Les premiers jours, on était contents : installées dans la mertensia maritima, alanguies sur le citronnier, on s'est réjouis de la présence de leur petite coque rouge, symbole porte-bonheur ou, si vous préférez, arrêt de mort pour les pucerons. La coccinelle à sept points, la plus commune de toutes, a de nouveau envahi le littoral charentais. Comme en 1991, 1997 ou encore 2005, le millésime le plus mémorable. On l'appelle, en termes savants, la septempuncta. Mais ce week-end, elles sont devenues carrément envahissantes et plus moyen de faire un pas s'en en prendre deux ou trois dans le nez ! Elles grimpent aux façades, squattent la rambarde du balcon, recouvrent le moindre végétal et volent, planent, vrombissent et atterrissent en piquet !! Sans retenue, elles s'insinuent dans les cheveux, le nez, les oreilles et vous chatouillent plaisamment les orteils.
Course de coccinella septempunctata
Sachant qu'il est de bon ton de traiter "bio", on soupçonne chaque fois des traitements de champs par quelque agriculteur local, mais à ce point, c'est impressionnant. En fait ces invasions cycliques tiennent à des conditions météorologiques particulières. On appelle cela des "migrations de famine" : les coccinelles sont chassées des champs de blé au moment de la moisson. Comme elles ont un vol porteur, elles vont là où le vent les mène. C'est-à-dire vers le littoral quand ça souffle de l'est comme c'est le cas depuis plusieurs jours. Et comme la mer est ressentie comme une menace, elles se posent sur les plages. Il suffit que les vents dominants repassent à l'ouest pour que le phénomène s'estompe. De plus, les fortes chaleurs du printemps ont favorisé le développement des pucerons ,et donc, de leurs prédateurs naturels que sont les coccinelles.
Koka, un peu envahie mais gardant le sourire sous l'invasion, s'interrogeait sur notre indulgence, alors qu'on déployait de trésors d'ingéniosité pour ne pas les écraser : il faut dire qu'avec une telle quantité, on avait du mal à marcher ou à s'assoir sans hécatombe ! D'ordinaire les insectes révulsent : on a une réaction de crainte, de rejet, voire de peur. Mouches, guêpes ou fourmis sont impitoyablement écrasées et là, on marchait sur des oeufs pour ne pas risquer d'en estourbir une. Pourtant ça pique, ces petites bestioles : si vous les chassez un peu fort, elles vous envoient une petite décharge désagréable avant de partir !
Alors ? La couleur ? Sans doute, cette harmonie de rouge et de noir est du plus bel effet et ça ressemble à une jolie décoration de Noël en plein été. Le fait que ce soit tout rond, tout ferme, la grâce que cela déploie pour s'envoler, participent sans doute à l'indulgence que l'on a pour ces envahisseuses mignonnettes. Plutôt familières, elles vous grimpent sur les doigts avec gentillesse et leur contact, sec, n'a rien de répugnant. Leur bonne réputation en matière de chasse aux pucerons ajoute à cette bonne réputation, puisque l'insecte est recherché pour ses qualités carnivores !
Leurs sept points joliment répartis sur la carapace, trois de chaque côté et un gros au milieu qui se déploie à moitié sur chacune des élytres, sont de bonne augure : le chiffre 7 a et garde bonne réputation, et la symétrie reste de bon aloi !!
Comme s'il n'y en avait pas assez !
Mais surtout, les comptines de notre enfance, leur surnom de "bête à Bon Dieu", leur capacité supposée d'emporter vers le ciel nos voeux les plus fous font que l'on a pour elle un attachement irraisonné. On peut donc supporter un envahissement de milliers de bestioles volantes avec la meilleure humeur du monde ! Quitte à en avaler quelques unes car elles sont absolument partout ! Même dans nos assiettes...
Coccinelle, demoiselle
Bête à Bon Dieu
Coccinelle, demoiselle
vole vers les cieux
Petit point rouge
elle bouge
petit point blanc
elle attend
petit point noir
coccinelle, au revoir.
Il y en avait beaucoup samedi dans le jardin de la clinique, Camille était heureuse de les voir se poser sur elle...c'est vrai qu'on a pas envie de les écraser ces petites bêtes à bon Dieu !
RépondreSupprimerSuper tu m'en mets une grosse pour les citronniers.
RépondreSupprimerIci c'est l'invasion de mouches... il y a toujours plus malheureux que soi.
Bonsoir Michelaise ! Quel joli petit article ! Il est vrai que l'on pardonne beaucoup à ces petites bêtes que l'on laisse courir au bout de nos doigts en leur demandant s'il fera beau dimanche...
