jeudi 28 juillet 2011

DERNIERS REGARDS SUR AVIGNON

"L'aspect de la ville lorsqu'on arrive par la principale gare du PLM, est des plus séduisants. Ce sont d'abord les remparts du XIVème qui attirent l'œil par leur magnifique allure ; puis c'est la grande avenue qui, sous un dôme de verdure, conduit au centre de la ville ; des maisons bien bâties, des cafés luxueux, une animation des plus vives. L'impression première est donc des plus favorables ; elle s'affaiblit si l'on parcourt certains quartiers de la ville que le progrès moderne n'a pas encore entamés, mais, même parmi eux, que de coins pittoresques et charmants." Avignon n'a guère changé depuis le guide Joanne, l'ancêtre du guide bleu !!


Sauf que le TGV a remplacé le PLM et il est encore de nombreux "quartiers de la ville que le progrès moderne n'a pas entamés". Les cafés luxueux sont simplement devenus touristiques et l'animation, propre au Festival qui sévit durant tout le mois de juillet, donne aux belles avenues une allure de gigantesque panneau d'affichage.


140 ans après le guide Joanne, mon guide bleu désuet de 1987 nous introduit à la ville avec ces mots "Remparts, tours et mâchicoulis, palais, jeux de toits et de clochers : vue du pont sur le Rhône ou de Villeneuve, Avignon fait penser à ces cités imaginaires qui enjolivent les gravures anciennes ou les tapisseries médiévales... Aujourd'hui, l'été venu, d'autres danses, d'autres spectacles animent cours et palais, colîtres et placettes : le festival d'Avignon est devenu l'un des événements majeurs du théâtre européen".



2011 : le Festival est toujours là, les parkings alentour des remparts sont enfin débarrassés de la horde malséante des voitures entassées, de superbes gazons enserrent la ville, mais les ruelles sont toujours aussi vétustes et l'ambiance d'Avignon, mi-clocharde, mi-aristocrate, déborde d'un charme ambigu.  Comme une scène en miniature où tout serait permis.


On ne sait si on doit l'aimer ou la haïr, on y traine ses basques de théâtre en gradin, on y meurt de chaleur quand le mistral ne vous arrache pas le peu de bon sens qu'il vous reste... Tout est fou, un peu démesuré, les affiches pendouillent au hasard du moindre support susceptible d'accueillir crochets et ficelles. Le bruit règne en maître et partout on se bouscule, on se presse. Les maisons sont miteuses et les arrières-cours sordides, l'arnaque est au coin de la rue... pourtant on y revient, c'est envoûtant, prenant, fébrile.

Chargée d'histoire, la ville oscille entre passé éteint et futur exagéré : on y croise badauds, forcenés du théâtre, curieux et innocents venus là comme ils iraient n'importe où. Pourtant à Avignon rien n'est dû au hasard et la ville s'offre, souvent secrète, parfois étonnamment discrète à qui sait la visiter. Au-delà de ses fastes et de ses oripeaux, il faut savoir la lire au petit matin, déserte et monumentale, enclose dans ses murs qui l'arrondissent et la cernent, prête à affronter tous les excès du jour qui s'annonce.


5 commentaires:

  1. Bonjour, Michelaise.

    J'admire tes illustrations et les compositions j'aime ce que tu en dis.

    Merci beaucoup et pour tout
    Bonne journée.

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  2. SALUT

    J'AIME.....

    Je te souhaite une bonne fin de semaine pour toi .......

    bisous

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  3. Je pense qu'il est des lieux ,des manifestations,des ambiances, dont nous ne pouvons nous passer quelles que soient les conditions.
    Avignon malgré son patrimoine est comme toutes les villes avec ses qualités et ses défauts,comme une personne,qui te fait hurler un jour et te comble le lendemain.
    Et tu y reviens elle te tient comme une drogue

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  4. Bien vu !
    Encore beaucoup de monde dans les théâtres. Et l'heure des bilans pour les compagnies. Pour beaucoup c'est plusieurs milliers d'euros de perte sèche (coût moyen pour un plateau de 2h00, billeterie fournie, avec hébergement et transport, 8 personnes: 12 à 20 000 € jauge 70-80 places). Le salut viendra peut-être plus tard du côté de quelques programmateurs et de l'estampille "Avignon Off". Très incertain...

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  5. Herbert, même en vacances tu passes faire un tour, c'est sympa !
    Merci Zoe
    Aloïs, c'est vrai que l'amour prend parfois des chemins étranges... on s'agace, on s'exaspère mais on ne peut se passer l'un de l'autre !
    Roberto, combien de compagnies mettent des années avant de se remettre d'une participation au Off, dont elles avaient pourtant rêvé et escompté moults bénéfices. D'où l'accueil toujours très chaleureux de toute personne susceptible de faire connaitre leur spectacle et le nombre impressionnant d'invités à chaque séance. Quant au coût de l'opération n'oublions pas qu'il faut aussi loger, nourrir, déplacer l'ensemble de l'équipe durant un mois... ce qui alourdit sacrément la facture

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