Allons bon, Michelaise nous remet ça avec son papa Haydn ! Pardon, pardon, je sais que les articles sur la musique ne sont pas les plus porteurs, car on y parle souvent de concerts passés que les lecteurs n'ont pas partagés. Difficile de communiquer sur ces sujets ... sauf à se sentir investie du devoir de rendre compte, pour parler des jeunes musiciens qui ne sont pas encore passés à la postérité.
Or voilà que notre festival fétiche des Vacances de Monsieur Haydn a eu une idée géniale qui nous a faits adhérer dans l'instant. Les organisateurs nous ont proposé, en même temps que le programme du festival, de devenir parrain et marraine d'un jeune musicien du Off. Quand on sait, il suffit d'assister à des concerts pour constater le phénomène, et forcément le déplorer, que les salles de concert sont remplies de "plus que quinquas" et que sur scène n'évoluent bien souvent que des très jeunes, on se dit qu'il y a un hiatus qu'il serait bon de combler.
D'autant que ces jeunes, souvent, trop souvent, tirent le diable par la queue : c'est difficile de se faire connaître, difficile de se faire un nom et plus difficile encore de décrocher des contrats. La "culture" est en souffrance, ses budgets ont été les premiers tailladés par "la crise", et le sort de ceux qui vivent de leur talent musical n'est pas toujours enviable. Ceux qui réussissent à décrocher un poste dans un orchestre, ou mieux encore un poste dans un conservatoire, sont à l'abri des incertitudes et des aléas de l'intermittence. Mais les places sont rares et convoitées, et il faut beaucoup de mérite, d'ambition, de rêves et de courage pour se lancer dans une carrière musicale.
Or nous, les spectateurs, nous avons besoin que des jeunes s'accrochent, se battent et puissent vivre de leur art pour nous charmer. Alors pourquoi ne pas les aider, l'idée d'un parrainage m'a immédiatement fait prendre mon carnet de chèques. On nous promettait d'avoir "un protégé", dont nous suivrions les répétitions, et avec lequel, "le chouchoutant", nous pourrions nouer un lien privilégié. Avec pour projet de "le voir grandir dans la vie musicale" en participant aux débuts de sa carrière... Las !!
Les organisateurs du Festival avaient sans doute trop à faire durant les deux petits jours qu'a duré la manifestation : il faut dire que gérer 50 concerts sur 48 heures, ça demande de l'énergie. Alors nous, les parrains, nous nous sommes sentis frustrés. On aurait aimé rencontrer un jeune instrumentiste, parler un peu avec lui, qui sait, l'inviter à venir jouer du piano à Meschers, aller le voir quand il passera pas trop loin, échanger avec lui quelques mails, suivre ses examens, ses concours, ses débuts, faire sa pub sur internet !! Et surtout apprendre aux "artistes" qu'il existe un public, qui les écoute, les fait vivre, et enfin créer un lien entre deux groupes trop éloignés l'un de l'autre par les us et coutumes. On apprend beaucoup de choses dans les conservatoires et l'enseignement a manifestement gagné en qualité technique, en rigueur et en élargissement du spectre culturel des artistes. Mais on n'y apprend pas le public. Donnée pourtant essentielle de la survie des artistes et pourtant souvent négligée, méconnue, voire méprisée. Il n'est pas rare que les musiciens considèrent le public comme une masse indistincte de gens incultes, venus seulement pour paraître ou pour "faire bien".
Or, je pense que l'avenir des concerts est dans un rapprochement entre les parties. Pour rendre la musique plus vivante, mieux partagée. Pour améliorer l'écoute et la curiosité. Pour apprendre à ces jeunes habitués aux jurys, aux concours, au stress des auditions sélectives et des compétitions difficiles que les spectateurs viennent déguster auprès d'eux le plaisir de la musique partagée. En toute amitié, en toute complicité. Car on est là, l'un pour le plaisir de jouer et de donner la musique, l'autre pour écouter, communier dans l'amour de la musique avec ceux qui la font. On aime rencontrer les artistes, à condition qu'ils ne nous perçoivent pas comme des fâcheux.
Notre don est resté anonyme et même si les organisateurs, sans doute saisis d'un scrupule post-festivalier, nous ont envoyé hier une petite carte "parrain du Off" et un reçu fiscal, l'idée, au demeurant géniale et très bien pensée, a un peu fait flop ! A notre grande déception... espérons qu'ils sauront la relancer l'an prochain avec un peu plus de doigté ! CAr vraiment, l'idée était GENIALE !
Au pays de Haydn, ses fervents supporters : Jérôme Ducros et Jérôme Pernoo
Une idée originale et généreuse!
RépondreSupprimervas-y Michelaise parle-nous de ce que nous ne connaissons pas, j'adore ça... Et je ne suis pas la seule...
RépondreSupprimerT'as pas besoin d'être porteuse :-))) T'es la vie même...
Bises du jour.
Je me suis aperçue très souvent que ces idées de parrainage étaient dans la majeure partie des cas une accroche financière.
RépondreSupprimerDu style "parrainez et réduisez vos frais d'inscription"
Ou "devenez mécène et profitez de places de concert"
Rien à voir avec l'idée que l'on se fait du parrainage
Et oui Aloïs, avec les perspectives d'économies d'impôts, on nous rend plus généreux... il faut bien que toutes ces manifestations vivent, et les deniers publics sont de plus en plus chiches, alors pourquoi pas ???
RépondreSupprimerIdée généreuse Noune, et qui "sentimentalise" le rapport au concert !
Merci Danielle de ta curiosité, c'est vrai que je m'éparpille parfois mais j'iaime bien cela !!!
Mais pas du tout, moi je ne trouve pas que tu t'éparpilles, bien au contraire, il y a tellement de choses qui peuvent nous intéresser les uns et les autres, ça fait un sacré tas de merveilles à partager :-)))
RépondreSupprimerBises du jour à toi.