dimanche 6 mars 2011

PARTI PRIS D'EN RIRE

Solution du jeu des verres d'eau : c'est le verre d'eau aux figues qui n'est pas de Chardin. Il a été peint par un admirateur du peintre, Zakarian Zacharie, et vous pouvez voir sa toile à Orsay.


Comme dans l'éponge il y a dans l'orange une aspiration à reprendre contenance après avoir subi l'épreuve de l'expression. Mais où l'éponge réussit toujours, l'orange jamais: car ses cellules ont éclaté, ses tissus se sont déchirés. Tandis que l'écorce seule se rétablit mollement dans sa forme grâce à son élasticité, un liquide d'ambre s'est répandu, accompagné de rafraîchissement, de parfums suaves, certes, -- mais souvent aussi de la conscience amère d'une expulsion prématurée de pépins.

Faut-il prendre parti entre ces deux manières de mal supporter l'oppression ? -- L'éponge n'est que muscle et se remplit de vent, d'eau propre ou d'eau sale selon : cette gymnastique est ignoble. L'orange a meilleurs goût, mais elle est trop passive, -- et ce sacrifice odorant... c'est faire à l'oppresseur trop bon compte vraiment.

Mais ce n'est pas assez avoir dit de l'orange que d'avoir rappelé sa façon particulière de parfumer l'air et de réjouir son bourreau. Il faut mettre l'accent sur la coloration glorieuse du liquide qui en résulte et qui, mieux que le jus de citron, oblige le larynx à s'ouvrir largement pour la prononciation du mot comme pour l'ingestion du liquide, sans aucune moue appréhensive de l'avant-bouche dont il ne fait pas hérisser les papilles.

Et l'on demeure au reste sans paroles pour avouer l'admiration que suscite l'enveloppe du tendre, fragile et rose ballon ovale dans cet épais tampon-buvard humide dont l'épiderme extrêmement mince mais très pigmenté, acerbement sapide, est juste assez rugueux pour accrocher dignement la lumière sur la parfaite forme du fruit.

Mais à la fin d'une trop courte étude, menée aussi rondement que possible, -- il faut en venir au pépin. Ce grain, de la forme d'un minuscule citron, offre à l'extérieur la couleur du bois blanc de citronnier, à l'intérieur un vert de pois ou de germe tendre. C'est en lui que se retrouvent, après l'explosion sensationnelle de la lanterne vénitienne de saveurs, couleurs, et parfums que constitue le ballon fruité lui-même, -- la dureté relative et la verdeur (non d'ailleurs entièrement insipide) du bois, de la branche, de la feuille: somme toute petite quoique avec certitude la raison d'être du fruit.

Francis Ponge - Le parti pris des choses (1942)

Mon rapport à l'orange est singulier : un fruit que j'adore et pourtant je n'en mange ni même n'en achète jamais. Je choisis de préférence les clémentines et autres mandarines, plus faciles à peler, et surtout qui dégoulinent beaucoup moins. J'ai une espèce de répulsion à l'idée qu'entamant le fruit pour lui ôter la peau, tout d'un coup il va couler, s'épandre, poisser et dégoûter partout. Dans mes pires cauchemars, je tiens le fruit dans mes mains et cela ruisselle le long de mes avants-bras, jusqu'au coude. Tant et si bien que je prive ce pauvre Alter d'oranges, alors qu'il me propose toujours gentiment de me les préparer !
 
Et pourtant, l'orange, symbole du luxe des Noël de maman, qui me racontait volontiers comment ce fruit, offert le jour de la Nativité, avait pour son enfance un relent d'exotisme. L'orange que mon grand-père taillait avec un soin extrême pour m'en faire une paire de lunettes qui me remplissait de joie. L'orange si douce quand on la cueille sur l'arbre, en Sicile ou au Maroc. Mais voilà un autre de mes griefs contre cet agrume : Marché commun oblige, allez trouver une orange autre qu'espagnole sur nos marchés. Alors que les marocaines sont si suaves, les siciliennes si sanguines et les tunisiennes si juteuses, nous devons nous contenter d'espagnoles stéréotypées, qui parfois font grincer les dents et regimber la langue.
 
