Allez, y pas de censure sur Bon Sens et Déraison, et j'ose vous confier mes déceptions, même si les deux films dont je n'ai pas raffolé ont eu un certain succès. Le troisième, quant à lui, loin d'être parfait, mais aux qualités réelles, est cependant à promouvoir, ne serait-ce que pour son courage à surmonter la terrifiante censure iranienne.
Dans les films vus ces derniers temps La Nostra Vita, m'a vraiment déçue. Et malgré le plaisir d'aller voir, enfin, un film italien, j'avoue n'avoir pas tenu bien longtemps devant cet opus sans rythme, joué sans inspiration, et promettant de tourner au mélo. Je sais que certaines ont aimé et il ne faut pas m'en vouloir : mais j'ai un peu de mal avec ce type de film trop accommodant et vaguement démago.
Quant à "The Hunter" c'était plutôt l'inverse !! Pas vraiment complaisant, c'est pourtant une assez belle réussite. Certes, il y a des maladresses, cela paraît un peu longuet et l'absence presque totale de dialogue rend les choses parfois difficiles. Ces silences sont compensés par une bande son superbe, qui est particulièrement prenante et vraiment réussie.
Quant à "The Hunter" c'était plutôt l'inverse !! Pas vraiment complaisant, c'est pourtant une assez belle réussite. Certes, il y a des maladresses, cela paraît un peu longuet et l'absence presque totale de dialogue rend les choses parfois difficiles. Ces silences sont compensés par une bande son superbe, qui est particulièrement prenante et vraiment réussie.
Comme dans Sang et or, Téhéran joue un rôle de premier plan dans le film, mais alors que dans l'histoire de Jafar Panahi on vivait la ville de l'intérieur, dans ses dédales, dans ses recoins les plus sombres, ici c'est un regard distancié, presque froid qui est posé sur la capitale iranienne.
Cela se veut un film politique, et nos critiques y ont vu une farouche attaque du régime iranien, allant jusqu'à railler l'incompréhension manifeste de la censure du gouvernement qui avait pourtant imposé un surveillant sur le tournage. Certes, on y sent un régime aveugle, absurde et écrasant, mais c'est avant tout un film noir et désespéré auquel on pourrait reprocher de ne donner aucune clé psychologique au comportement obstiné de cet ancien taulard.
C'est un beau film, épuré, esthétiquement impeccable, intéressant mais parfois un peu trop lent pour nous tenir en haleine. Pour autant, il est bon d'aller le voir, ne serait-ce que pour soutenir cet exploit dans un pays où la critique est quasi impossible, face à un régime qui manie peine de mort et censures de tous poils avec trop d'aisance. Rafi Pitts a puisé dans ses propres souvenirs tragiques pour écrire le scénario et pour interpréter le personnage principal. Obligé de jouer Ali suite à la défection de l'acteur prévu et pour éviter de longues démarches risquant d'aboutir sur une interdiction de tourner, le réalisateur devait faire face à tout ! Cette démarche, visant à donner au film encore plus d'authenticité, a été très douloureuse pour le cinéaste. Les conditions stressantes du tournage et la présence continuelle d'une personne de la censure sur le plateau le mettaient dans un état de tension semblable à celui de son personnage.
Rabbit Hole enfin, est un film sur un sujet grave, comment retrouver le goût de vivre et, mieux, de vivre en couple, après la mort d'un enfant, qui aurait pu être réussi. Nicole Kidman, le visage à nu, interprète là un de ses rôles les plus sobres. Elle le fait avec un certain brio, même si le personnage qu'elle incarne est lourdement empêtré dans ses contradictions et dans ses révoltes. Le scénario est assez bien mené : on nous évite le bonheur familial avant le drame, les flash back douteux, l'accident et ses larmes. On entre donc en confiance dans ce drame familial, même si la belle maison, la cuisine idéale, la jolie vue, les superbes voitures sont un peu alarmants.
C'est très, trop américain. Tout est clean, pastel, "meilleur des mondes". On avale sans coup férir un bon nombre de poncifs : le tri des jouets (2 ou 3 fois même), le pétage de plomb au supermarché, la soeur enceinte, la thérapie de groupe particulièrement lourdingue, quelques fantaisies soixante huitardes sans conséquence et l'inénarrable fonction thérapeutique de l'ideal way of life made in US, le BARBECUE. C'est tristement conventionnel et cela finit par sombrer dans un sirupeux qu'aucun rythme ne vient relever. Le plus dur à supporter étant Aaron Eckhart, trop musclé, trop bien coiffé, sans un pli et sans une aspérité, trop manifestement malheureux parce qu'on lui a prescrit de l'être. Il ressemble à s'y méprendre au Ken premier modèle, celui des années soixante, mais qui en prime, jouerait très mal. Bref, c'est supportable, mais honnêtement on n'en sort pas vraiment content, avec l'impression d'avoir vu quelque chose qui aurait pu être bien, mais qui est tellement traité selon des schémas démodés qu'on s'est laissé engluer dans l'ennui. Et surtout, il manque au film un ingrédient qui, en l'espèce, s'imposerait : l'émotion. On sent le réalisateur, les micros, les projecteurs et la script derrière chaque scène : ça fait "film", au sens le plus rigide du terme.
Cela se veut un film politique, et nos critiques y ont vu une farouche attaque du régime iranien, allant jusqu'à railler l'incompréhension manifeste de la censure du gouvernement qui avait pourtant imposé un surveillant sur le tournage. Certes, on y sent un régime aveugle, absurde et écrasant, mais c'est avant tout un film noir et désespéré auquel on pourrait reprocher de ne donner aucune clé psychologique au comportement obstiné de cet ancien taulard.
