EVVIVA ITALIA

Dominés en mêlées, dominés en touche, et pourtant ils ont gagné. Mais quel engagement, au point qu'on avait l'impression de voir jouer des argentins. Ils ont joué avec beaucoup de courage, comme des morts de faim dit Alter. Et ils y ont cru jusqu'à la fin, face à une équipe de France sans inspiration et souvent sanctionnée. Il nous faut donc saluer la victoire historique d'une équipe qui a souvent été raillée, sinon méprisée dans le tournoi, et qui s'est accrochée, a avalé cuillère de bois sur cuillère de bois, a fait beaucoup de progrès, face à des français pas au mieux de leur forme. Pas question d'en faire une affaire d'Etat et d'exiger la démission du gouvernement au grand complet, comme la presse ne va pas manquer de le faire dans les jours prochains. Inutile de tomber dans le catastrophisme médiatique et de réclamer des sanctions exemplaires. Dans un match, il y a toujours un gagnant et un perdant. Et si l'on est ce dernier, c'est qu'on n'a pas assez bien joué pour l'emporter. Point. Qu'on nous épargne les dithyrambes journalistiques et que l'équipe de France se concentre sur son prochain match, et surtout sur l'objectif coupe du monde, pour y être, au moins, digne.

Car c'est cela surtout le rugby : on joue pour gagner, on crie pour soutenir SON équipe mais si elle n'est pas la meilleure, on admet la défaite et on salue le vainqueur. Et quand ce vainqueur est l'Italie, dans un stade Flaminio en délire, on se réjouit de ce moment si important pour les italiens qui supportent vaillamment une équipe si souvent battue. Fidèles dans l'adversité, les spectateurs romains ont eu aujourd'hui leur revanche et l'ambiance à Flaminio était aux rires et aux larmes d'émotion pour saluer le trophée Garibaldi, arraché aux tricolores pour la première fois. Bravi azzurri !