Alors, comme j'ai quelques remords et que ma conscience professionnelle n'a pas de limite, je vous offre en primeur une recette qui me fut donnée un jour dans un avion par une chaleureuse sicilienne et que je n'avais jamais testé jusqu'à ce jour : la salade d'orange en entrée. Certes, il faudrait pour la faire disposer de fruits siciliens mais je viens déjà de me livrer aux récriminations d'usage : alors simplement vous pelez à vif environ  2 à 3 oranges par personne. Vous émincez dans une vinaigrette composée d'huile d'olive et de vinaigre de miel ou balsamique, quelques échalotes, voire quelques rondelles d'oignons. J'ai rajouté du basilic cisaillé. Sel et poivre pour finir. N'oubliez pas de rajouter à votre sauce le jus qui a coulé sur votre planche (pas le long de vos coudes, ouf) lors du découpage des oranges. Versez sur les oranges découpées en tranches fines et consommez sans crainte : c'est délicieux ! Nous avions décidé bravement de goûter et de vous avouer franchement si c'était douteux : mais non, mis à part le fait que les navelines ne sont pas les meilleurs fruits mais que je n'avais rien d'autre sous la main, c'est vraiment agréable : n'hésitez pas à saler poivrer d'abondance, et l'échalote est le détail qui fait tout le charme de cette entrée inhabituelle.

Vos recettes à base d'orange ou cocktails inédits seront, en deux mots, les bienvenus !!
 
Je n'ai pas trouvé d'oranges par Chardin, mais celles que je vous offre, dont l'une ouverte sur l'avant étale des quartiers avec le rôle évident d'accrocher la lumière, est tout à fait dans la veine du maître de la nature morte. La composition en est classique : posé sur une table recouverte d'un velours dont la texture oppose sa matité au brillant des objets qui la recouvrent, l'inventaire habituel. Un verre précieux, rempli d'une eau limpide voisine avec un pot en céramique couvert, dans de délicats tons bleutés et qui s'orne d'une cordelette nouée. Ces deux objets donnent à la toile une certaine préciosité. Une brioche ouverte repose sur un plat juste évoqué. Pas de couteau à l'horizon : elle a été déchiquetée avec les mains, voire est déjà dévorée à moitié par le peintre gourmand. Une nature-morte dans la tradition du maître XVIIIème, mais de qui est-elle donc ?
 
PS si vous avez envie d'approfondir le texte de Ponge, voici comme à l'ordinaire le commentaire qu'en offre un site de préparation au bac français !

23 commentaires:

  1. L'orange est interdite à la maison ma Dame y étant allergique problème de déclenchement d'histamine ! Pas facile la vie !!!

    RépondreSupprimer
  2. je n'imaginais pas qu'on puisse être allergique aux oranges ! et du coup, c'est chouette les couples, on n'a pas trop idée de consommer ce que l'autre ne peut manger ! Vive l'amour sur la durée !

    RépondreSupprimer
  3. c'est lié à l'histamine pour l'orange... pour le tableau Eugène Boudin ?

    RépondreSupprimer
  4. Trop bon Robert, tu as déjà trouvé, mais bien sûr je ne mets pas encore ton comm ! Bravo !

    RépondreSupprimer
  5. trop facile, en cliquant sur l'image pour l'agrandir on a la réponse !!
    Le jus de grenade est recommandé dans les cas de cancer du colon, pour la grenadine, il y a belle lurette qu'elle n'est plus fabriquée avec la grenade mais un mélange de fruits rouges et de vanille !

    RépondreSupprimer
  6. ah, si je ne mange pas d'orange non plus c'est effectivement à cause de son jus susceptible de me couler jusqu'au coude ! Mais, en jus déjà pressé, c'est une bonne solution !!!
    Que cela ne m'empêche pas de te donner la recette de la salade d'oranges à l'orientale.
    4 Belles oranges du Maroc - 1/4L d'eau - 750g de sucre - 1c à café de grenadine - 2c à soupe d'eau de fleurs d'oranger - quelques belles feuilles de menthe.
    A l'aide d'un couteau économe, éplucher 1 orange puis découper les peaux en fine julienne. Mettre dans l'eau froide et porter à ébullition. Egoutter, passer sous l'eau froide puis renouveler cette opération au moins 4 fois. Dans une casserole faire fondre le sucre avec l'eau y ajouter les zestes blanchis et laisser cuire jusqu'à ce que le sirop devienne épais et que la julienne soit confite. Verser la grenadine. Eplucher les oranges à vif puis lever les quartiers à l'aide d'un couteau très tranchant que l'on glisse de chaque côté des membranes. Récupérer le jus qui s'écoule (bon courage). Ranger les quartiers d'orange sur 4 assiettes. Répartir le jus et l'eau de fleur d'oranger. Décorer avec le zeste confit et les feuilles de menthe. Servir très frais avec des petits sablés.
    Voilà !

    RépondreSupprimer
  7. Je sais que Totirakapon a une recette de salade de fenouil à l'orange, je vais essayer de la retrouver.
    Mon père aussi parlait de l'orange "cadeau de Noël" de son enfance...
    Tout comme toi, je l'aime beaucoup mais en achète rarement...
    Bonne soirée, Michelaise.
    Norma

    RépondreSupprimer
  8. Tiens, voici une recette que j'ai beaucoup aimée:
    "Deux filets de daurade levés
    par le poissonnier,légèrement mixés,mélangés à des dés de fenouil, des agrumes pelés à vif
    (orange et/ou pamplemousse),
    beaucoup de coriandre ciselée
    et un filet d'huile d'olive.
    Placer deux heures au réfrigérateur.(On peut remplacer la daurade par du loup,ou de la truite)."