RépondreSupprimerJ'aurais préféré avoir affaire à des coccinelles tout à l'heure mais j'ai été "attaquée" par des fourmis en arrosant le jardin de mes amis et mes cuisses et mollets en gardent des traces très désagréables... Ça démange., ça démange... ;-)
Bonne semaine à toi !
Impressionnant !
RépondreSupprimerJamais vu autant de coccinelles...
Le vent ne les pousse pas jusqu'ici (à 900 kms de toute côte !), mais je suis presque jalouse...car moi, j'ai l'invasion de pucerons (mes rosiers anciens en sont "crépis") sans l'invasion de coccinelles qui va avec ... tu pourrais pas m'en envoyer quelques-unes ?
Evelyne, mon histoire de vent d'est marche aussi en région parisienne??? en tout cas les pucerons y en a partout ! Evelyne, faudrait que tu m'envoies la nouvelle adresse de Camille par mail stp, je n'ai que l'ancienne
RépondreSupprimerRobert, Koka disait justement "les mouches beurk !" (koka en week-end c'est pas très évolué comme expression, son site est plus soigné !!) donc c'est sûr c'est plus rigolo les coccinelles.
Quant aux fourmis Oxy, je ne savais pas que c'était des "attaquantes" (encore que les fourmis volantes, quelle plaie) mais de toute évidence, elles sont de plus en plus costaudes : j'en ai eu dernièrement, et j'ai eu un mal infini à m'en débarrasser. TOujours en Corse si je comprends tout ?
Coucou, me revoilou ! Et je tombe sur des coccinelles ! A la pelle, alors que je me désole d'en voir si peu dans mon potager où courges, courgettes et concombres sont envahis de pucerons.
RépondreSupprimerLa "révulsion" devant les insectes: un truc de citadin, non ? Nous ne tuons chez nous ni mouches, ni fourmis, ni guêpes (sauf pour ces dernières s'il y a installation inside). J'essaie de m'habituer à saisir à mains nues des tégénaires, ces grosses araignées velues. Pas facile alors que je sais qu'elles ont inoffensives pour l'homme...
En venant au Off apportez donc une boîte bien garnie de vos jolies bêtes à Bon Dieu ...
Des coccinelles qui font l'amour. faut être là au bon moment !
RépondreSupprimerComme suite à ton article intitulé "ITINERAIRE VERDIEN" on pourrait penser à "CROCE E DELIZIA", le nombre des rouge-noires bestioles faisant carrement pencher dans ce cas pour "croce"... En plus meme un peu ingrates, ces coccinelles, vu que Koka leur avait consacré un de ses jolis "mots image" !
RépondreSupprimerToi aussi tu es envahie de Coccinelles j'arrive de Vendée où elles pullulent mais bon c'est mieux que des guêpes ou moustiques. je file à mon expo qui débute ce jour...
RépondreSupprimerSais-tu que ton histoire fait la une des journaux ? (Enfin la une... presque !)
RépondreSupprimerhttp://www.sudouest.fr/2011/07/05/bon-dieu-de-betes-443781-1391.php
On apprend ainsi que :
- Elles ne viennent pas d'un lâcher massif exécuté par des écolos fous pour qu'elles bouffent du puceron à la tonne.
- Ce sont des « septempunctata », c'est à dire des coccinelles à sept points et non pas des coccinelles asiatiques (ouf !)
- "Leur invasion est cyclique. Elle tient à des conditions météorologiques particulières. C'est ce qu'on appelle des "migrations de famine" : elles sont chassées des champs de blé au moment de la moisson. Comme elles ont un vol porteur, elles vont là où le vent les mène. C'est-à-dire vers le littoral quand ça souffle de l'est, et comme la mer est ressentie comme une menace, elles se posent sur les plages."
- Et elles ne piquent pas : "Si elle se pose sur votre bras et qu'elle détecte un peu de sueur, elle cherche à l'aspirer avec sa trompe. On ressent alors comme une piqûre mais ce n'en est pas une."
Voilà voilà !!
Bonne journée
Bonjour, Michelaise.
RépondreSupprimerKOKA n'en a que deux sur sa main...
Tant pis s'il y en a beaucoup.
Ne détruisons pas l'un des symboles les plus familiers du bonheur...
Merci beaucoup pour ce billet sur ces migrants de famine ...
Bonne journée.
ROBERTO, pas de doute la coccinelle a plus de succès que VErdi ! Faut dire qu'on est vraiment chanceux et j'ai inspecté mes rosiers, ils n'ont plus l'ombre d'un puceron. Koka voulait en rapporter à Paris mais elle en avait un peu marre à la fin du week-end !!
RépondreSupprimerHERBERT, j'en compte quand même 6 sur la main de Koka et une sur son genou ! autant que le nombre de points sur les élytres !