C'est un beau film, épuré, esthétiquement impeccable, intéressant mais parfois un peu trop lent pour nous tenir en haleine. Pour autant, il est bon d'aller le voir, ne serait-ce que pour soutenir cet exploit dans un pays où la critique est quasi impossible, face à un régime qui manie peine de mort et censures de tous poils avec trop d'aisance. Rafi Pitts a puisé dans ses propres souvenirs tragiques pour écrire le scénario et pour interpréter le personnage principal. Obligé de jouer Ali suite à la défection de l'acteur prévu et pour éviter de longues démarches risquant d'aboutir sur une interdiction de tourner, le réalisateur devait faire face à tout ! Cette démarche, visant à donner au film encore plus d'authenticité, a été très douloureuse pour le cinéaste. Les conditions stressantes du tournage et la présence continuelle d'une personne de la censure sur le plateau le mettaient dans un état de tension semblable à celui de son personnage.
Rabbit Hole enfin, est un film sur un sujet grave, comment retrouver le goût de vivre et, mieux, de vivre en couple, après la mort d'un enfant, qui aurait pu être réussi. Nicole Kidman, le visage à nu, interprète là un de ses rôles les plus sobres. Elle le fait avec un certain brio, même si le personnage qu'elle incarne est lourdement empêtré dans ses contradictions et dans ses révoltes. Le scénario est assez bien mené : on nous évite le bonheur familial avant le drame, les flash back douteux, l'accident et ses larmes. On entre donc en confiance dans ce drame familial, même si la belle maison, la cuisine idéale, la jolie vue, les superbes voitures sont un peu alarmants.
C'est très, trop américain. Tout est clean, pastel, "meilleur des mondes". On avale sans coup férir un bon nombre de poncifs : le tri des jouets (2 ou 3 fois même), le pétage de plomb au supermarché, la soeur enceinte, la thérapie de groupe particulièrement lourdingue, quelques fantaisies soixante huitardes sans conséquence et l'inénarrable fonction thérapeutique de l'ideal way of life made in US, le BARBECUE. C'est tristement conventionnel et cela finit par sombrer dans un sirupeux qu'aucun rythme ne vient relever. Le plus dur à supporter étant Aaron Eckhart, trop musclé, trop bien coiffé, sans un pli et sans une aspérité, trop manifestement malheureux parce qu'on lui a prescrit de l'être. Il ressemble à s'y méprendre au Ken premier modèle, celui des années soixante, mais qui en prime, jouerait très mal. Bref, c'est supportable, mais honnêtement on n'en sort pas vraiment content, avec l'impression d'avoir vu quelque chose qui aurait pu être bien, mais qui est tellement traité selon des schémas démodés qu'on s'est laissé engluer dans l'ennui. Et surtout, il manque au film un ingrédient qui, en l'espèce, s'imposerait : l'émotion. On sent le réalisateur, les micros, les projecteurs et la script derrière chaque scène : ça fait "film", au sens le plus rigide du terme.
Et en plus critique de films, ne manque-t-il donc pas une corde à votre arc?
RépondreSupprimerUne écriture toujours aussi précise et agréable à lire.
Il y a comme une discorde entre le cinéma et moi, je suis toujours plus attirée par la littérature, ce que je rate!
Bonnes lectures et bons films.
Ouf!!!!
RépondreSupprimerJ'ai un tel retard que au moins ceux-la je pourrai m'en dispenser
Ils nous annoncent de la pluie pour mardi mais je serai dans le Lot!!!
Il va falloir que tu me fasses un récapitulatif des incontournables,j'ai complètement décroché avec ce merveilleux printemps.
C'est toujours un plaisir de lire tes critiques de cinéma ,je ne sais pas pourquoi je continue à m'abonner aux Fiches du Cinéma.
Tu es ma fiche de référence il est rare que nos avis divergent
Merci Miss Lemon... je suis aussi une lectrice compulsive, mais j'évite les billets de critiques de livres, car mon blog deviendrait assommant ! J'en lis trop... et le rapport à la littérature reste très "personnel", donc difficile à partager sauf à "faire savant" ! Cinéma, je n'ai rien d'une spécialiste et mon point de vue est celui du spectateur moyen, lambda ! N'ayant pas la télévision, j'aime aller au cinéma ou ou deux fois par semaine, quand la programmation le permet. Quant aux cordes manquantes, Miss Lemon, si tu savais combien il y en a... mais j'essaie de ne plus m'attarder aux manques et de positiver le reste !! question de sagesse non ???
RépondreSupprimerBonjour Michelaise. Comme chaque fois je suis épatée par ta capacité à critiquer de façon aussi précise et intelligente les films que tu découvres.
RépondreSupprimerMerci de partager avec nous de façon si talentueuse tes soirées cinéma.
Très bonne journée à toi.
Merci Aloïs de ton enthousiasme, mais tu as raison sur un point (ma modestie m'empêchant d'admettre les autres) : pour qu'une critique soit utile, il est absolument nécessaire qu'elle provienne de quelqu'un qui a, peu ou prou, les mêmes goûts et les mêmes sensibilités. Sinon on va au devant de graves désenchantements. C'est le problème avec certains films qui enthousiasment certains et nous laissent de glace.
RépondreSupprimerTu as d'ailleurs raison sur un autre point, le cinéma quand il fait soleil, bof bof !! mais comme nous y allons le soir, c'est différent. Et de plus, en cette saison, on a droit à des couchers de soleil sur le phare de St Georges de Didonne, à la sortie du film, à se damner !
Oxy, le cinéma c'est vraiment agréable, surtout quand on n'est pas accro à l'image ! On se laisse mieux prendre.
Je suis moi aussi plus attirée par la lecture et je me déclare bien piètre cinéphile...
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