    RépondreSupprimer
  9. Les oranges que je préfère sont les "tarocco", je n'en achète pratiquement pas d'autres.
    Et comme je partage tout à fait avec Michelaise la gene pour le coté "ça coule et te salit les mains jusqu'aux coudes", mais ne peux quand-meme pas y renoncer, je me suis réduite à les manger debout près de l'évier...
    Pour passer à la salade, la mienne c'est
    ORANGE ET FENOUIL
    Je coupe le corps du fenouil en quatre par sa longueur -après avoir éliminé sa couche la plus externe si elle me semble trop dure- et puis en tranches plutot fines.
    J'ajoute l'orange (ou les oranges si le fenouil est gros) coupée comme dans la recette de Mic (ou bien tout simplement en quartiers, chacun coupé encore en deux ou trois).
    Sel, poivre, basilic, vinaigre de pomme et olio extravergine d'oliva.
    C'est bon, et sain aussi. Bon appetit!

    RépondreSupprimer
  10. Beaucoup de problèmes avec les oranges e, ce qui me concerne mon estomac a parfois du mal à supporter leur acidité.

    J'ai une recette de gâteau à l'orange que j'aime bien.
    Travailler 115 g de beurre fondu avec 115g de sucre ajouter 2 oeufs entiers ,puis le zeste de 2 oranges et le jus d'1/2 orange,puis 115g de farine additionnés d'1 paquet de levure
    Cuire 35 à 40 mn four doux
    Pendant ce temps faire réduire doucement le jus de 2 oranges avec les épices qui vous passent par la tête pour ma part j'utilise les mélanges Samba et Soleil vert de chez Izraël,auquel j'ajoute de la mélisse et un bâton de cannelle .
    Verser cette réduction peu à peu sur la gâteau au sortir du four.
    La vraie recette c'était réduire 115 g de sucre jus d'1/2 orange et deux verres de liqueur
    Je trouvais cela trop sucré alors j'ai adapté cette recette

    RépondreSupprimer
  11. Bonne idée que cette dorade aux agrumes, en carpaccio en fait ! Cela doit être délicieux !!
    Voilà une salade d'oranges plus savantes que celle que je fais (en dessert) d'ordinaire, et sans doute meilleure Mathilde !! bon flemmarde comme je suis je ne te promets pas de la faire souvent, mais un jour, j'essaie
    Merci Robert, je fais pourtant gaffe à ce genre de détail mais j'ai dû m'emmêler les pinceaux !! J'avais bien dit qu'il valait mieux en rire qu'en pleurer ! Bon tant pis pour les suivants, j'ai changé le nom du fichier !!
    Alors Siu, ta recette (salée aussi) comprend bien du fenouil cru ?? En fait salade mélangée, fenouil, orange... décidément c'est (voir Norma) un mariage qui a l'air de réussir !
    Aloïs, un gââââteau !!! Avec des épices ... cela doit être délicieux en diable ! On voit que tu as affaire à des gourmands !!!

    RépondreSupprimer
  12. oui l'orange de Noël, un luxe pour ma maman bretonne.
    L'orange c'est la première chose le matin : presser 2 oranges pour le jus...pendant que le thé infuse...et refroidisse un peu !
    J'ai eu une recette de salade d'orange à l'ail, il faut que je la retrouve, non, non personne ne fuyait ensuite.
    En salade de fruit aussi avec un sirop léger à partir du jus et un peu de fleur d'oranger je saupoudre de canelle avant de servir, (idéal après un couscous)
    (Josette)

    RépondreSupprimer
  13. Aucune chance pour moi de trouver de qui est cette nature morte... enfin, curieuse, j'ai trouvé en un clic sur google, mais je ne dirai rien, ça serait tricher !
    J'avoue n'être pas la plus grande fan des oranges... en réalité, je suis sure que je les aimerais beaucoup plus s'il était plus facile d'en trouver des bonnes - des qui ne soient pas acides, que l'on pourrait croquer sans avoir cet élancement douloureux des gencives ! Mais une de mes grandes joies est le tout simple mais tellement merveilleux jus d'orange fraîchement pressé que mon amoureux m'offre parfois le matin !
    Bises

    RépondreSupprimer
  14. Bravo Koka, tu as donc trouvé mais avoue que ce n'était pas évident !! Merci de n'avoir pas vendu la mèche...
    Oui, des bonnes oranges, comme "là-bas" (Maroc, Sicile, Tunisie...)!!! ici elles sont acides, amères, même si, effectivement en jus d'orange, ça passe. Surtout avec une bonne dose d'amour !!
    Josette c'est marrant qu'on se retrouve sur l'orange de Noël !! Quant à l'ail je me demande si ce n'est pas encore meilleur qu'avec de l'échalote !