GERARD, bon vernissage, tu dois être tout stressé, je suis certaine que ton expo va avoir un succès fou ! Bravo... à propos expos de photos ou de peintures ? vais aller voir sur ton site si je trouve l'info
BEATRICE, je n'ai pas grand mérite, c'était un vrai lupanar !! Alter disait à sa fille "ne regarde pas, ce n'est pas pour une jeune fille !!"
SIU, rien de vraiment méchant, c'est même sympa sauf qu'on finit par en écraser même en faisant très attention : ton fils en aimerait peut-être quelques uns pour son jardin !!!
LICORNE, si je pouvais t'en envoyer quelques unes... veux-tu que je leur explique comment voler jusque chez toi ??
KOKA, tu as trouvé ma source, sinon comment savoir que c'est une migration de famine... alors qu'il y a tant de pucerons à dévorer partout ! En tout cas, j'ai, en prime, l'explication de la sensation de piqure que nous avons ressentie !
J'ai subi cela une année à l'île de Ré ! c'est vrai que c'est spécial ! on était sur la plage et d'un seul coup on a été couverts de ces petites bêtes adorables quand elles sont seules mais assez agressives en nuée ... Si j'ai bien compris elles avaient faim mais je ne suis pas un puceron !!! Bonne journée Michelaise
RépondreSupprimerUne année sur la côte basque nous avions vu ce genre d'invasion de coccinelles, c'était la première fois que j'en voyais autant et je ne comprenais pas pourquoi il y en avait tant, voilà j'ai l'explication grâce à toi !
RépondreSupprimerc'est vrai que cela ne pique pas et que tout le monde a de l'indulgence pour ces petites bêtes , mais oserai-je dire que je n'aime pas trop cela quand elles s'approchent de trop près , elles ont une odeur très désagréable !
Koka, j'avoue que je ne comprends pas tout : j'ai écrit mon billet hier, lundi 4 juillet le matin et l'ai programmé pour 21h environ. Je suis partie sur l'idée que tu avais émise de la crainte qu'inspirent les insectes en général et sur le fait qu'on aime bien les coccinelles. Là-dessus, je cherche un peu sur le net et trouve un article paru le matin dans Sud-Ouest où il est question de cette invasion mais assez bref. J'y puise les infos sur les invasions précédentes et aussi sur l'histoire du vent d'est ou d'ouest et le vol de famine (entre guillements dans mon billet). Mais j'évite le copié collé et réécris un peu les phrases. Or si je vais sur ton lien, je trouve un article de SW du 5 juillet, 8h50, donc postérieur au mien, réécrit, qui reprend certains de MES modifications (du coup, on dirait que j'ai fait un copié collé) et surtout beaucoup plus long. Le titre a changé et le contenu s'est étoffé. Par exemle, dans le premier il n'y avait rien sur les "piqures"... Ni sur les lâchers agricoles ?? Bref, je crois qu'il y a eu échanges de "bons" (??) procédés entre SW et Bon Sens et Déraison.
RépondreSupprimerEt moi qui pensait que ce WE on avait eu la fête des crapauds pffffff
RépondreSupprimerImpressionnant tous ces voeux que vous avez du faire ma chère à Meschers à chaque fois qu'une demoiselle s'envolait !! De quoi distribuer du bonheur autour de vous !! Je sais que tu ne m'as pas oubliée, merci Michelaise !
Te souviens-tu de la mode de l'élevage de coccinelles, lorsque nos filles étaient p'tites ? C'était le plan écolo anti-pucerons.... Il n'y a pas qu'avec l'atome qu'on a les retombées !
Le sujet avait fait la Une de la NR l'année dernière. Mais qui est ce SW un copi'not' ?
M'enfin ma bonne dame, je vois que c'est une année à bestioles !
Nous aussi nous avons droit à notre nid de frelons, mais pas que...
Bon Lulu t'as raison, SW c'est pas très clair... en fait dans mon esprit j'écravais une réponse au comm de Koka qui cite le journal sud-ouest, du coup j'ai abrégé, en oubliant que d'autres le lisent ! confuse l'histoire sud-ouest, mais c'est un fait, mon article, qui semble le plagier, est paru avant ! Bon. Rien de captivant.
RépondreSupprimerAh oui j'avais déjà oublié les frelons asiastiques, mais pour les coccinelles, comme le remarque Koka, ouf, elles ne sont pas asiatiques : parait que ces dernières bouffent "les nôtres"... et se répandent à vitesse grand V. Mais comme on nous a déjà fait le coup avec les frelons... et puis, on va passer notre temps à compter les points sur le dos des demoiselles coccinelles. T'ai pas oublié non Lulu, même en Italie j'ai pensé à toi, y a une petite sorcière dans mes dédicaces émiliennes, sais pas si tu l'as vue !!
Bienvenues, bienvenues.
RépondreSupprimerBonnes vacances Michelaise.