Trevi, et ce lieu est devenu un peu pour nous le symbole de "la Rome de Mandarine". Le cliché (d'assez mauvaise facture, mais pris sans flash dans une pièce noire !) qui inaugure cet article est en fait une confrontation entre la gravure qu’en fit Piranese et  un cliché moderne, pris à peu près sous le même angle. C’était la 3ème, et la plus intéressante section de l’exposition « Arti di Piranese » qui se tient en ce moment à la fondation Cini et que nous avons visitée un matin.
En fait, si Piranese n’avait pas attiré l’attention de la critique et des amateurs d’art avec ses « Prisons », il n’aurait vraisemblablement pas laissé un souvenir très marquant dans l’histoire de l’art. C’était un dessinateur d’antiques, un graveur prolifique, certainement un observateur attentif et cultivé de l’architecture romaine sous tous ses aspects, mais tant d’autres ont travaillé comme lui en ce XVIIIème siècle friand d’Antiquité. Par contre, ses prisons imaginaires ont impressionné les collectionneurs et cela lui a tissé une réputation, vaguement romantique, qui ne s’est jamais démentie. D’où cette exposition puisque Venise se flatte d’être la cité natale de l’artiste.
Outre les comparaisons entre les vues de Rome au XVIIIème et  aujourd’hui, l’exposition montrait plusieurs pièces de marbre, bronze ou stuc, reconstituées selon les vues multiples que notre décorateur a laissées.

Un superbe travail d’atelier qui redonne vie à des pièces disparues, dessinées par Piranese. Une exposition au total un peu aride, et assez fastidieuse, mais non dépourvue d’intérêt.

Une autre exposition qui a longuement retenu notre attention durant le séjour, est celle de la Biennale d'Architecture. Oh certes, on y trouve à boire et à manger (Siu, je t'attends pour nous offrir la traduction italienne de cette expression). Entre les Belges, offrant sans rire une exposition intitulée "Usures" qui regroupe de vieux morceaux de moquettes râpées, des marches d'escaliers usées, des sièges de métro piquetés de brûlures de cigarettes, le tout accompagné de cartouches explicatifs très détaillés, et les Roumains qui proposaient aux visiteurs une grande salle blanche encombrée d'un parallélépipède blanc, vide, dont on faisait le tour sans savoir trop pourquoi, tout n'était pas forcément inspiré.

Mais un certain nombre de stands étaient intéressants, celui de la France sur les mégapoles s'en tirant avec panache grâce à un ensemble de projections superbes et passionnantes sur nos principales villes, Paris en tête.

Certains étaient poétiques, comme celui de la Grèce avec sa barque de senteurs, celui de l'Egypte, vrai rêve d'or et de lumière...

... celui de la Serbie, avec ses plantes à promener en laisse dans la rue ! "Ma femme, pour qui je ferais vraiment tout, un jour me dit, un jour me dit, je voudrais avoir un petit arbre vert qui me suive le long de la rue"
Mais pour moi, la palme allait au stand russe : une vraie réussite parfaitement orchestrée autour du projet de réhabilitation d'une immense friche industrielle. On entrait dans une salle noire dont la température était soigneusement maintenue à 15°, et où était projeté un film en noir et blanc d'une douzaine de minutes, très nostalgique. Un ancien gardien de l'usine, vieux et fatigué, se remémorait les souvenirs heureux du temps où l'usine était sa vie et celle de ses parents. Amours, tendresse, jeux, travail, le tout évoqué en grisaille, avec une bande-son fort bien adaptée. Puis on franchissait une porte : une agréable bouffée de chaleur et on se retrouvait sur un lac de miroirs reflétant, dans une lumière éclatante, toutes les facettes du projet de rahabilitation visant à faire de ces lieux dévastés et rouillés, un centre de vie, de culture, de spectacles, en un mot une nouvelle ville englobant, en la respectant, l'ancienne cité industrielle. Au-delà, une dernière salle exposait les différents aspects du projet, plans, maquettes, prospectives... Nous n'avions jamais eu l'idée d'aller voir cette biennale, et si les stands sont d'inégale inspiration, la visite en vaut le détour si l'on a siffisamment de temps à Venise.