    RépondreSupprimer
  15. L'orange, impossible d'en manger. Trop acide pour mon estomac délicat. Les clémentine au doux nom désuet, oui.
    Sa couleur éclatante anime, mes colliers sous forme de corail, de cornaline

    ma cousine m'avait donné une recette de tarte à l'orange. Faudrait fouiller dans les tiroirs ou plutôt dans les nombreux caillés, qui ne sont plus d'écoliers.
    Parler pour ne rien dire.... ou pas grand chose.

    Un petit coucou de Lausanne.

    RépondreSupprimer
  16. Pour Robert.
    la grenadine n'est donc plus ce qu'elle était ? On apprend de drôle de chose sur ton blog, Michelaise. Ah si on savait tout les dessous des choses.

    A Lausanne, un journal fait sa pub * la vitamine orange*, journal du matin, pas mal trouvé.

    RépondreSupprimer
  17. En lisant un billet de Norma, il me revient un souvenir. Dans mon enfance, nous ne recevions une orange qu'à Noël. J'avais oublié ça, aveuglée par les montagnes d'oranges qui se vendent maintenant sur les marchés. Trop gâté, nous sommes !

    J'ai gardé malgré tout, la joie d'un petit cadeau tout simple. Jamais blasée.

    RépondreSupprimer
  18. Tous les fruits n'ont pas le même goût quand ils ont fait des km. dans les souks des bateaux.

    Les amis du sud, étudiants d'entant, nous en faisaient la remarque. Une banane ou un ananas, il n'en mangeaient pas sous nos latitudes. Par contre les pommes.
    Un jour un Egyptien devant passer quelques jours à l'hôpital, sa copine lui demande * que veux-tu que je t'amène ?*. * Des pommes*. De quoi renverser le * je t'amènerais des oranges *.

    Pardon de tenir *le crachoir*.

    RépondreSupprimer
  19. Oh Béatrice, j'adore le "apporte des pommes" c'est charmant comme ancedote ! tu as raison, c'est forcément le séjour, verts, en calle de navire qui les rend si fades. Et pour les oranges, que cela leur enlève leur douceur.

    RépondreSupprimer
  20. Maman faisait une salade d'oranges à peu près identique à la tienne, elle rajoutait simplement des olives noires, en plus de très bien se marier avec les oranges et l'oignon, le contraste de couleurs rend la salade encore plus appétissante... et je fais un gateau à l'orange quasiment comme Françoise, un délice...Je trouve de très bonnes oranges (parfois de Sicile)en magasin ou marché bio, as-tu déjà essayé? les marchands connaissant vraiment leur marchandise ils peuvent conseiller telle ou telle variété en fonction de la période mais de toute façon c'est en janvier, février que les oranges sont au mieux de leur goût...

    RépondreSupprimer
  21. Très très bonne idée Catherine les olives noires, comme tu le dis pour le goût et pour la couleur ! j'en rajoute la prochaine fois. Quant aux oranges, oui parfois quelque lot sicilien arrive jusqu'à nous mais l'Europe privilégie l'Espagne ou la production sicilienne va plutôt en Italie. Quand on a la chance d'avoir des origines Maroc ou Tunisie, c'est encore meilleur !

    RépondreSupprimer
  22. Michelaise, je me mets illico à la confiture d'orange Maltaises que je fais tous les ans... J'y cours.

    J'avais vu il y a un petit bail, un très très beau film qui accompagnait les mots de Ponge, mais impossible de me souvenir du titre...On y voyait une succession de natures mortes, vivantes, un jardin sous la pluie et quelques fruits sur la table...Tu peux me rafraîchir ma mémoire ?

    Merci Michelaise, pour les oranges, le mimosa le cinéma, et les mots de F. Ponge et bien sûr tes belles photos...

    Bises du soir.

    RépondreSupprimer
  23. Ma bordelaise m'en a fait une petite salade d'orange avec du fenouil rapé c'était un délice ! Et je vois aujourd'hui que Toti' s'y met aussi !
    Je la mettrai au menu de la semaine prochaine
    Bon dimanche !

    RépondreSupprimer

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Écrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL

3) Vous pouvez, en cliquant sur le lien S'abonner par e-mail, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4) Enfin cliquer sur Publier

Le message sera publié après modération.

Voilà : c'est fait.
Et d'avance, MERCI !!!!

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...