10 commentaires:

  1. Avant tout merci, Mic, pour ce billet que j'ai trouvé très intéressant. Exposition à part "Rome est toujours Rome", heureuse donc ta fille qu'a pu y habiter (ou pas..?..). Quant à la Biennale d'Architecture de Venise, je m'en souviens au moins une de très belle, il y a quelques années...
    Mais venons à ton "à boire et à manger": surtout ne pas traduire littéralement car ce serait compris au premier degré, courant un risque sérieux que d'hordes d'affamés s'y précipitent! Alors que "non tutto, ma di tutto" est une façon de dire assez utilisée en Italie. Mais pour rester dans l'alimentation-restauration on pourrait dire aussi "fritto misto", et pourquoi pas "misto mare": on n'attribuerait en tout cas pas une connotation trop positive à l'objet de la conversation...
    Bonne dimanche!

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  2. Allons pour "non tutto, ma di tutto"... Un pasticcio serait plus péjoratif n'est-ce pas que fritto misot ?
    Je ne suis pas très claire, mais si, Mandarine a bien passé un an à Rome, par contre pas forcément très souvent dans son appartement près de la fontaine Trévi ! Il y avait tant de charmes à cette ville !!!
    Quant à "notre" biennale, elle était intéressante mais à mon sens, pas très architecturale, plutôt un pot pourri d'arts décoratifs et d'art contemporain.

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  3. Oui oui je les connais bien les charmes à cette ville (1 ancien fiancé, appartement de famille derrière le Panthéon)... Je comprends aussi ta notation sur "votre" Biennale, puisque la "mienne" était au contraire et justement tout à fait architecturale.
    Je dirais que... oui, un pasticcio serait plutot péjoratif, alors qu'un fritto misto ne contient forcement pas que de choses négatives... Mais dans le cas d'une exposition, en voulant vraiment etre implacables, au lieux de pasticcio j'utiliserais plutot "un'accozzaglia" (qui correspond à fatras, je crois).
    Et surtout, las... BON dimanche!

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  4. J'avais lu sur une revue qui traîne sur les bureaux de notre maison commune où je passe beaucoup de temps certaines semaines que la directrice de cette biennale était une japonaise dont j'ai oublié le nom,souhaitait que le public rencontre l'architecture et vice versa.
    Considérant qu'il n'est pas possible en architecture de montrer des oeuvres réalisées par les artistes comme c'est le cas dans d'autres domaines artistiques.
    J'avais retenu que le public pourrait y faire des constructions en bambou!!!
    Tu as essayé?

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  5. Pff...on la voit jamais la belle Mandarine ;)) Sinon, ils ont le chic ces italiens :)

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  6. J'ai traîné des plantes vertes en laisse, j'ai joué à la balançoire, fait un jeu de construction avec des tasseaux, genre Kapla, me suis faite sévèrement reprendre parce que je me promenais entre des rideaux de fil au bout desquels pendaient des crayons, fallait pas toucher, mais pas joué avec les bambous ! Bof, bof !!
    Pff t'as raison Chic, Mandarine coucou ! quant aux italiens, j'avoue que je les trouvais plus chics autrefois, ils ont une dégaine pas possible maintenant, on dirait des français oup !!

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  7. J'ai un très vague souvenir d'une Biennale de Venise, où n'ayant pas d'invitation pour le jour du vernissage, j'ai quand même *essayé, la veille de mon départ. Tintin, on ne passe pas. Mais grâce à un élégant Vénitien, tout seul ( les invitations se conjuguants en général pas deux), dit tout fort * cette dame est avec moi*. Et me voilà à l'intérieur.
    Ce que je me rappelle... des installations dingues !

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  8. J'adore cette histoire d'invitation élégante et galante !! ah Béa, les installations... bref ! certaines étaient étonnantes d'autres franchement ridicules.

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  9. :)) Je trouve les françaises plutôt jolies même si elles ne sont franchement pas souriantes...ma..;)...les italiennes....j'adore....Il faut dire que je n'en connais pas beaucoup qui aient ce regard et cette sensualité (il n'y a qu'elles)

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  10. ...mais je crois de plus en plus sérieusement que je dois avoir des gènes de ce côté, je me souviens avoir été accueilli comme un "enfant du pays" en Calabre, ce qui n'est pas forcément le style de "la maison", je ne savais plus trop ou me mettre tellement ils étaient adorables..le coeur

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